Le cœur à la danse | fanfiction Miraculous

Chapitre 3

Adrien est en retard aujourd'hui. Ce n'est pas la faute de son chauffeur et garde du corps, évidemment que non – ce type est bien trop professionnel pour ne pas être ponctuel –, mais bel et bien de la sienne.

Il a eu du mal à se réveiller, il a traîné sous la douche, il a mangé son petit-déjeuner à deux à l'heure, et ce malgré les nombreux rappels à l'ordre de Nathalie qui essayait tant bien que mal de secouer le garçon.

Bref, en soit, une matinée assez déplorable.

Pourtant, ce n'est pas comme si il s'était levé du mauvais pied, ou si il avait eu une nuit pénible, loin de là même. Non, disons plutôt que, depuis hier, Adrien est bien trop souvent dans la lune, et ses pensées ne cessent de vagabonder vers une certaine personne, ce qui l'empêche tout bonnement d'être concentré sur l'essentiel.

Quelle ne sera pas la frustration de son père quand il apprendra ça...

Enfin, trêve de bavardages.

Quand il arrive à l'école ce matin, le hall est déjà vide, alors il s'empresse de le traverser tout en saluant d'un mouvement de tête l'hôtesse d'accueil qui lui sourit. Il pousse ensuite la porte vitrée qui donne sur la cour intérieure, elle aussi vide, forcément, et se dirige à grandes enjambées vers le bâtiment C. En passant, il aperçoit au loin plusieurs ouvriers qui s'affairent du côté du bâtiment A avec de grosses machines dont il ne saurait dire l'utilité.

Arrivant enfin dans l'enceinte du bâtiment C reconnaissable à ses murs jaune poussin, Adrien se dépêche de traverser les derniers couloirs afin de rejoindre sa salle au plus vite.

Il se prépare déjà mentalement à entendre les remarques acerbes de Plagg, qui risque d'ailleurs d'être encore plus de mauvais poil qu'à l'accoutumée puisque, en approchant de sa destination, le blond entend le mélange assez étrange entre la musique pop et la musique classique qui se jouent dans les salles voisines l'une à l'autre.

Il s'arrête devant la bonne porte, prend une grande inspiration, puis l'ouvre et entre habilement dans la pièce en s'assurant que personne ne l'a remarqué. Il se contente de laisser la porte entrouverte, puis il se glisse jusqu'aux bancs tout en observant ce que ses camarades sont en train de faire.

C'est en posant son sac à sa place habituelle qu'il se rend compte que le cours d'aujourd'hui n'est pas comme les autres cours, alors il continue d'examiner ce qu'il se trame, sourcils froncés.

La plupart des élèves sont assis en tailleur à terre, dos à l'entrée, tandis que d'autres sont debout, appuyés contre les murs, le tout formant un arc de cercle assez difforme. Au centre, Kim et Max sont en train d'exécuter la chorégraphie en duo, tandis que dans un coin, près des enceintes, leur professeur les regarde avec attention, les bras croisés.

Nino est le premier à apercevoir le retardataire, et discrètement, il s'éloigne du groupe pour rejoindre son ami qui est resté près des bancs.

— Alerte rouge ! lance aussitôt le métisse en vissant sa casquette sur son crâne.

Les deux garçons font leur check habituel, mais Adrien ne peut s'empêcher de fixer Nino d'un air perplexe et interrogateur.

— Il se passe quoi aujourd'hui ?

— Plagg est de mauvaise humeur.

Le blond grimace ; il avait vu juste. Son meilleur ami, la mine renfrognée, jette un regard assassin vers leur professeur qui, évidemment – et heureusement – ne le voit pas, puis il reporte son attention sur le jeune Agreste.

— Il paraît qu'on est des incapables et qu'on fait n'importe quoi, alors il fait passer tout le monde en petit groupe sur la choré'.

Adrien hoche la tête naturellement, pas le moins du monde perturbé. De toute façon, il connaît Plagg depuis longtemps, alors une telle pratique ne le surprend absolument pas.