Chapitre 4

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Adrien n'attend pas plus longtemps pour retourner dans sa salle, presque bredouille. Il pensait pouvoir récupérer d'autres informations plus utiles sur cette fille, comme son vrai prénom ou même son numéro, et au final il s'était simplement fait passer pour l'idiot de service. Il avait envie de se gifler et de s'insulter, sérieusement.

Forcément, qu'elle le connaît. Elle a raison, tout le monde le connaît. Comment peut-il passer inaperçu en étant le fils du grand Gabriel Agreste ?

Et au final, il se retrouve désormais dans une véritable impasse. Elle, elle connaît son identité, et lui n'a le droit qu'à un surnom tiré d'un justaucorps quelque peu atypique.

Il sort brusquement de ses pensées quand deux mains se plaquent sur ses épaules pour le secouer tel un insignifiant pommier. Adrien gesticule pour se défaire de l'emprise de Nino qui le fixe droit dans les yeux avec cet air complètement ahuri.

— Mec, j'ai cru que t'étais en train de faire un malaise debout les yeux ouverts !

Hébété, le blond le dévisage comme si il parlait une autre langue, puis il éclate de rire alors que son meilleur ami se met à bouder. Ce qu'il peut être bête quand il s'y met. Pourtant, ce ne sont pas les moqueries du jeune Agreste qui découragent Nino, loin de là même.

Car le métisse l'assomme soudainement de questions à propos de son départ subit d'il y a quelques minutes. Il connaît Adrien comme personne, et il commence à flairer que son ami ne lui dit pas tout. Quitter un cours en courant pour aller jouer dans les couloirs ? Non, c'est pas Adrien, ça. Jamais il n'aurait fait une chose pareille, sauf si il a une bonne raison de le faire. Et il veut absolument la connaître, cette raison.

En fait il veut tant la connaître qu'il interroge Adrien sans répit jusqu'à midi. Jusqu'à midi, sans s'arrêter une seule seconde. Adrien a maintenant l'impression que sa tête a triplé de volume – il sait mieux que personne que son meilleur ami n'est pas du genre à baisser les bras, mais une telle ténacité venant de lui lui était encore inconnu, et il aurait préféré qu'elle le reste plus longtemps.

— Mais pourquoi ça t'intéresse autant, de toute manière ? demande le blond.

Les deux amis viennent d'entrer dans la cafétéria déjà bondée de monde. Adrien s'empare d'un plateau, tandis que derrière lui, Nino l'imite sans cesser de parler.

— Et pourquoi toi tu veux rien me dire ? Tu me caches quelque chose, hein ? Allez dis quoi, je suis ton pote quand même ! Je pensais qu'on pouvait tout se dire toi et moi !

Le blond pouffe de rire. Il y a encore dix minutes, il le menaçait avec toutes sortes d'idioties, et voilà que maintenant il joue vainement la carte des sentiments.

Mais Adrien ne cède pas. Si il ne dit rien, c'est parce qu'il sait qu'il est incapable de mentir – cacher la vérité, il sait faire, mais la déformer, ça non. Et il tient trop à sa fierté pour lui raconter que la fille qu'il trouve plutôt jolie s'est moquée de lui et l'a remis à sa place en deux trois mouvements.

Après avoir rempli leur plateau, les deux garçons s'installent à une table vide et Nino continue ses négociations sous l'œil amusé d'Adrien qui reste totalement muet, ce qui rend le métisse d'autant plus irrité.

— Raaaaaaaah tu m'énerves ! grommelle Nino en jetant nerveusement une boulette de pain dans sa bouche.

Le jeune Agreste rit de nouveau, puis soupire en roulant des yeux. Mais soudain, des éclats de voix venant d'une table plus loin se font entendre, comme si quelqu'un était en train de se disputer avec une autre personne. Alors que Nino braque déjà son regard sur la scène, Adrien le dévisage d'un air perplexe, puis se retourne et aussitôt, ses yeux s'écarquillent.

Le cœur à la danse | fanfiction MiraculousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant