Le cœur à la danse | fanfiction Miraculous

Chapitre 5

Adrien fait les cent pas dans sa chambre. Cela fait maintenant dix bonnes minutes qu'il se remue les méninges et fait tourner son cerveau à plein régime, mais en vain. Il est toujours aussi perdu.

Faut dire que les relations humaines n'ont jamais été son fort. Depuis qu'il est enfant – depuis le départ de sa mère, surtout –, son père a incessamment souhaité le garder enfermé dans cette immense demeure qu'Adrien voit désormais comme une prison dorée. Ce n'est que depuis l'année dernière qu'il peut aller à l'école, car avant ça, les cours de danse se faisaient à domicile avec un professionnel. Son géniteur austère et le personnel tout aussi distant étaient les seules personnes qu'Adrien croisait dans la journée.

Son entrée dans l'école Françoise Dupont a été un véritable changement pour lui. Depuis, il a réussi à se faire des amis, à rencontrer d'autres personnes, et ainsi à améliorer sa sociabilité avec la précieuse aide de son meilleur ami. Néanmoins, ce n'est pas en un an qu'on apprend à gérer ses relations après avoir passé sa vie entière tout seul, loin de là.

Avant maintenant, il n'avait jamais eu affaire à tant de complications. Les gens l'ont toujours apprécié, que ce soit les bonnes personnes, parce qu'il est bien trop parfait comme garçon pour ne pas l'aimer, ou les mauvaises personnes, simplement parce qu'il est le fils de Gabriel Agreste et qu'il peut n'y avoir que des avantages à l'avoir comme ami. En soit, pas de problème de ce côté là... mis à part sa naïveté, mais ça c'est encore une autre histoire.

Et ce jusqu'à aujourd'hui. Parce qu'en l'espace d'une journée, il se retrouve avec une Chloé encore plus étrange qu'à l'accoutumée, une Alya visiblement déçue de son comportement – lequel, ça il n'a toujours pas saisi – et une Ladybug plus qu'en rogne contre lui. Et tout ça sans la moindre explication.

Certes, il a compris qu'il y avait forcément un lien avec ce qu'il s'est passé ce midi, mais quoi exactement ?

Et il sait pertinemment que, pour d'autres personnes, la raison de tout ce bazar serait l'évidence même. Mais Adrien, il n'est pas monsieur Tout-le-monde. Et Adrien, il a du mal à mettre cette situation au clair.

Il s'arrête de marcher et se retrouve immobile, planté au milieu de sa chambre. Il tourne sur ses talons, cesse le fil de ses pensées et se précipite sur son lit sur lequel il a jeté son portable quelques minutes auparavant.

Il a envoyé son message à Alya, mais elle ne lui a toujours pas répondu. Finalement, il se rend sur la fiche de contact de son meilleur ami, et dans un élan de témérité, il appuie sur l'icône du téléphone. Ça sonne une fois, deux fois. Puis la voix enthousiaste de Nino se fait entendre à l'autre bout du fil.

— Hey mec !

Ils engagent la discussion qui, au début, ne vole pas bien haut. Puis Nino amorce le sujet qui l'intrigue depuis ce matin, et qui commence à contrarier le blond. Ce dernier soupire et hésite presque à raccrocher, mais il ne fait rien et, allongé sur son lit, il fixe le plafond en réfléchissant.

— Allô allô ? T'es toujours là mec ?

— Oui, oui, je suis là.

Il inspire, et deux secondes plus tard il se met à raconter. Après tout, ce n'est pas grand-chose, son ego s'en prendra un coup et puis ce sera fini. Dans tous les cas, il a besoin de son ami et de ses conseils avisés. Ou du moins, de ses conseils qu'il pense avisés, car en réalité ils ne sont pas toujours les plus raisonnables.

L'histoire terminée, Nino s'esclaffe et Adrien soupire, désespéré par le comportement enfantin de son ami. Forcément, qu'il allait se moquer de lui, à quoi il s'attendait ? Néanmoins, après quelques moqueries placées entre deux rires, le garçon se calme et reprend enfin son sérieux.