Tercendre, Le Royaume Noir

VI- Aurvangar

Un léger souffle de vent, des langues de brumes passantes. Les terres qui ont vues autrefois se dérouler la guerre entre les peuples ne s'en sont toujours pas relevés.

Je suis en Tercendre de l'Est près de la frontière, ou du moins à proximité. Toutes ces dernières se trouvent derrière l'immense et insurmontable barre montagneuse des Gârkhanh, qui entoure Tercendre toute entière.

Il y a deçà un siècle, un gigantesque affrontement eu lieu ici, opposant notre peuple aux forces Elfiques. Loin d'une simple querelle, ce coup-ci, toutes les peuplades de Nains étaient concernées : aux quatre coins du monde se menaient d'atroces et longs combats, si important que les autres peuples s'en mêlèrent, à savoir Humains, Orcs et Gobelins, les armées Trolls... Aucun combat ne fût aussi sanglant, ni même aussi désordonné.

A l'endroit où je me trouve, il ne reste qu'une immense étendue plate, tourbière inerte parsemée de rochers. En y marchant on peut voir à la surface de l'eau, entre deux mottes de mousse, un crâne regardant vers le ciel, ou des armes. Des épées, lances, flèches et vestiges de fortifications de fortunes sont encore plantées dans le sol, s'élevant dans l'air, tels des arbres que rien n'ébranle.

J'avance au milieu de ce champs du désespoir, silencieux. Cette bataille fût une des plus meurtrières et des plus horrible. La plus grande Armée Naine jamais déployée -dirigée par le Roi Durin- arriva ici pour affronter les Armées Royale Elfiques. Se rajoutèrent par la suite deux Hordes de Trolls du clan meurtrier clan Zülgh, quatre régiments de Gnomes Mécaniques, réputés pour la violence de leurs rites ainsi que leur manque d'empathie, et le Peuple des puissants Élémentaires, qui fit alliance avec les Nains. Au total, environ cinq cents milles combattants s'entretuèrent durant une semaine complète, sans répit, sans pitié, sur ces terres d'Aurvangar.

Je retrouve enfin ce que je cherchais : une roche gravée de runes et deux Ulfberth plantées à ses côtés. C'est ici même, autour de cette imposante pierre, que mes ancêtres sont morts au combat, dans l'honneur. L'histoire veut qu'ils protégeassent un Elémentaire de Terre, monté sur ce promontoire pour appeler les siens, habitants les montagnes proches. Ginnar et Miodvitnir succombèrent, après une résistance intense de quarante-cinq minutes, du surnombre d'adversaires. Leurs corps furent tranchés par des Gnomes Mécaniques, qui leurs arrachèrent la tête, sortant leur colonne vertébrale de leur dos.

Aucun élément n'est connu quant à la fin de l'Élémentaire, si ce n'est que mes ancêtres ne sont pas morts pour rien : les Nains ont remporté ce combat grâce à l'arrivée du Peuple des Élémentaires de Terre, venus des montagnes des Gârkhanh suite à l'appel d'un des leurs.

On dit que les runes -celles du courage et de la force- gravées sur cette pierre sont l'âme de Tlannferoc, l'Élémentaire.

Je me recueil devant ces reliques qui illustre le courage de ma lignée, la détermination de mon peuple.

Le calme qui règne à présent sur en ces lieux n'est jamais complet, il y a toujours de lointains échos des combats. Avec un peu de chance, on peut apercevoir une âme errant dans la brume, à la recherche désespérée de son corps meurtri.