Tournage

Là où tout a commencé

- Non !

- Voyons...

- J'ai dit non, je dis non et je dirai toujours non, dis-je folle furieuse en claquant la porte de la maison.

Comment a-t-elle pu me faire une chose pareille, toute mère normale ne ferait jamais ça à sa propre fille ! J'oubliais, elle n'est pas une personne normale, elle ne pense toujours qu'à elle.

Tout a commencé avec ma famille, enfin ma mère : personne particulièrement égoïste, imbue de sa personne et très dépensière ; elle s'est mariée quatre fois. La première fois - elle avait à peine 20 ans- avec un millionnaire japonais : Hiromasa Yonebayashi ; il était atteint d'un cancer du cerveau et est mort au bout de deux mois, laissant derrière lui une riche veuve éplorée et qui n'a attendu que six mois pour se remarier.

Cette fois-ci se fut avec une icône de Las Vegas : Reuben Tishkoff ; ils ont eu, un an après, une fille, moi : Alaska Nymphea Ruby Mason. Ils ont divorcé alors que je n'avais que 10 ans, mon père a obtenu ma garde un week-end sur deux. Pendant un an ma mère a enchaîné les petits copains.

Puis elle s'est mariée une troisième fois avec un autre millionnaire, cette fois-ci un espagnol : Willy Bank, espagnol du côté de sa mère. Willy ne voulait pas de moi, imaginez un peu : un millionnaire se marie avec une femme qui s'est mariée 2 fois avant lui et qui, en plus de ça, a une fille de 11 ans et qui porte le nom de jeune fille de sa mère (Mason). " Willy Banks se marie et en gagne deux pour le prix d'une", ça ne le fait pas. Alors pour étouffer l'affaire, ils m'ont abandonné dans le Kentucky, à Louisville. En fait je crois, que pendant un moment je pensais ne lui être jamais assez redevable car j'y ai rencontré ma meilleure amie, légèrement garçon manqué sur les bords mais vraiment adorable, (depuis le jour où il a bien failli tuer mon père alors qu'ils étaient associés, j'ai estimé que je ne lui devais plus rien car je me suis abstenue de le tuer de mes propres mains, mais cette histoire c'est passé quand j'avais environ 20 ans, donc je n'en fais pas étape parce que c'est plus tard dans la chronologie et que j'ai dit tout ce qu'il y avait à dire sur le sujet). Ils ont divorcé 3 ans plus tard car, soi-disant, il l'avait trompé.

Enfin 2 ans après, elle est tombée, comme par hasard, éperdument amoureuse d'un jeune australien de 26 ans : Hugh Jackman, et devinez quoi : il est également millionnaire. Cela faisait à l'époque 4 ans qu'ils étaient mariés, ils avaient adopté 4 enfants, un chaque année : l'aîné, Lee, âgé de 14 ans, le second, Mark, âgé de 13 ans, puis Mégane, âgée de 12 ans et enfin Tony, âgé de 11 ans. C'est à ce moment-là, quand elle avait l'impression d'avoir retrouvé une famille, que maman a repensé (si elle y a pensé un jour) à moi.

Donc me voilà de retour à la maison âgée de 17 ans. Elle m'a, en quelque sorte, arrachée de Louisville, qui était devenue pour moi Ma ville et Ma vie. Pendant un an elle m'a mise dans une école de remise à niveau. Ce qui m'a permis d'avoir mon Bac et de faire 3 écoles. Leurs enfants sont trop chous, je leurs (à maman et Hugh) dois bien ça. Papa a fini par croire que ma mère est vraiment amoureuse cette fois-ci, mais moi je suis persuadée que c'est juste parce qu'il est jeune et beau et qu'il gagne bien sa vie, qu'elle est avec lui-même s'ils ont adopté 4 enfants. Bref, pour elle ce qui compte c'est le fric et son confort.

Après mon Bac, je suis allée à Paris pour rentrer à l'Institut Technique du Maquillage pour devenir maquilleuse artistique professionnelle (grimer des personnes pour le cinéma, plus précisément). J'ai aussi fait une école de photographe et la très prestigieuse école des SEAL, toutes les 2 également à Paris ce qui m'a permis de faire les 3 écoles parallèlement. J'ai continué de rendre visite à mes parents, mais j'ai mis de la distance entre maman et moi.

Quand je suis rentrée chez ma mère pour les vacances, je l'ai trouvé beaucoup trop excité de me voir. Pendant le dîner, alors que l'ambiance était étouffante, elle a enfin craché le morceau et m'a annoncé un mariage. Sur le coup j'ai trouvé ça super un mariage, j'allais enfin revoir mes cousins que je n'avais pas vu depuis 2 ans. Son visage s'afficha d'un grand sourire quand je lui fis par de ma joie, mais j'ai eu la maladresse ou l'intelligence de lui demande qui allait se marier. A cet instant un grand silence s'abattit sur la salle à manger, comme s'ils avaient anticipé ma réaction et l'avaient crainte. Ma charmante mère finit par briser ce silence pesant en me répondant :

- Toi ma puce !

Il me fallut à peine quelques secondes pour faire le lien, j'ai 23 ans, je suis jolie (enfin si j'en crois ce qu'on dit), je suis promise à une belle carrière, et j'ai le don pour me faire apprécier, me faire des amis et pour marquer les esprits. C'est peut-être parce que je ne suis toujours pas mariée qu'elle s'est mise en tête de me trouver un mari ? Quoi qu'il arrive je lui dirai toujours non, je voudrai le trouver moi-même. Je lui répliquai simplement un : "Non !" ferme et vif pour lui faire comprendre que je ne suis absolument pas d'accords avec ça et qu'elle peut toujours courir pour que j'accepte. Elle balbutia un simple : "voyons...", mais je la coupa folle de rage avant qu'elle puisse finir, en lui disant une sorte de phrase qui ne veut pas dire grand-chose et que je sors à chaque fois que je ne suis pas d'accord avec elle et que je n'ai pas l'intention de me laisser faire :

- J'ai dit non, je dis non et je dirais toujours non !

Puis je partis en claquant la porte derrière moi. Je me sentis totalement libérée, l'ambiance oppressante de la pièce m'étouffait.

Dehors, je pensai à Danny, comment pourrait-il comprendre que je lequitte parce que ma mère veut m'obliger à me marier avec un type de je n'aimepas, ou que du moins je ne connais, je ne sais même pas son prénom et de toutefaçon je ne me marierais pas avec lui.
Pendant la nuit je revins en douce à la maison pour récupérer mes affaires,puis je me dirigeai à l'aéroport. Une fois là-bas je pris le vol qui me ramena àAtlanta. Devant l'aéroport d'Atlanta mon téléphone sonna. Sur l'écran alluméapparaissait le nom de "Sam Claflin". Je décrochai. J'entendis dansle téléphone sa voix chaude et réconfortante qui m'avait consolé toutes lesfois où j'avais explosé en sanglots à cause de ma famille et de monadolescence, qui me demandait quand je rentrais, car on avait besoin de moi iciet que Francis n'avait pas réussi à me joindre.