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«Il n'as pas osé ?»

Point de vue Aubrey Cooper.
Samedi 30 septembre 2016.
Chalet, 14h56.

Ça faisait trente minutes que les gars sont partit avec Sulivan. Les larmes se sont taris, mais le choc persiste. Il a serré mon cou si fort que la douleur persévère. Les souvenirs de ses yeux noirs emplis de haine me hantent encore. C'était terrifiant

J'avais gentiment demandé à Andréa de me laisser un peu d'espace, et elle avait compris. Pour l'instant, j'avais simplement besoin de solitude. Je m'assois sur le lit, réalisant soudain que je ne connais même pas le propriétaire de cette chambre.

Je fixais la porte, repassant mentalement la scène qui s'était déroulée plus tôt. Ses lèvres chaudes sur mon cou, sa main maintenant mes poignets, son corps collé au mien. Mon cœur battait avec intensité, ma peau était en feu.

La porte s'ouvrit sur Tom, le visage empreint d'inquiétude. Il s'approcha de moi, laissant la porte entrebâillée, puis s'accroupit devant moi pour plonger son regard dans le mien. Ses yeux, d'une beauté captivante, exprimaient sa préoccupation

- Écoute, il s'est apaisé. Il va venir te parler. Je suppose que tu as des choses à lui dire. Si quelque chose ne va pas, crie, et moi et les gars on intervient, d'accord ? Je suis désolé.

Il a de la peine, c'est évident. Il vient tapoter ma cuisse, comme pour me donner du courage, avant de sourire légèrement. Il se lève et quitte la chambre, me lançant un dernier regard empreint de tristesse

Sulivan apparaît, soutenu par Bryan qui lui maintient les poignets derrière le dos. Je remarque que l'arcade de Bryan est ensanglantée. Je suppose que c'est à cause de Sulivan. C'est de ma faute.

Bryan croise mon regard et je lui fais signe de lâcher Sulivan. Il le relâche puis quitte la pièce, refermant la porte derrière lui.

Sulivan affiche un visage fermé, dénué de toute émotion ; ses poings sont serrés, ses jointures blanchies.

Il vient s'asseoir à côté de moi sans échanger un regard. Un silence s'installe alors qu'il éclate en sanglots, enfouissant sa tête dans ses mains.

- Pourquoi tu me fais ça ?

J'ai pensé à le prendre dans mes bras, mais j'ai hésité, craignant qu'il me repousse maintenant qu'il sait que j'éprouve quelque chose pour lui.

- Pourquoi tu m'aimes ? dit-il en enlevant ses mains qui cachait son visage.

Sa tête se tourna vers la mienne, ses yeux empreints de tristesse, ses joues mouillées par des larmes. Incapable de résister, je l'ai enlacé. À ma grande surprise, il a répondu en me serrant contre lui, la tête enfouie dans mon cou. Il pleurait sincèrement, et pour le réconforter, je lui ai doucement caressé la nuque.

Il me fait mal au cœur.

Après de longues minutes à rester comme ça,  je ne l'entendais plus pleurer. Le silence s'était installé. Sa tête était toujours nichée dans mon cou, maintenant humide de ses larmes.

Il se retira doucement, je le lâchais. Il me regardait droit dans les yeux avant d'essuyer ses dernières larmes à l'aide de son avant bras comme le ferais un petit enfant.

Blackmail, with Sulivan Gwed [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant