Midnight [TERMINÉE] ( MIDNIGHT ANTHOLOGY)

Chapitre sixième

2 heures avant :

La fête foraine était à présent presque vide. La plupart des forains avaient fermé boutique et avaient prit congé de leur soirée déjà bien avancée. Seules quelques attractions étaient encore ouvertes mais celles-ci commençaient à se désemplir à vue d’œil. Je n'avais pas vu les deux jumeaux depuis la dernière fois où nous nous étions quittés. L'endroit ét ait désormais aussi éteint et vide qu'une maison à l'abandon. J'avais attendu si longtemps au même endroit que mes membres étaient pris de crampes. Je n'avais pas retouché à une seule goutte d'alcool, craignant de ne pas les reconnaître ou de les louper.

Mon état était tel que je n'étais plus ivre du tout. Je ressentais parfaitement le froid s'imprégner dans mes vêtements. L'angoisse commençait à me ronger de l'intérieur. Leur était-il arrivé quelque chose ? Étaient-ils partis faire une autre attraction en omettant de me prévenir ? Je ne cessais de vérifier mon téléphone toutes les cinq secondes. Je n'avais plus beaucoup de batterie et on ne captait aucun réseau ici. Je composais tout de même une nouvelle fois le numéro de chacun et tombais immédiatement sur leur messagerie. Cela ne me disait rien qui vaille. Je ne pouvais pas rester à la même place indéfiniment.

Je pris alors la direction de l'entrer. Avec un peu de chance, l'accueil serait encore ouverte. J’espérais la trouver avant qu'il ne soit trop tard. Au loin, je parvins à apercevoir un groupe de jeunes et tâchais de les suivre. Ceux-ci avaient l'air complètement soûls. Mieux valait ne pas les interpeller. Mais malgré leur ivresse, ceux-ci me conduire là où je le souhaitais. L'accueil n'était plus qu'à quelques mètres. J'avançais  d'un pas rapide même si mes jambes me tiraillaient à force d'être restée tendus dans le froid un si long moment.

Alors que j'en approchais, je vis la personne gérant celle-ci commencer à descendre les volets de la petite façade. Je me mis alors à courir et à faire des grands gestes mais la grosse femme continuait sa tâche. Elle n'allait quand même ne pas faire ça ! Je savais qu'elle m'avait vue. Plus que quelques mètres, Wendy ! Mais comme erreur du sort, la maisonnée était déjà complètement close lorsque j'y parvins. Comment avait-elle pu ? J'avais besoin d'elle ! Comment allais-je pouvoir retrouver mes amis désormais ?

Même la faible lumière que produisait mon téléphone ne parviendrait pas à m'éclairer suffisamment longtemps. J'étais désespérément coincée. Devais-je partir à leur recherche, seule, ce qui ne m'enchantais guère ou rentrer mais également seule. Dans chacun des deux cas, personne n'était avec moi. Mais l'un me permettrait de retrouver mes amis. Devais-je choisir la folie ou la sagesse ? Les jumeaux devaient certainement encore errer dans le coin ou s'être trouver un petit coin sympathique ou m'attendre. Nous partions donc sur une partie de cache-cache.

-Super ! m'exclamais-je tout haut.

Heureusement pour moi, personne ne se trouvait là. Je tentais quand même de toquer contre le store mais personne ne me répondit. Quelle vipère ! J'étais décidément folle de rage contre cette femme. À quelques secondes près, j'aurais pu l'intercepter mais il en avait été autrement. Je devais maintenant me fier à moi-même. J'avais donc choisi de prendre le risque de m'engouffrer dans les ténèbres de la nuit afin de rejoindre Joshua et sa sœur. Mon corps était pris de frisson . Pourquoi fallait-il que ce genre de chose n'arrive qu'à moi ?

Connaissant les jumeaux, je savais qu'à ce moment précis, aucun des deux ne me cherchait. C'était à moi de les trouver pourtant je n'étais pas d'humeur à cela. Je souhaitais juste rentrer chez moi, prendre un bon bain chaud et ensuite m'emmitoufler dans mes draps propres et passer une bonne nuit de sommeil. Néanmoins, après vingt minutes de marche, je n'avais toujours aucun signe de vie de mes deux amis. J'avais parcouru en long, en large et en travers toutes les allés de la fête foraine. Ils n'étaient donc pas dehors. Ma patience commençait à me quitter ainsi que la charge de mon téléphone. Merde. En prime, je n'arrivais plus à retrouver le chemin de la sortie. Il ne me manquait plus que ça !