Chapitre 8: Le journal

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Une fois à l'intérieur, une fois que l'adrénaline fut redescendue dans les veines de nos héros, le décor leur donna une nouvelle chaire de poule incontrôlable. 

Froid, lugubre, le grand hall les dominait sous un haut plafond. La poussière cachait entièrement le parquet de bois, les meubles étaient recouverts de grands draps blancs sales. Un vent froid sifflait en passant dans les quelques trous dans les murs. Une gigantesque cheminée décorait le salon, poussiéreuse. Les coins peut-être si chaleureux autre fois étaient maintenant sombres, ténébreux, malveillants... Pas de lumière, seul  l'éclairage des flammes dans la forêt traversait les quelques fenêtres.

-Où on est ? s'exclama la petite voix de Manon, brisant le silence. 

-J'en sais rien... répondit James, désarmé. 

Alexandre fut déposé dans le divan par Laura, qui lui prit la main. 

-Regardez. dit-il. Il y a des ampoules de l'époque, donc il y de l'électricité. Je vais aller chercher un générateur. 

Alexandre se leva mais fut stoppé par sa petite amie:

-Non. Tu ne peux pas marcher ! James et Manon vont y aller. Cameron m'aidera à m'occuper de toi. 

-Ok. James, Manon, le générateur doit être voyant et à l'extérieur. Faites attention à ne pas vous électrocuter, je ne sais pas depuis quand il n'a pas été utilisé mais cette maison à l'air d'exister depuis longtemps. 

-T'inquiète mec. Tu veux que je te ramène des croissants aussi ? 

Manon pouffa de rire et l'attrapa par la main pour l'entrainer dehors.

-James, attend ! s'exclama Cameron. 

Il lança deux lampes de poche dans les mains de son ami lorsque James se retourna et continua:

-Si tu trouves des vêtements, des couvertures, quoique ce soit d'utile, ramène-les ici.

-No problem. 

Et les voilà repartit. 

Une fois la porte d'entré fermée, un silence de mort tomba dans le grand hall. 

Puis Alex' s'exclama:

-Tu crois qu'on va s'en sortir ? 

-Bien-sûr que oui. répondit Cameron.

Celui-ci prit quelques buches dans la réserves poussiéreuse de bois et les posa dans la cheminée. Puis il fit un bon en voyant l'écriture gravée au mur de pierre:

"Par les flammes le corps brulera, par les cendres l'esprit renaîtra."

-Cameron ? s'écria Alex', ayant entendu son cri étouffé dans son dos.

-Ça va, ça va. J'ai rien, juste une petite peur. Repose-toi. 

Il ne fallait pas qu'ils paniquent. Pas tous. Une seule personne pouvait être au courant, mener son enquête, sans faire paniquer le reste du groupe. 

Au dessus de la cheminée y été déposé un paquet d'allumettes, Cameron s'en servit et alluma un maigre feu. Puis, à l'affut, celui- ci tira le canapé où était déposé son ami et le déposa juste en face du feu puis lui toucha le front. Il était brûlant.

-Tu as de la fièvre. 

-Ça va, je t'assure. Va chercher des bougies, on les alimentera avec le feu que tu as fait. 

Avant que Cameron ne repartit, le blessé s'exclama:

-Hé, mec ? Merci. 

Il lui répondit par un léger sourire, juste un. Il y avait eu trop d'évènements improbables qui s'étaient produit pour qu'il puisse croire une seule seconde que c'était la fin. Pas encore, pas maintenant. Tout semblait normal, comme-ci les nouveaux hôtes de ce chalet étaient attendu...Pourquoi ? Ce n'était pas possible, pas comme ça. Un chalet abandonné, au milieu d'une forêt ? Possible. Mais un chalet avec un barrière de feu, non. Et puis cette phrase... Gravée à même la pierre d'une cheminée peut-être abandonnée depuis une cinquantaine d'années. Quelque chose de pas net se passait dans cette maison, quelque chose de lugubre. Et il trouvera ce que c'est, coûte que coûte. 

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James et Manon partirent aussitôt dans le jardin à l'arrière de la maison. Le feu était éteint, laissant pour morte la forêt fumante, sanglante, dans un amas de neige encore épais, sous une lune effrayante... 

La jeune fille frotta ses bras à l'aide de ses mains, aussitôt arrêtées par celles de son ami, bien-veillant.

-Écoute, Manon. On va s'en sortir, ok ? Tiens, prend ma veste. Faut pas avoir peur, d'accord ? Je sais que c'est ouf toute cette histoire... J'aurais du te croire. Pour le vieillard sur la route, pour la neige. Il faut qu'on puisse se faire confiance maintenant. Ne m'en veux pas, je t'en prit. J'étais flippé. 

-Je l'étais aussi, encore maintenant. Dis-toi que si on doit mourir aujourd'hui, je ferais partie de ces personnes qui se seront battus. Maintenant allons trouver ce foutu générateur.

-Ouais. Bonne idée.

Un peu perdu, James regarda sa jeune amie avancer avec determination dans la neige d'une hauteur d'un bon 30 centimètres vers ce qu'il semblait être une cabane de jardin. Manon était devenue une combattante, mais il sentait que ça ne durerait pas. 

À côté de la cabane si trouvait un énorme chêne, orné d'une balançoire. Le vent la faisait grincer, donnant autant de frissons à sa peau qu'aux feuilles qui restaient sur l'arbre. Puis il perdit Manon de vue. Là, comme ça. Il paniqua:

-MANON ? T'ES OÙ ? 

Une petite voie s'éleva d'un tas de neige:

-Là, calme toi s'il te plait. J'ai trouvé le générateur. 

Le jeune homme accouru et aperçut une échelle menant à une pièce souterraine, il hésita:

-C'était pas un bonne idée de descendre ici toute seule, j'arrive.

Une lumière jaunâtre éclaira sa descente quand soudain il fut coupé par le hurlement terrorisé de son amie. 

-HÉ ? Qu'est ce qu'il se passe ? cria-t-il en courant dans la seule direction possible, le long couloir menant au cri.

En arrivant enfin dans la salle, Manon était figée devant un établit. Des paires de petits yeux la fixaient, rouges. Des centaines de petits yeux sanglants, des rats.

-Ne bouge pas, j'arrive. 

Lentement...Très, lentement...James avança vers son amie et la prit dans ses bras.

-Ne bouge pas. Shuut.

Trop tard. La jeune fille se blottit subitement dans le creux de son épaule, renversant un seau, affolant l'armée de rongeurs. 

Aussitôt, James blottit son amie en panique contre lui et regarda les centaines de bestioles partir en zigzaguant entre leurs jambes, affolés par le long et strident hurlement d'une Manon terrifiée. Puis ce fut le silence. Il la prit par les épaules et la regarda au plus profond de ses yeux:

-C'est finit. Je suis là.

Des larmes roulant sur ses joues, la petite adolescente s'essuya le nez d'un revers de manche avant de se ressaisir. Mais ce n'est pas ce que regardait James. Sur l'établit se trouvait des lampes à l'huile, des haches, des allumettes, une corde et... sous cet pile d'outils s'y trouvait un journal. 

-Regarde. 

Dégageant lentement son amie, le jeune homme prit le carnet poussiéreux.

"Journal Intime d'Anastasia"

-Une biographie ? chuchota James.

-Ou une vie... lâcha Manon, sombre.

AnastasiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant