Chapitre 6: Difficultés

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À chacun des moments où je dédaignais l'Union, je me répétais sans cesse : « Laisse les jours passer, laisse toi du temps, laisse une semaine se dérouler, laisse au moins une chance à cet endroit », mais en vain. Une semaine complète est passée sous mes yeux depuis mon arrivée. Une semaine sans agir naturellement. Une semaine de travail inutile qui ne faisait que m'épuiser. Une semaine à devoir affronter le regard de dizaines de gens. Pour en venir ainsi, plus bas qu'à mes débuts ici. Depuis que je me rends à mon poste Historique, en fait, à partir de mes injections matinales au niveau de mon cou, j'en suis à un point où je ne saurais savoir comment je me sens. Mes souvenirs de la Terre, principalement mauvais, me confuse au plus au point et mon corps entier n'est qu'une énorme douleur. Quand ce n'est pas ma tête, c'est ma poitrine et lorsque ce n'est pas celle-ci ce sont mes jambes. En fait, c'est simplement que je suis perdue. Pratiquement personne ne m'adresse la parole, ce qui fait que je ne m'intègre absolument pas. Je m'endors pensant à tout cela, toutefois les larmes ne peuvent se contenir. C'est dans ces moments que je me rends compte que je suis complètement accablée par les évènements, car je ne peux rien faire qui m'aidera. J'ai besoin de quelqu'un qui serait là pour moi, cependant, à chaque fois que cette idée me vient en tête, je me rends compte que le seul qui compte ne se souci pas vraiment de moi.

La dernière fois que j'ai parlée à Collins remonte à plusieurs jours. Malgré son attitude récurrente, il m'avait semblé encore plus distant. Ce midi où je me suis aventurée à lui adresser la parole a été une épouvantable idée.

Je décide, ce matin, d'aller voir Nathalie. Non seulement à cause de mes maux, mais surtout pour l'inutilité des efforts que je porte à mon travail. Chacun des souvenirs que celui-ci me rappelle engendre davantage de questionnements.

Devant le bureau de la directrice, j'inspire profondément avant de passer mon bracelet vis-à-vis la porte. Toutefois, lorsque celle-ci s'entrouvre, j'aperçois Nathalie, en furie, haussez le ton à Nicholas.

-Pourquoi lui as-tu dit cela? Ne te rends-tu pas compte de ce que cela pourrait engendrer? Elle ne doit rien découvrir.

Quand Nicholas voulu renchérir, Nathalie me voit, et se rends compte que j'ai entendue les derniers mots qu'elle a prononcé tout fort.

Je perçois l'anxiété à travers ses yeux, cependant, elle ordonne à Nicholas de sortir et me fait signe d'entrer sans même sembler différente. Je fais de même en tentant d'oublier cet incident, pour au moins me permettre de demander réponse à mes questions. Je lui demande, encore une fois, ce qu'est l'Union et ce que j'y fais. Mais sans surprise, je ne reçois aucune nouvelle information. J'enchaîne avec mes seconds questionnements. Nathalie ne m'aide en rien, car elle ne fait que converser sur autres sujet. Seulement, lorsque je lui évoque la seringue, elle tend l'oreille. J'essaye de lui faire part de mes soucis, cependant, elle m'interrompt soudainement et devient drastiquement désobligeante. Je choisi donc de quitter, car je vois bien que cette rencontre ne mène à rien. Tout cela ne fait que confirmer certaines choses, personne ne peut m'aider. Je suis seule, et maintenant j'en suis sûre.

De retour à mon travail, je me concentre sur celui-ci afin d'éviter toute autre distraction. Lorsque mon écran s'ouvre, j'aperçois mes anciennes rédactions et mes anciens dessins. La plus part du temps, les souvenirs venant de mes rêves sont plus faciles à dessiner qu'à expliquer. Pour ce qui en est des autres, je rédige ce que je suis en mesure de mettre en mots. Ce qui m'irrite le plus dans mon travail, ce sont les souvenirs. Chaque fois qu'un d'eux refait surface, mon cou se raidit et ma tête devient soudainement douloureuse. Et juste après, je me sens toute ébranlé de ce dont je viens de me rappeler. Toutefois, cela ne dure que quelques minutes par pensées. C'est pourquoi, j'accomplis la tâche que l'ont me demande, malgré les inconvénients.

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