Ah terroir lointain, effluves âcres, fortes, ou douces de foin...
Odeurs mêlées, couleurs lacées, tel mon sang en mon sein.
Caresses tendres et oubliées, caresses dépensées en vain.
Beauté céleste que les yeux voient mais que seul le cœur aperçoit.
Amour inutile pour une nation isolée, de champs imperturbables de beauté séchée.
Où le "rien" s'entend et l' "être" se fait écouter.
Là-bas, des étendues vides de cohues !
Si régulières qu'un marin pourrait s'y orienter.
Où quelques songes déchus, rêvent de se retrouver sur les bordures côtières qui leur bleu ont perdu,
où la peinture ose s'envoler et où les oiseaux postiches se noient, ou s'essayent à décoller, peints sur une toile fausse-mer-eau-douce de brun immaculé.*Uruguay en langue guarani signifierait "Le fleuve des oiseaux peints"; une autre traduction est possible "Le fleuve des escargots".