Chapitre 3

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Deux ans plus tôt.

Jordan frissonna lorsqu’elle sentit un léger courant d’air frais frôler la peau nue de son épaule et elle  tâtonna un instant afin de tirer la couverture un peu plus sur elle. Alerté par son mouvement, un corps chaud vint se coller contre son dos, rapidement suivi par un souffle chaud contre son cou, et Jordan fronça les sourcils avant de lâcher un hoquet de surprise. Elle s’était couchée seule la veille, non ?

— Qu’est-ce que...

Tournant légèrement la tête, elle croisa deux yeux verts qui la fixaient intensément et l’étincelle qui y brillait la troubla, la poussant à fermer les yeux lorsqu’elle sentit des lèvres chaudes venir caresser sa nuque. La main fraîche qui se posa sur son ventre, sous son débardeur, la ramena cependant rapidement à la réalité et elle se figea, écarquillant légèrement les yeux.

— Manue, qu’est-ce que tu —

— Chut…

Elle sentit les lèvres de la jeune policière se poser de nouveau contre son cou, le couvrant de baisers tandis que sa main caressait tendrement son ventre, poussant ses muscles à se contracter sous son passage. Sa respiration s’accéléra malgré elle et elle sentit une boule se former dans son estomac ; elle voulait la repousser, lui dire d’arrêter mais son cerveau ne lui obéissait pas, paralysé par la surprise et par l’incompréhension de ce qu’il se passait.

La main d’Emmanuelle descendit le long de son flanc pour venir caresser sa cuisse et lorsque sa langue vint jouer avec le lobe de son oreille, un gémissement s’échappa d’entre ses lèvres et elle rougit aussitôt. Même si elle ne voulait pas se l’avouer, elle sentait le désir monter, s’emparant d’elle à la vitesse de l’éclair et la laissant incapable de résister.

Elle sentit la main de la jeune policière passer sur l’intérieur de sa cuisse et la griffer tendrement, collant encore plus son corps contre son dos et elle s’entendit gémir à nouveau.

Oh bon sang. Pourquoi faut-il que je sois aussi sensible à ses caresses ?

Jordan ne voulait pas, mais elle ne bougeait pas non plus. C’était comme si son corps ne lui obéissait plus, comme s’il avait pris les rênes et refusait d’écouter ce que lui disait sa conscience, agissant de lui-même et faisant même tout le contraire.

La langue d’Emmanuelle suivit la courbe de sa mâchoire et son pouls s’accéléra plus encore, sa respiration hachée trahissant son désir non souhaité. Elle sentit les lèvres de la jeune policière descendre jusqu’à sa jugulaire qu’elle s’appliqua à embrasser avant de basculer sur elle, collant son bassin contre le sien puis passant ses jambes musclées de chaque côté de ses hanches.

Oh mon dieu, elle est en train de me rendre folle...

La douce chaleur présente au creux de son ventre s’intensifia et Jordan ferma un instant les yeux avant de les rouvrir lorsqu’elle sentit les mains d’Emmanuelle remonter son débardeur dans une lenteur infinie, s’arrêtant à la lisière de sa poitrine. Son regard se posa sur le corps de la jeune policière, aussi nu que le jour de sa naissance, et elle sentit sa bouche s’assécher soudainement alors qu’un nouveau gémissement s’échappait de ses lèvres.

Oh... mon... dieu... 

Son regard remonta jusqu’au visage d’Emmanuelle qui s’était arrêtée pendant son observation et elle n’eut aucun mal à y discerner l’étincelle amusée qui y brillait avant que la jeune femme baisse la tête et ne vienne jouer avec son nombril, la poussant une nouvelle fois à prendre une inspiration profonde.

Regrets (GxG)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant