Enseigne-Moi (Jimin-BTS / Hetero / Lemon)

7. Confusion

JIMIN:

Enfin dans mon bon lit moelleux ! Comme c'était agréable d'être bien au chaud dans ces douillettes couvertures... D'autant que j'avais encore passé un merveilleux lundi. Émilie avait ri pour la première fois ! Je n'en revenais pas d'avoir vu ses jolis traits fins s'animer de joie ! Son sourire était si beau, si radieux... Je voyais encore si distinctement son visage souriant dans ma tête...

J'avais eu tellement peur que cette dispute lors de notre premier cours particulier la fasse renoncer... Mais non, au contraire ! J'avais eu la chance qu'elle ait réfléchi aux événements et soit elle-même venue me présenter ses excuses. Ce qui prouvait une fois encore sa grande intelligence. Pour les cours suivants, j'avais tout de même pris mes précautions, essayant de dissimuler du mieux que je pouvais ce qu'elle aurait pu prendre comme des reproches envers son travail, détournant mes arguments de correction afin de les masquer au maximum. Même si au début elle s'agaçait chaque fois qu'elle avait commis une erreur, elle s'était peu à peu mise à accepter de plus en plus docilement. J'avais l'impression que plus nos cours avançaient, plus elle était sincère, naturelle, et à l'aise avec moi.

J'ignorais si j'avais tort de me réjouir si rapidement, mais j'avais vraiment l'impression qu'une complicité s'était à présent créée entre nous, et qu'elle ne cessait de se renforcer peu à peu. Plus j'y pensais, plus mon cœur me semblait s'envoler sous l'effet de la joie. J'étais certain que bientôt j'apprendrais les secrets d'Émilie, que je pourrais lui apporter l'aide et le soutien qu'elle n'a jamais eu, et dont elle avait tant besoin... Il me tardait déjà d'être au prochain lundi, comme toujours après chacun de nos cours. Depuis qu'ils se passaient au mieux, sans aucune tension, je n'éprouvais plus aucune appréhension, juste une impatience. Le sommeil me gagna rapidement, alors que mon esprit vagabondait encore sur ces souvenirs... Émilie occupait toujours mes pensées, car la soutenir était un peu devenu mon principal objectif ces derniers mois. J'étais heureux de pouvoir lui apporter mon aide.

Le lendemain matin, je me réveillais en pleine forme, reposé et apaisé. Ces derniers temps, j'avais récupéré le repos et le sommeil qu'il m'avait beaucoup manqué lors de ces jours si troubles. Après avoir pris une douche et avalé mon petit-déjeuner, j'attrapais un pull en laine bleue azurée et un Jean noir. Un dernier coup de brosse dans mes cheveux, et me voici enfin prêt et habillé.

Je franchissais à peine les portes de mon immeuble lorsque des gémissements étranges attirèrent mon attention. Je tournais les yeux sans réellement y songer. Mon cœur manqua un battement lorsque j'aperçus Émilie appuyée contre le mur, sous un petit porche à proximité de l'immeuble. Je courus la rejoindre. Plus je m'approchais, plus mon cœur se serrait : Émilie semblait dans un sale état. En effet lorsque je fus à ses côtés, je m'aperçus que ses vêtements étaient couverts de poussière. Elle tenait à peine debout, ses yeux étaient gonflés et rougis, ses cheveux décoiffés, et surtout ses pupilles semblaient dilatées.

— Émilie, tout va bien ?

Elle ne me répondit pas. Un étrange gémissement traversa ses lèvres alors que ses yeux se fermaient. Son corps s'affaissa et glissa contre le mur pendant qu'elle murmurait mon nom. Je me saisis de ses épaules afin de l'empêcher de tomber à terre et la déposais contre moi en la serrant dans mes bras.

— Ne t'inquiète pas, je vais t'aider...

J'avais l'impression que cette demi-perte de connaissance était due à un effet de soulagement lorsque j'étais arrivé auprès d'elle, mais il m'était impossible d'en être certain. Comme si elle avait lutté jusqu'à cet instant afin de tenir le coup, et qu'à ma venue elle avait enfin pu se laisser aller, soulagée par ma présence.

Je passais mes bras sous ses genoux afin de la soulever pour la porter. Repliant ses jambes autour de moi, je passais ensuite un bras sous elle afin de soutenir son corps cependant qu'à l'aide de mon autre main j'appuyais son dos pour la maintenir de façon stable contre moi. Une odeur agressa immédiatement mes narines : de l'herbe... Visiblement elle avait encore fumé, et ce n'était certainement pas le seul problème, je sentais également une odeur d'alcool.