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Printemps

— Il fait bon, tu ne trouves pas ?

— Pas tellement... J'ai un peu froid...

— Eh ! Tu dis ça pour que je te passe ma veste ! Sauf que moi... Eh bah, je suis pas galant !


Son rire cristallin caressa mes tympans et entraina le mien. Il resserra son bras autour de ma taille, couverte uniquement d'une fine chemise blanche. De son doigt squelettique, il me menaça :

— Je t'assure que si tu tombes malade, tu auras mal aux fesses aussi ! Tu devrais franchement t'habiller plus chaudement ! Regarde-toi ! Mon dieu, les jeunes de nos jours... Ce n'est plus ce que c'était, la jeune génération n'ira pas loin.

— Tu surjoues là, Hideaki.

— Mais pas du tout ! s'indigna-t-il faussement, les poings serrés plantés sur les hanches. Je suis un excellent acteur, moi, Madame !


Sur ces mots, il me tourna le dos, faisant mine de bouder. Ma minuscule main se glissa sous son tee-shirt trop large, lui chatouilla les côtes, seul endroit de son corps sensible à ce genre de contact.


— Setsuko ! C'est dégueulasse !

— Tu insinues que mes mains sont sales ?

— Mais tu es bête, toi !


Il leva les yeux au ciel d'un air absolument séduisant, avant de m'étreindre tendrement.


— Des fois, je me demande vraiment pourquoi je reste avec toi.

— Parce que tu m'aimes, bien sûr ! roucoulai-je.

— Ah oui, c'est vrai ça ! J'avais complètement oublié !


Un soupir enfantin passa mes lèvres, sur lesquelles Hideaki déposa un baiser. Sa douceur m'amusait tellement que je ne pus m'empêcher de me reculer afin de lui faire la remarque :

— Ça change de te voir délicat comme ça, toi, gros bourrin que tu es.

— Moi ? Bourrin ? Pas du tout !


Il accompagna sa déclaration d'un malicieux clin d'œil et me répondit sur le même ton enjoué :

— Et puis, comme on dit, qui se ressemble s'assemble.

— Tu sais que ta répartie est du niveau de celle d'un gamin de cinq ans ?

— Et toi, tu sais que je pourrais te dire exactement la même chose ?


À nouveau, je soufflai bruyamment, provoquant les moqueries de mon petit ami.


— Tu n'arrêteras donc jamais de te foutre de ma gueule ?

— Ton langage, petite ingrate !

— Je te parle comme je veux d'abord ! M'embête pas ! m'exclamai-je, lui cognant l'épaule.

— Je t'embêterais toujours, ma Setsuko !



Toujours.

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