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Été

Les nuages cotonneux flottaient lentement au gré de la douce brise estivale. Les feuilles d'un vert tendre frémissaient au contact du vent, créant un assourdissant néanmoins agréable boucan. Mon regard se posa sur un papillon aux délicates ailes blanches qui voletait, louvoyait entre les brins d'herbe haute et les épis de blé. J'emplis mes poumons de tout le dioxygène à ma disposition et relâchai la pression, expirant avec bonheur. La chaleur de cette magnifique journée caressait ma peau, le soleil la dorait sans la brûler. Les fleurs multicolores, flamboyantes, dégageaient un parfum unique, un mélange de senteurs inédit qui ravissait mes narines habituées à l'air pollué de nos urbanisations.


Les bras d'Hideaki s'enroulèrent autour de ma taille, son nez s'enfouit dans mes cheveux tandis qu'il me murmurait, amusé :

— Je ne t'avais pas dit que cet endroit était magique ?

— Je ne sais pas si c'est le terme, mais je dois dire que tu commences à bien me connaître.

— Un an et demi à te supporter ! Il faut croire que mes efforts portent leurs fruits.

— Ça n'a pas dû être simple tous les jours, je pense que nous pouvons t'applaudir !


Joignant le geste à la parole, je frappai mes mains l'une contre l'autre avec un entrain ironique qui fit esquisser un sourire au brun. Il passa une main dans mon cou pour me pincer et ainsi récolter des plaintes de ma part. Saut que cette fois-ci, je n'eus pas la réaction escomptée et me retins de pousser un cri.


— Tu ne réagis pas ? Veux-tu que j'insiste ?

Je plongeai mon regard dans le sien, mordis ma lèvre d'une manière que j'espérais sensuelle.

­— Ce n'est pas ça que je veux...

— Quel est ton désir alors, petite tigresse ?

— Embrasse-moi ! Roar !


Il rit à la vue de mon imitation féline et je profitai de ces instants d'inattention afin de lui subtiliser un baiser.


— Voleuse ! s'exclama-t-il, faussement énervé. Mademoiselle Setsuko, j'exige des excuses de votre part !


Cette exagération permanente était peut-être le trait de caractère qui nous définissait le mieux. Cela avait une tendance certaine à provoquer l'agacement de notre entourage. Mais ça ne nous incitait qu'à poursuivre nos idioties.


— Oh mon dieu, Monsieur le policier, arrêtez-moi !

— Alors, tu es comme ça. Je le savais pas encore, tiens.

— Punissez-moi !


Nos éclats de rire emplirent le silence champêtre, uniquement troublé par les piaillements amoureux des oiseaux.

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