Chapitre III

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L'appartement de Maìrin ne se trouvait pas très loin. À quelques rues à peine de la place de la Bastille. La mère de la jeune fille lui ouvrit. Elle avait l'air fatigué. Mais pas cette fatigue provoquée par le travail, plutôt cette fatigue de lutte intérieure. Elle salua Marius par un "Dia Duit" chaleureux et lui montra le chemin de la chambre de Maìrin, il le connaissait déjà mais se laissa conduire par politesse. Maìrin était allongée sur son lit en chemise de nuit occupée à écouter de la musique en lisant un bande dessinée. Marius ,qui comme on a pu le voir était vieux jeu, détourna chastement la tête.
_Ah c'est toi lucht siúil am (voyageur du temps) entre!
_Je préférerais que tu t'habilles, bredouilla Marius
_Tous les garçons tueraient pour voir une fille en pijama et toi du detournes le regard, rit Maìrin, c'est bien tu es un vrai uasal (gentleman). Mais la je suis trop fatiguée alors je vais juste aller sous ma couette.
Et Maìrin se glissa sous la couverture en grimaçant. Lorsque Marius se retourna il étudia la physionomie de son amie. Celle ci avait les joues creuses et le teint pâle. Elle lui souriait mais ses yeux petillaient a peine.
_Assieds-toi toi lucht siúil am
Marius prit une chaise
_Je m'ennuie, soupira Maìrin, la vie me manque
_La vie n'est pas partie
_Rester clouée au lit je n'appelle pas ça une vie. J'aimerais qu'elle soit claire avec moi. Qu'elle revienne ou qu'elle parte pour de bon.
Elle regarda par la fenêtre avant de soupirer
_Quelle feneante, même pas fichue de faire son boulot correctement
_Le plus grand ennui c'est d'exister sans vivre. Murmura Marius
_C'est beau
_Ce n'est pas de moi, c'est de Victor Hugo
_Je me disais aussi
Maìrin rit. Le rire de Maìrin était tonitruant d'habitude. Mais là il était juste mélodieux. Il s'en imprégna et sourit. Quoi de mieux que de s'imprégner d'un rire? Le rire de Maìrin il le redécouvrait, il était plus grave, plus calme, plus posé. Elle riait bouche fermée et on voyait sa gorge vibrer. Il en discernait chaque corde vocale, chaque mouvement. Le silence se fit. La mere de Maìrin passa la tête dans la chambre
_tá sé déanach (il se fait tard)
Marius comprit qu'il était temps pour lui de rentrer.

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