Chapitre 1

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"La solitude est un jardin où l'âme se dessèche, les fleurs qui y poussent n'ont pas d'odeur." Marc Lévy

·Bonne lecture·

PDV Cameron :

Je ralentis puis m'arrête les mains sur les genoux. Le souffle court je me redresse en marche le long des allées du Centennial olympicPark d'Atlanta. Le temps s'annonce radieux aujourd'hui, une légère brise vient caresser mon visage rougi par l'effort, je ferme les yeux profitant de cette caresse, ces caresses maternelles dont je n'ai pu bénéficier que lorsque j'étais enfant.

Atlanta se réveille doucement, les géants de fers eux ne s'éteignent jamais, la beauté du lever du jour se reflète sur les centaines de vitres offrant un spectacle splendide, gratuit à tous les courageux travailleurs.

Je sors du parc et rentre chez moi en marchant rapidement ne désirant pas arriver en retard au déjeuner. Je traverse Atlanta, admirant cette ville, qui m'aura accueillie durant toute mon enfance jusqu'au terme de mon adolescence. Cette ville aura connu mes premières bêtises, mes premières déclarations, mes premiers baisers, mes premières disputes et premiers chagrins d'amours. Tout ce que je ne connaîtrai plus.

Aujourd'hui, ce lundi 10 mai marque l'entrée de ma dernière période au lycée, les examens arriveront ensuite et je quitterai le lycée, pour m'orienter vers des études de mode. Mon rêve : Paris, Chanel, Dior ... Seulement, c'est mon rêve pas le leur.

Après quelques minutes de marche je rentre dans l'avenue, je me revois moi jouant au ballon avec mon frère et ma sœur, râlant de ne pas assez toucher la balle. Je souris nostalgique tout sera terminé dans quelques mois. Je ne serai plus à Atlanta et ces flashs ne seront plus que des lointains souvenirs, douloureux.

Je suis triste à l'idée de quitter cette ville mais je ne le suis pas à l'idée de quitter mes parents, ils me tiennent enfermés dans une cage d'acier, rien je n'ai le droit à rien. À quoi sert-il de faire des enfants, si, chaque décision devant être prise par leur progéniture ne leur appartient pas ? Quelle est l'utilité de faire des enfants si cela est pour en faire des copies conformes des géniteurs ?

La porte d'entrée de ma maison s'ouvre et ma mère sort de l'ombre :

- Cameron, qu'est-ce que tu fiches en plein milieu de la route ? Je te l'ai déjà dit que tu devais rester sur les trottoirs, je suis déjà gentille de te laisser aller courir le matin à cette heure-ci tu ne te rends pas assez compte du danger qu'il y a lorsque la ville dort encore. Dépêches-toi de rentrer, tu vas finir par être en retard ! Râle-t-elle de l'entrée

Je lève les yeux au ciel, et trottine jusqu'à l'entrée où mon père a déjà pris place à table sirotant sa tasse de café tout en lisant minutieusement le Time. Ma mère quant à elle s'affaire à retourner les pancakes sans les faire tomber par terre avant de les déposer sur un plat et de les recouvrir de sirop d'érable.

- Dépêches-toi d'aller te préparer bon sang ! Combien de fois devrais-je te le dire Cameron, tu ne vas pas commencer à te relâcher à trois mois de la fin de l'école, le bus ne va pas t'attendre ! S'énerve soudainement ma mère me voyant planter au beau milieu de la cuisine.

Je sursaute et serre la mâchoire, elle le voit et s'apprête à me faire la troisième remarque de la matinée mais je m'échappe de ses griffes en courant dans les escaliers pour aller m'enfermer dans mon refuge : ma chambre.

- Ne cours pas dans les escaliers, tu vas te casser quelque chose bon sang de bonsoir ! Crie mon père cette fois.

Je pousse un hurlement de colère et m'étale de tout mon long sur mon lit la tête dans mon oreiller, finalement quitté Atlanta ne me fait plus rien.

Let Yourself FallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant