Elle avait peur. Si peur. Plantée devant lui, elle a perdu tout son courage et sa volonté. Elle était comme paralysée et n'osait plus bouger ou parler. Les sentiments dont elle voulait lui faire part sont bel et bien là mais les mots refusent de sortir. Elle tente de le regarder dans les yeux mais c'est pire. Pour elle, il était parfait. Tout lui plaisait, vraiment tout, même ses défauts. Il était attirant tel un aimant et il le savait. Mais à cet instant précis, il se demande juste pourquoi son amie ne parle pas et pourquoi ces joues sont d'une couleur autre que la normale. Elle semblait être dans un état léthargique. Il voulait la réveiller mais il n'osa pas. Pour quelle raison, il l'ignore.
Après une profonde inspiration, elle se lança dans un discours sans fin où tout se confondait: ses sentiments, ses mots, ses gestes, ses bégaiements... Elle prononça ces deux mots qui signifient bien plus que tout ce qu'on peut imaginer sur terre. En les prononçant, elle se sentit si soulagée mais si anxieuse. Ces deux mots représentaient tout l'amour qu'elle porte au jeune homme. Après s'être rendue compte de ce qu'elle avait fait, elle baissa la tête, instinctivement, comme un geste de défense et surtout car ces joues lui brûlaient. Elle paniqua encore plus lorsque le silence fut sa seule réponse. Son cœur eût un raté et sa respiration s'accéléra à une vitesse phénoménale. Quand elle releva la tête, elle comprit.
Pour lui, cette situation était irréelle, elle ne pouvait pas vraiment se passer. Il n'avait jamais fait attention et il s'en voulait. Il s'en voulait terriblement car il n'avait d'autre choix que de la blesser. Il n'avait jamais penser à elle comme une éventuelle petite amie. Il pensait qu'elle n'était pas comme les autres, c'est vrai mais pas dans ce sens là. Il pensait qu'elle passerait au-dessus de son physique avantageux et de sa très bonne situation et pourrait devenir des meilleurs amis. Il était déçu car il allait perdre une amie proche, avec qui il passait de super moments. Il savait que ça n'allait pas être comme avant. A contre cœur, il rejeta ses sentiments et assista à quelque chose d'inattendu.
Son cœur se brisa. Il éclata en mille morceaux. Elle s'était jurée de rester forte, même en cas de rejet mais elle ne tiendrai finalement pas cette promesse. Les mots refusaient de sortir, une nouvelle fois. C'est comme si le temps s'était arrêter pour les écouter parler. Elle sentit alors que son cœur s'exprima à sa place. Le silence fut briser par les sanglots naissants de la jeune femme. Avec le peu de fierté qu'il lui restait, elle réussit à laisser échapper une phrase pour s'enfuir au plus vite de cet endroit. Elle n'avait plus qu'une hâte, fuir et rentrer chez elle. Elle baissa la tête et prit ses jambes à son cou. Elle courut jusqu'à l'épuisement pour arriver le plus vite possible, en ignorant les cris de son ami. Elle haletait, sa respiration était obstruée par ses larmes et rapidement, elle ne put plus courir, elle manquait d'air. Elle ralentit et marcha afin de rentrer. Ses larmes ne s'étaient pas taries, elles inondaient toujours ses joues. Elle aurait dû plus se préparer, se préparer à ce rejet. Arrivée chez elle, elle monta directement dans sa chambre, la gorge complétement nouée. Elle s'écroula sur son lit et laissa son cœur exprimer son désespoir. Comment allait-elle faire demain au lycée? Elle soupira lorsqu'elle entendit son téléphone. Elle le récupéra et ses larmes redoublèrent d'intensité. L'ami qui lui avait brisé le cœur s'excusait d'avoir été aveugle et de ne pas pouvoir répondre à ses sentiments.
Prise d'un élan de rage, elle lança son téléphone de toutes ses forces mais il rebondit et atterrit sans problèmes au sol. Elle ne peut pas lui en vouloir, elle avait tout fait pour cacher ses sentiments à son ami, afin de garder une relation. Mais plus le temps passait, plus ses sentiments prenaient de l'ampleur, elle fut obligée de les révéler au grand jour. C'était devenu un besoin. Meurtrie, elle s'endormit sans tarder.
Regardant en permanence son téléphone, il espérait vainement un message de réponse de sa part. Il soupira et posa son front entre ses mains. Quel con! Comment n'avait-il pas vu ses réels sentiments? Il avait tout gâcher. Il ferma les yeux et revu son visage, rouge de gêne, ses yeux brillants. Il avait paniqué. Il avait perdu une amie chère aujourd'hui, et il s'en voulait énormément.
Le lendemain, il la chercha du regard afin d'avoir une discussion. Hier, elle s'était enfuie sans qu'il puisse s'expliquer. Il l'aperçut sur un des bancs de la cour. Il s'approcha et la salua. Elle eut un sursaut et releva lentement la tête, tétanisée. Il s'assit à côté d'elle et s'apprêta à lui donner des explications mais elle le coupa.
Elle agita ses mains devant le visage du jeune homme, le suppliant de ne pas parler. D'une traite, elle lâcha des phrases complétement incohérentes, pour enfin finir par une phrase qui brisa le cœur de son ami. Elle voulait prendre ses distances, elle voulait oublier ses sentiments. Elle respira un bon coup, puis se leva et marcha jusqu'à sa classe. Le jeune homme, quant à lui, resta sur le banc, complétement éberlué. C'est quand il vit son dos s'éloignait, qu'il comprit qu'il l'avait perdu.
Les jours, les semaines, les mois passèrent, sans qu'aucuns des deux adolescents ne se parlent. Suite à sa déclaration, le brun ne cessa de penser à elle, de la regarder, de la chercher des yeux dans les couloirs, mais à chaque fois, elle détournait les yeux. Il la voyait entourée de pleins de nouvelles personnes. Qui étaient-elles? Pourquoi ne les avait-il jamais vus avant? Depuis quand était-elle si populaire? Peut-être l'avait-elle toujours été, mais comme elle restait avec lui tout le temps, il ne s'en était jamais rendu compte. Un garçon s'approcha de la jeune fille et la taquina. Le cœur du jeune homme s'arrêta quand ils les vus s'embrasser.
Ce jour-là, il comprit deux choses. La première était qu'il avait perdue une personne qui lui était chère, la deuxième était qu'il l'aimait. Mais quand il s'en rendit compte, ce fut trop tard.
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Les histoires d'une vie
Historia CortaJuste des petites histoires, des nouvelles, retraçant la vie de personnes imaginaires mais à qui tout ceci aurait pu arriver ou à qui c'est arrivé. Je ne juge personne, je me contente de relater des faits.