Elle ruminait. Assise sur son lit, elle ne pensait qu'à une chose: s'enfuir. A l'heure actuelle, elle n'était que colère et vengeance. Elle se leva de son lit, et marcha jusqu'à sa fenêtre. De là, elle pouvait apercevoir l'excitation du port et les bateaux remplis de marchandises. Elle voulait tellement sortir de cette prison, appelée maison d'après ses servantes. Elle voulait respirer l'air marin qui était si près mais pourtant si lointain à la fois. Elle étouffait dans cette robe, beaucoup trop serrée pour elle, et beaucoup trop lourde. Des tonnes de tissus l'a recouvrait et elle ne supportait plus cette sensation d'étouffement autant physiquement que moralement.
Son cœur était serré dans un étau et la colère reprenait le dessus de temps à autre. Elle haïssait cette maison, elle haïssait sa famille, elle haïssait son père plus particulièrement, elle haïssait tout simplement sa vie. Comment avait-il osé faire une telle chose à elle, sa fille unique?
De rage, elle fit basculer tout les objets qui se trouvait sur son bureau. Les papiers volèrent et le vase éclata en milles morceaux. Sa respiration devenait très irrégulière et elle ne parvenait pas à retrouver son calme. Comment avait-il osé?
Cette phrase tournait sans cesse dans son esprit, elle la hantait. Elle prit sa tête dans ses mains et la secoua. Non! Elle ne voulait plus rien entendre. Elle crut devenir folle. Un courant d'air balaya les rideaux et les papiers qui a présent jonchés le sol. Elle respirait telle une bête sauvage afin de calmer l'état de rage dans lequel son père et sa proposition l'ont plongée. Elle, d'habitude de nature si calme, se transformait en une femme avide de vengeance. Elle faisait les cents pas dans sa chambre lorsqu'une idée lui vint. Elle n'avait pas d'autres choix. Il fallait qu'elle agisse rapidement, ce soir sera sa meilleure opportunité.
On toqua à sa porte. Elle regarda celle-ci avec de gros yeux.
"Qui est-ce?
-Mademoiselle, votre père vous demande pour le dîner.
-Dites-lui que j'arrive, j'étais en train de prendre un bain.
-Soit, mademoiselle."
Elle n'avait jamais menti jusqu'à aujourd'hui. Toute cette histoire l'a rendait si différente. On l'avait élevée, instruite, dans le seul but de faire plaisir à son père et son but. Elle chassa toutes ses pensées afin de se concentrer pour le dîner de ce soir, qui risquait d'être agité. Elle se changea et mis une robe beaucoup moins encombrante que la précédente. Elle était jolie mais elle ne lui correspondait pas. Celle qu'elle porte actuellement est beaucoup mieux. Elle inspira un bon coup et descendit dans la salle à manger. Toute cette cage dorée dans laquelle elle vivait, elle ne la supportait plus. Ces murs, tous ornés d'objets plus insignifiants les uns que les autres.
Lorsqu'elle y entra, elle vit directement son père en pleine conversation avec le fameux jeune homme. Sa mère, elle, écoutait simplement la conversation, sans rien dire. C'est tout ce qu'elle détestait. Elle refusait d'être comme sa mère: silencieuse et potiche. Elle ne voulait pas être un joli objet que l'on présente fièrement au bras d'un homme. Il en était hors de question. Mais c'est ce que son père voulait faire d'elle.
Elle se racla la gorge pour signifier sa présence. Quand son père la vit, il s'avança vers elle.
"As-tu...
-Oui, père. J'ai compris pourquoi vous avez fait ça.
-J'en suis heureux, voici ton mari.
Le jeune homme s'avança vers elle, et lui chuchota doucement à l'oreille tout en prenant sa main:
-Vous êtes en beauté ce soir, ma chère.
Des frissons de dégoût parcourut tout le corps de la jeune fille. L'homme un peu plus âgé le remarqua et n'en perdit aucune miettes.
-Vous fais-je déjà frisonner de bonheur, duchesse?"
Elle dévisagea cet homme, qui lui était totalement inconnu, et fit ce qu'on attendait d'elle. Elle gloussa.
Le dîner fut tendu à cause de la jeune femme mais personne ne le fit remarquer. Elle retourna précipitamment dans sa chambre afin de terminer son sac. Quand elle eut terminer, elle sortit la petite fiole qu'elle avait subtilisée. Elle devait le faire, sa vie en dépendait.
On toqua à sa porte. Elle rangea rapidement son sac et plaça la fiole dans la petite poche sous son jupon.
"Qui est-ce?
La personne ne répondit pas et entra directement. Lorsqu'elle vit son "mari" entrait, elle eut un sursaut. Elle replaça son masque de jeune fille docile et sage.
-Que faites-vous dans ma chambre, à un heure aussi tardive? C'est indigne d'un mari de visiter sa femme le premier soir, ai-je tord?
-Je voulais simplement vous voir, très chère et peut-être discuter.
Sentant un danger planer sur elle, la jeune femme passa à l'action.
-Désirez-vous une tasse de thé? J'ai reçue un thé tout à fait renversant venant des îles.
-Avec plaisir.
Elle se pressa vers son bureau et prépara le thé. Elle était de dos à lui, c'était parfait. Elle mit le contenu de la fiole dans la deuxième tasse. Elle l'a lui tendit.
-Merci. Il sent divinement bon. J'aimerais apprendre à mieux vous connaître.
-Asseyons-nous dans ce cas.
-Que voulez-vous savoir?
Il termina sa tasse en une gorgée et un sourire se dessina sur le visage de la duchesse. En cette nuit d'été, elle allait être enfin libre.
-Qu'importe les mots, les gestes sont plus appropriés.
Son sourire fut de courte durée lorsque l'homme l'a fit basculer sur le lit. Elle ne comprenait pas la situation. Ce n'est que lorsque l'homme fit parcourir ses mains sur le corps de la blonde qu'elle paniqua.
-Que, que faites-vous? Laissez-moi tranquille! Lâchez-moi!
-Ne criez point, ma douce. Je promet d'être doux et puis, je suis votre futur mari, j'ai les droits de faire ce qu'il me plaît, sans que vous n'ayez rien à redire.
La peur la paralysa suite à ces aveux. Elle était pétrifiée et n'osait plus bouger de peur de raviver la flamme de colère de cet inconnu. Elle pria les dieux pour que le thé fasse effet le plus rapidement possible. Alors que des larmes menaçaient de couler, les dieux entendirent sa prière. L'homme s'écroula soudainement sur elle, après avoir convulser pendant une minute. Elle le poussa sur le côté, encore sous le choc. Était-elle sous le choc de ce que cet homme avait os faire ou bien parce qu'elle venait de tuer quelqu'un? Elle l'ignorait mais elle était sûre d'une chose: elle devait fuir. Maintenant.
Elle récupéra son sac, posa la lettre d'adieu pour ses parents sur son bureau et regarde une dernière fois sa chambre, ou plutôt sa prison d'or et de diamants. Elle se retourna vers la fenêtre. Combien de fois avait-elle imaginée ce moment? Sûrement des centaines de fois, mais jamais de cette façon là.
En cette fraîche nuit d'été où la lune brillait tellement, qu'elle semblai accueillir cette âme en peine, elle sortit par la fenêtre et reçut tout ce dont elle rêvait. Sa liberté.
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Les histoires d'une vie
Cerita PendekJuste des petites histoires, des nouvelles, retraçant la vie de personnes imaginaires mais à qui tout ceci aurait pu arriver ou à qui c'est arrivé. Je ne juge personne, je me contente de relater des faits.