Charlotte

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Cette odeur Charlotte la connaissait. Cela sentait un mélange d'alcool à désinfecter et de javel. Pas de doute possible elle était bien dans un hôpital et à en juger par sa position allongée c'était elle la patiente. A travers ses fines paupières Charlotte percevait de la lumière; c'était donc le jour. Quel jour était-ce la jeune femme aurait été incapable de le dire. Soudain un visage surgit de sa mémoire puis vinrent les sons: elle se rappelait. 

Charlotte ouvrit les yeux et balaya du regard le lieu dans lequel elle se trouvait, son odorat ne lui avait pas joué de tours elle était bien dans une chambre d'hôpital. Accoudé à la fenêtre la tête prise entre ses deux mains elle vit son caméraman, celui-ci avait les yeux fermés et une mine soucieuse.

 -Mathieu ?

Le jeune homme se retourna rapidement se qui le fit grimacer à cause d'une blessure à la jambe qui d'après le bandage avait dû nécessiter plusieurs points de sutures.

- Tu t'es fait mal ? T'es blessé ? demanda vivement Charlotte après avoir vu l'expression de douleur du cameraman.

- T'es sérieuse Charlotte ? C'est toi qui est dans un lit d'hôpital et c'est à MOI que tu pose la question ?  répondit-il en riant.

- Ça fait combien de temps que je suis là Mathieu ?

- Je sais pas exactement à quelle heure on est arrivé hier soir mais ils t'ont opéré hier soir pour retirer la balle et en suite ils t'ont sédatée pour que tu dormes cette nuit et que tu récupère tranquillement sur le plan physique. Là il est sept heure du matin à peu près. Théo devrait arriver d'ici peu de temps il a foncé à l'aéroport dès qu'il a su mais il a pas pu avoir un vol tout de suite. 

-Est-ce que il y a eu des... la voix de Charlotte s'étrangla dans sa gorge elle ne parvenait pas à prononcer le mot, c'était trop dur.

- Un seul, un des terroristes, personne n'as compris son geste il a laissé volontairement un policier présent sur les lieux l'abattre.

Charlotte soupira de soulagement le bilan n'était pas aussi sanglant qu'elle l'avait craint pourtant elle ressentait de la peine pour le jeune homme abattu; il avait l'air tellement perdu.

- Charlotte ! Oh mon dieu j'ai eu si peur !

Théo faisait peine à voir, ses beaux yeux verts étaient cernés de violet et ses vêtements étaient froissés et chiffonnés comme s'il avait dormi avec ce qui était sûrement le cas. Tout son être trahissait la fatigue et le stress accumulé mais également la joie de voir sa moitié éveillée et hors de danger. Théo se précipita à côté du lit et embrassa passionnément Charlotte.

-Bon bah je vais vous laisser moi hein ! dit Mathieu d'un air malicieux faussement gêné.

Les deux amoureux se regardèrent d'un air amusé et les trois amis éclatèrent d'un rire franc et libérateur.

Faire rire, c'est faire oublier. Quel bienfaiteur sur la terre qu'un distributeur d'oubli !                       Victor Hugo

Nom: Charlotte Métier : JournalisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant