Cette nuit là elle avait besoin de parler. De s'exprimer. Alors elle avait laissé sa couverture dans sa chambre, bien repliée sur son lit, et s'était assise sur le rebord de sa fenêtre, les jambes ballantes. Elle balançait ses pieds et avait posé ses mains juste à côté de ses cuisses.
Elle avait retenu les larmes qui menaçaient de rouler sur ses joues parce qu'elle en avait marre de pleurer. Elle ne s'était pas laissé le temps de regarder la beauté de la nuit, elle s'était directement mise à chuchoter en regardant la lune. Elle avait tellement besoin de parler.
Elle avait détaillé les taches qui tatouaient son immensité jaunâtre. Elle les regardait, les sondait, leur parlait. Elle leur demandait de l'aide mais elles ne semblaient pas décidées à lui en donner. Alors elle leur chuchotait sa frustration en espérant que cela y change quelque chose.
Elle leur parlait du garçon qui hantait ses rêves. Ses pensées. Ses dessins. Ses étoiles. En supposant que les étoiles puissent appartenir à quelqu'un d'autre qu'au ciel. Elle leur racontait leurs regards et ses sourires. Elle leur expliquait à quel point tout était nouveau pour elle. À quel point elle se sentait perdue. Trahie par son propre esprit.
Elle leur expliquait pourquoi c'était impossible qu'il la regarde enfin, qu'il voit à quel point elle s'apprêtait pour lui, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher, et c'était peut-être bien ce qui la paniquait le plus. Elle leur murmurait d'une voix brisée le monde qui les séparait, ce gouffre qu'ils n'arriveraient jamais à franchir.
Elle perdit ses grands iris verts dans la nuit morte. Elle comprit à cette instant que malgré sa grande beauté, la lune ne pourrait pas l'aider. Elle ne l'avait jamais fait. Elle l'avait éloignée du monde. Elle l'avait entrainée dans un tourbillon triste et mélancolique.
La jeune fille se mit à haïr violemment les cadavres lumineux qui jonchaient le noir vide de sens du ciel nocturne. Elle fixa froidement le pub d'en face dont les bruits assourdis faisaient bourdonner ses oreilles. Elle sentit le froid qui hérissait ses poils. Elle grimaça, se mordit la lèvre et se glissa dans sa chambre sur la moquette bleue.
Elle déplia sa couverture et se fondit dans un rêve cauchemardesque où toutes les étoiles ternissaient et s'éteignaient.
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La jeune fille qui contemplait les étoiles
Truyện NgắnIl était une fois une jeune fille amoureuse des étoiles, de la Lune, de la nuit. Il était une fois une jeune fille. Il était une fois cette jeune fille.
