Chapitre 3-1 : Ma vie à l'hôpital

7 0 0
                                    


     Ma nouvelle vie, première fois loin de la maison.

     Je suis en chambre double, avec une dame qui a l'air d'avoir cinquante ans. Ma mère lui a dit : « enchanté de vous rencontré », alors j'ai incliné la tête avec elle. Elle m'a semblé être une femme tranquille,mais ses yeux montrent qu'elle est seule. J'étais nerveuse car je ne savais pas ce qui m'attendait.

     Dans l'après-midi, je suis allée me promenée avec elle. Nous nous sommes assis sous un sakura (cerisier du Japon) en fleurs. La lumière du soleil dansait à travers les feuilles de l'arbre. Depuis que je suis devenue myope, je vois pas les choses clairement, mais là, j'ai ressenti la beauté à travers les couleurs et les lumières. Puis je « vu » l'étrange ballet des feuilles soufflées par le vent.

     Je me suis un peu habituée à la vie de l'hôpital, mais l'extinction des feux à 21h et le dîner à 18h sont trop tôt à mon goût. Le rythme de la vie change ici, et chaque jour semble passer à toute allure.

     J'ai dû faire une quantité de tests incroyable, tels qu'un électromyogramme (qu'est-ce que ça fait mal !!), un électrocardiogramme, des radios et des tests d'audition

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

     J'ai dû faire une quantité de tests incroyable, tels qu'un électromyogramme (qu'est-ce que ça fait mal !!), un électrocardiogramme, des radios et des tests d'audition.
     On m'a trimbalé d'un bout à l'autre de ce grand hôpital, où il est si facile de se perdre...Brrr, je ne supporte pas les couloirs sombres. Ça déteint sur mon humeur.

     Mon médecin, le docteur Hiroko Yamamoto (qui a été promue professeur à l'université Fujita Hokeneisei Daigaku, dans la région de Shikeinaika) m'a annoncé qu'on allait me vacciner, mais que cela allait sûrement me faire du bien. Afin de bien voir les effets avant et après les injections, on a filmé ma marche, ma façon de monter et descendre les escaliers...Et hop dans la boîte dernier cri 16 mm.

     Je me demande comment je serais quand je serai grande, ou plutôt qu'est-ce que je serai ? Les trois critères que je veux pour mon avenir :
  1. Un métier qui ne blesse pas mon corps.
  2. Un métier intelligent où je puisse utiliser mon cerveau.
  3. Une grosse paye.

     Ça va être dur de trouver un travail qui contienne tous ces critères. Je me demande même si ça existe...

     Plusieurs des jeunes internes ont joué autour de moi. Mets toi sur la pointe des pieds ! Ferme les yeux ! Tu peux faire ça ? Et puis quelque chose avec mon bassin... Après tout ça, ils m'ont questionné : « c'était marrant, hein ? ». Je ne pouvais pas répondre à cette question. J'avais envie de hurler : « je ne suis pas un cobaye, alors arrêtez-ça ! »

     Le dimanche est le jour que j'attends avec impatience. Ma mère et mes sœurs sont venues. Nous sommes toutes allées sur le toit pour faire la lessive. Le ciel était d'un bleu éclatant, parsemés de magnifiques nuages blancs. Le vent était un peu chaud, mais c'était très agréable. Je me sentais revivre. On m'a fait une ponction lombaire. J'ai mal à la tête. Très mal. Est-ce à cause du vaccin ?

     La famille de Michan (un de mes oncles du côté de ma mère ) est venue. Mon grand-père avait les yeux rouges. Je voulais lui demandé pourquoi, mais je n'ai pas réussi, je me suis contentée de le regarder fixement. Il s'en est aperçu et m'a demandé : « Ai-je un air bizarre ? Ça ne m'étonnerait pas étant donné que j'ai bronzé en travaillant sous le soleil et que j'ai veillé tard hier soir. »
En entendant sa voix sévère, je me suis sentie coupable. Il me regardait avec ses yeux de lapin, et il semblait sur le point de pleurer.
«Aya, fais de ton mieux pour guérir. Je t'apporterai de la bonne nourriture la prochaine fois. Y a-t-il quelque chose qui te ferait envie ? »
« J'aimerais beaucoup lire « Bonjour Tristesse » de Sagan. J'ai très envie de le lire depuis longtemps.»

     Je suis allée à la salle de kinésithérapie au sous-sol.
     Je dois faire de la rééducation avec les kinésithérapeuthes Kawabashi et Imaeda.
     A un moment, j'ai dit une bêtise. Je n'arrivai pas à croire que je leur ai dit que j'aimais le japonais et l'anglais, et que j'étais douée et que j'étais parmi les meilleures dans ces matières. Je jure que c'est la dernière fois que je me vante de mon classement...C'est trop prétentieux et ça me fait autant culpabiliser que si j'avais braqué une banque. Dans tout les cas, on ne peut montrer son intelligence qu'en montrant son bulletin scolaire.
     Le kiné Kawabashi m'a confié qu'il était indiscipliné quand il était étudiant.
     En fait, je crois que c'est mieux ainsi...ça me fortifie.
     Je suis si jeune et regardez mon corps...
     Cette pensée m'a tellement attristée que mes larmes ont commencé à couler.
     Je devrais plus rien dire à l'avenir. Maintenant que j'ai écrit tout ça, ça va beaucoup mieux.

     La raison pour laquelle j'étudie aussi durement, c'est parce que c'est la seule chose pour laquelle je sois douée. Si on me l'enlève, alors je ne suis qu'un corps inutilisable. Je ne veux surtout pas être ce corps inerte. C'est horrible à dire, mais c'est la réalité.
     J'aimerais être une idiote et être en pleine forme.

Un litre de larmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant