XVIII - Vendredi 23 février

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Ç'a été l'alarme de mon réveil qui m'a réveillée. J'ai grogné, ai rabattu ma couverture sur moi et ai prié que cette sonnerie s'arrête, et que je puisse me rendormir, ne pas aller en cours aujourd'hui et vivre ma cuite dans mon lit comme une personne responsable.

L'alarme s'est arrêtée. J'ai mis au moins deux minutes à réagir. Non, ce n'était pas possible que l'alarme de mon réveil s'arrête par ma simple pensée. Non, ce n'était pas malin de dormir en jean et t-shirt. Non, je n'étais pas allongée dans mon lit.

- Margaux, il est l'heure de se réveiller.

J'ai descendu la couette jusqu'à mon menton. Tu me souriais, cheveux en bataille et torse nu, comme si tout était normal.

- Waw, tu tires une de ces gueules, as-tu dit en riant.

J'ai voulu parler et te demander ce que je faisais dans ton lit, mais c'est une suite de mots mâchouillés incompréhensibles qui est sortie de ma bouche. J'ai eu envie de vomir tout à coup.

- Aspirine, ai-je réussi à lâcher.

Tu as hoché la tête et as descendu les escaliers de ta chambre. J'ai tenté de m'asseoir mais ma tête tournait trop pour que j'essaye de faire quoi que ce soit d'autre. Alors je suis restée là, allongée dans ton lit, et l'envie de me rendormir a pris le dessus. Je t'ai entendu arriver à côté de moi et rire, mais c'était déjà lointain.

- Margaux, réveille-toi, tu vas être en retard.

- J'veux dormir...

Tu as soupiré, et je t'ai entendu poser un verre d'eau et une boîte d'aspirine sur ta table de chevet. Puis ta main s'est posée sur mes cheveux et les a doucement caressés. J'ai entrouvert les yeux ; tu souriais.

- Comment je suis arrivée ici ? ai-je réussi à demander.

- Tu n'étais vraiment pas bien hier soir, alors Arthur m'a dit de te ramener ici, lui et Oli sont restés dormir chez Sydney. Tu t'es endormie comme un bébé dans la voiture, c'était adorable.

- Tu m'as portée jusqu'ici ?

Tu as secoué la tête en riant.

- Non, je t'ai réveillée et tu m'as suivie. Tu as à peine touché mon lit que tu dormais déjà ; tu ne te souviens vraiment de rien ?

Je me suis contentée de cligner des yeux. Tu m'as passé le verre d'eau et sorti un cachet de la boîte.

- Je ne me sens vraiment pas d'aller en cours aujourd'hui, ai-je avoué après avoir pris le médicament.

- Pourtant, il va bien falloir y aller.

J'ai soupiré et me suis laissée tomber dans le lit. Tu m'as prévenue que tu allais déjeuner et t'habiller, mais je n'ai pas bougé. J'étais si bien dans ton lit, je ne me voyais pas en sortir.

Mes paupières se sont refermées toutes seules, et après ce qui m'a paru être quelques secondes, tu m'as sortie de mon pseudo-sommeil, mais tu étais déjà habillé et prêt à partir à en juger ta veste sur le dos.

- C'est pas vrai, Margaux, tu t'es rendormie !

- Mmh ?

Tu as soupiré et as tenté de me tirer de ton lit. J'ai poussé des petits cris comme le faisaient les enfants quand ils n'étaient pas contents et ai enfoui ma tête dans ton oreiller.

- Margaux...

Tu t'es assis sur le lit et as tapoté mon dos. Je me suis retournée pour te voir.

- J'ai vraiment pas la force d'aller au lycée, Aubain.

- J'avais deviné. Écoute, je te laisse ici pour que tu puisses rester dormir, mais au moindre problème, tu m'appelles, d'accord ?

Aubain (inachevée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant