Le ciel

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On passe notre temps à dessiner des nuages, à regarder la pluie défiler sous le ciel de Paris.

On a l'infini au creux des paumes, sur les paupières et dans les iris. Et on laisse, entre nos doigts fragiles, le sable du temps s'échapper.

On pose devant nos yeux un voile d'obscure clarté où le soleil semble être un mirage.
Un lointain orage.

On oublie peu à peu le chant de la mer, les couleurs scintillantes et les aurores printanières.

Et si toujours, mon amour, tu devais fuir ?
Et si toujours, tu pouvais me revenir ?

Les matins d'hiver ne me sembleraient plus si froid. La solitude n'y aurait plus ses droits. Les fleurs de la tristesse ne prendraient plus racine en nos cœurs. En nos corps noués, bafoués plus que de raison.

Et si le temps s'en va. S'envole au dessus des nuages et des mirages. Toutes ces désillusions se perdent dans le flot des minutes, dans la danse incessante des regrets amers, des « si j'avais su »...

Et le temps passe, les hirondelles prennent leur envol. Les flocons de neige s'abattent sur nos cœurs en détresse. Nos cœurs qui se brisent en silence.

Je n'ai pas les mots, je ne les ai jamais eu pour te retenir de t'enfuir. Pour ne pas laisser le vide gagner ma tête. Pour ne pas être néant.

Et les mots s'éclatent entre eux, il y a du verre sur l'allée de nos amours. Il y a de la haine et des peut-être un jour. Un vent d'espoir traversera la plaine déserte de nos passions ; chassant peur et rancœur.
Peut-être que quelque chose de plus beau, de plus fort y poussera.

Une jolie rose aux couleurs de pluie.  

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