Triste Journée

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Émilie regardait son père et sa mère pleurer à l'enterrement, qu'y avait-il de plus dur à supporter pour une petite fille que les pleurs de ses parents ? Rien sûrement, elle pleurait plus pour eux que pour la personne qui était morte, qui était-ce d'ailleurs ? Un ami de ses parents qu'elle ne connaissait pas, sûrement, ou une demi-sœur du frère au père d'un ami, peu lui importait.

Les pleurs et les cris cessèrent un peu lors du retour à la maison, c'était un ami de ses parents qui la raccompagnait chez elle avec sa sœur, l'autre voiture était sûrement trop petite. Émilie aurait bien voulu jouer avec sa sœur dans la voiture, mais celle-ci, à sa tête, ne semblait pas vouloir. L'homme de la voiture souriait plusieurs fois au siège derrière lui avec des larmes aux yeux.

Émilie courra vers sa maison et malgré que l'homme l'appelait, (ou était-ce sa sœur qu'il appelait ?) elle continua.

De retour à la maison, elle retourna en courant dans sa chambre pour jouer du piano, elle joua certaines chansons et son père monta dans sa chambre. Émilie s'arrêta et sourit à son père et celui-ci s'évapora. Après cela elle n'eut plus envie de jouer. Elle descendit et écouta à la porte de la chambre de sa sœur, celle-ci pleurait énormément. Émilie ouvrit la porte et sa sœur, Aure, fixa celle-ci. Sa sœur eut un grand frisson et voyant que celle-ci ne semblait pas d'humeur à parler, Émilie s'en alla.

La petite ne savait plus trop quoi faire. L'homme de la voiture avait rejoint la maison entre temps, Émilie l'entendait. Elle se disait qu'elle pourrait jouer à cache-cache avec celui-ci, ce qu'elle fit sans son accord. Tandis que l'homme ne la trouvait pas alors qu'il passait à côté d'elle (sûrement n'avait-il pas le cœur à jouer), la petite fille allait parler à son père :

- Oh mon dieu Émilie, je m'en veux tellement... Dit-il en pleurant.

- Tu t'en veux pourquoi papa ? S'interrogea-t-elle.

Mais celui-ci ne répondait pas et ce malgré son insistance. Ce fut une journée bien triste que celle-ci et Émilie ne savait que faire, personne ne semblait vouloir jouer avec elle, ni même engager une conversation. Elle se dirigea donc dans sa chambre et se posa sur le lit en se posant quelques questions.

D'une part elle essayait de se remémorer de qui il s'agissait, qui était mort à l'enterrement, mais rien ne venait à son esprit. Elle se sentait complètement délaissée dans cette maison.

La petite fille se dirigea en bas et retournait voir son père, celui-ci continuait à marmonner la même chose :

- Pardonne-moi Émilie, pardonne-moi. Tout en pleurant.

- De quoi papa ? De quoi ?! S'interrogeait-elle en commençant à s'énerver.

Mais rien ne sortait de la bouche de son père à part ses remords.

- De quoi ?! De quoi ?!!! De quoi ?!!! Dit-elle en criant de toutes ses forces :

- Pourquoi je t'ai laissé seule ce jour-là...

L'homme qui l'avait pris dans sa voiture pour aller jusque-là posa sa main sur l'épaule de la petite, celle-ci se retourna :

- Tu les vois encore hein ? Dit-il, Viens, il faut s'en aller, rien ne sert de rester ici, je te donnerais tes médicaments. Je ne te demande pas de les oublier, évidement...

La petite regardait l'homme en versant des larmes puis se retournait vers son père qui marmonnait encore :

- Pourquoi est-ce que je t'ai laissé avec mon ami, seule, ce jour-là. Tout en continuant à pleurer.

La petite regardait l'homme puis son père, puis recommençait, elle ne savait que dire, que croire, elle pleura.

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