Chapitre 3

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La veille de l'audition, Chin Sun ne tenait plus en place, un coup elle souriait en sautant partout, et deux minutes plus tard, elle ne bougeait plus et tremblait comme une feuille à cause du stress. Quand à Bo Yung, elle était si sûre d'elle qu'elle venait nous casser les oreilles en chantant juste à côté de nous.

Mon téléphone se mit à sonner. J'essayai de me réveiller, et regardai l'heure. Il était presque trois heure du matin. Je finis tout de même par décrochai, c'était Chin Sun.

- Allo ? Qu'est-ce qui t'arrive ? demandai-je

Désolé de te déranger.... Je ne te réveille pas au moins ?!

De toute façon c'est trop tard maintenant.... Alors, qu'est-ce qui se passe ?

Je suis super stressée ! J'arrive pas à dormir.... Et j'ai pas très envie de bâiller pendant l'audition. Aide-moi ! S'il te plaît !

- Mais que veux-tu que je fasse ? Au pire tu pourras toujours dormir dans le bus.

- Mais nan ! Réfléchis ! Je serais encore plus stressée demain dans le bus !

- Euh..... Tu veux quand même pas que je te lise une histoire ou que je te chante une berceuse !

- Hé ! Ce n'est pas une mauvaise idée ! Je suis sûre que ça marchera !

- D-de quoi tu parles ?

- Chante-moi une berceuse, s'il te plaît !....

Je me mis alors à chanter Ong Tal Sam. Je la lui chantai en boucle jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Je m'arrêtais lorsque je l'entendis ronfler et raccrochai. Tout ça m'avait pris pas loin d'une demi-heure. J'entrepris donc de me rendormir, mais un bruit venant du rez-de-chaussée m'en empêcha. Je me décidai donc de descendre. C'était mon père, lui aussi au téléphone. Je voulais remonter mais le fait qu'il prononce mon nom me retint. Bien sûr je n'avais que la moitié de la discussion :

- De qui ? Min Rin ? Je crois qu'elle est heureuse, il y avait environ une minute de silence entre chacune de ses réponses.

- Non. J'ai dû payer 22 millions de wons pour qu'elle soit acceptée.

- Mais tu ne l'as jamais entendu ?! Elle ne sait pas chanter ! Quand elle chante mes tympans en saignent presque !

- Ha ha ! Et avec son physique... Je ne comprends pas. Sa mère était une chanteuse formidable et une véritable beauté, et moi je n'étais pas si mauvais que ça en danse.

- Eun Ae doit se cacher au paradis, de voir qu'elle a une fille sans aucun talent...

Je n'y teins plus, j'allai le plus vite dans ma chambre pour pouvoir pleurer. Ce que je n'avais pas remarqué c'est que mon père m'avait entendu et qu'il me regardait pleurer.

- Je te somme d'arrêter de pleurer de suite ! m'ordonna-t-il.

- Si seulement tu savais ce que ça fait de pleurer tu saurais...

- N'hausse pas le ton avec moi jeune fille !

- Et pourquoi ? Qu'est-ce que ça fait si j'arrête pas ?

- Tu vas finir en pension si tu continues ! Et tu verras ce que ça fait de vivre sans argent !

- Mais envoie-moi en pension ! T'as toujours pas compris que j'en ai rien à faire de l'argent ! Tout ce que je veux c'est un père qui m'aime ! J'accepterais même de vivre dans la rue avec cette condition !

- Je t'en prie ! Sors de cette maison !

Je le regardai dans les yeux, je n'arrivais pas à savoir s'il était sérieux ou s'il ne le pensait pas vraiment...

- Qu'est-ce que tu attends ? Je t'ai demandé de sortir d'ici !

Mes larmes recommencèrent à couler. Je pris l'un de mes sacs et y mis quelques-unes de mes affaires et me dépêchai de sortir. Mais au moment où je sortis de ma chambre, il m'arrêta, pendant un moment je croyais qu'il aller me dire de rester, mais finalement il me demanda mes clés. Une fois dans la rue j'entendis le verrou de la porte d'entrée se fermer. 

Je me mis à courir. Bientôt j'arrivai devant une tombe, dans le cimetière du village. Dessus était inscrit : "Cho Eun Ae, Mère et femme aimante, Grande chanteuse, Tu vas nous manquer" Je pleurais sans réussir à m'arrêter, elle me manquait tellement. Avant sa mort j'avais l'impression d'être tout pour mon père, j'avais beaucoup de mal à comprendre pourquoi il était si froid avec moi maintenant. Et je m'endormis, vidée de mes forces.

Les rayons du soleil caressèrent mon visage et me réveillèrent. J'avais encore ma montre au poignet et elle indiquait sept heures. Je me dépêchais d'aller chercher Chin Sun. Je ne lui dis rien sur ma situation et passai plutôt mon temps à essayer de la rassurer.

Lorsqu'on arriva, il y avait une foule énorme devant le lycée. On essaya de rejoindre la porte d'entrée. C'est là que l'on apprit qu'Ah Reum faisait partie du jury, et que la foule devant Mawi était ces fans. "Ils ne lui ont jamais adressé la parole !" me dis-je en repensant à la malheureuse soirée. J'essayai de me calmer, sentant des larmes de colère monter jusqu'à mes yeux.

Lorsqu'on entra dans le hall d'entrée du lycée on eut un moment de pause pour regarder tout ce qui nous entourait, ébahit. Puis on observa les visages des autres participants, on en reconnut au moins le quart. Il y avait dans se hall des collégiens venant de toute la Corée. Chin Sun récupéra son numéro de passage puis commença à s'exercer, en m'obligeant à le faire avec elle, ce qui souleva bien sûr des moqueries de Bo Yung qui était dans un coin du hall et qui nous épiait.

Au bout de deux heures elle fût enfin d'accord pour faire une pause. On aurait dit que le stress lui donnait de la force ! C'est alors que l'on appela le numéro 1003 et la petite peste se leva pour rejoindre la salle d'audition, encouragée par ses pots de colle. Mais lorsque je tournai la tête en direction de ma meilleure amie je vis qu'elle recommençait à s'exciter dans tous les sens. Sur le moment je ne comprenais pas pourquoi, mais bientôt le souvenir de son numéro de passage me revint en mémoire : son tour était juste après. Je cherchai donc une façon de la calmer lorsque qu'un jeune homme muni d'une capuche sur la tête capta mon attention. Je me concentrai donc sur lui et entendis qu'il chantait. Sa voix me rappela quelque chose, c'est alors que je réalisai que c'était la voix que j'avais entendu pendant que je pleurais à Séoul. Je me décidai donc à le suivre.

Je fis le tour du lycée sans réussir à le rattraper, il allait de plus en plus vite, mais je ne pouvais pas courir à cause de la foule dans les couloirs. J'entendais quelqu'un m'appeler derrière moi mais je n'y fis pas attention. Je voulais vraiment connaître le visage de ce garçon. On m'attrapa donc le bras pour me tirer en arrière. C'était Chin Sun, je tournai de nouveau la tête et ne vis plus le jeune homme. Je me mis à le chercher du regard. Je voulus m'en aller mais elle resserra son emprise et se mit à me secouer dans tous les sens. Je finis par sortir de ma torpeur :

- Quoi ? demandai-je, mais elle continuait de me secouer, affolée apparemment.

- MAIS QUOI ? m'époumonais-je alors dans son oreille

- C'est..... C'est à mon tour ! s'écria-t-elle.

Je la regardai dans les yeux pendant quelques secondes avant de lui dire :

- Euh.... On y va quand tu veux !

- GO !

Et elle me tira par la main pour m'amener devant la salle d'audition. Je jetai un dernier coup d'oeil derrière moi, pour vérifier s'il n'était pas là, et me dépêchai de suivre mon amie.

It's my dream !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant