Chapter 1

15 2 0
                                    

Assise en tailleur dans la véranda j'observais d'un air las les nuages qui se déplaçaient silencieusement dans le ciel. Je ferma les yeux en laissant mon esprit vagabonder malgré le silence qui régnait dans cette pièce j'entendais encore leurs cris. Quand soudain, une voix stridente m'interpella.

-"Ariès ?"

Surprise je rouvris les yeux en découvrant ma belle-mère Alice qui se tenait devant l'encadrement de la porte fenêtre. Je plissa les yeux agacée.

-"Bon dieu Alice tu pourrait prévenir quand tu arrive!" sifflai-je en me détournant.

Alice est plutôt, une inconnu à mes yeux malgré le fait qu'elle essaye de se comporter comme une "maman"bien qu'elle soit ma famille d'accueil .Elle n'a pas d'instinct maternelle malgré tout les efforts qu'elle emploie pour maintenir cet aspect "familial".Cette femme est insupportable même si je sais qu'elle s'inquiète énormément pour moi.

-"Ariès, le docteur Grace vient d'arriver elle t'attend dans le salon."

- "Je vais très bien et je n'ai besoin de voir personne" répondis-je du tac au tac.

Alice leva les yeux au ciel exaspérée.

-"Tu ne pourrait pas faire un effort Ariès ?" Cracha la jeune femme.

Son air hautain m'insupportait.
Furieuse je jeta si violemment mon cahier à travers la pièce qu'alice eu un mouvement de recul.

-"Et toi Alice si tu pouvait arrêter de remuer sans arrêt le couteau dans la plaie !" Sifflai-je d'un air menaçant.

Sans un regard je me leva brusquement et partit d'un pas lourd au salon.
Le docteur était là assise dans le sofa comme à son habitude en train de lire quelques pages de journal. A mon arrivée elle leva la tête et me sourit.

-"Bonjour Ariès viens je t'en prie"

Silencieuse je m'assied les yeux fixés au sol.
Grâce posa doucement son journal avant de reprendre d'une voix douce.

-" Tu n'aimes toujours pas nos rendez-vous à ce que je vois"déclara le docteur en cherchant ses notes.

Grâce est une vielle femme adorable,je n'arrive pas à la détester je n'ai pas besoins d'ouvrir la bouche pour qu'elle ressente ma souffrance.C'est une femme exceptionnelle que j'admire énormément même si je lui avouerai jamais.Elle garde toujours sa patience même quand je pète des plombs ,je lui tire vraiment mon chapeau. Frustrée je m'enfonça dans mon fauteuil en croisant les bras .

-"Je veux simplement t'aider Ariès" fit la vieille femme en chaussant ses lunettes rouges.

-"Et moi veux simplement qu'on me foute la paix" dis-je en me renfonçant dans mon fauteuil.

-"Je comprends".

Un long silence s'ensuivit, puis la veille dame rousse reprit doucement.

-" J'ai cru comprendre que tu ne suivait pas correctement ton traitement.Tu le sais autant que moi si jamais tu devient instable il t'arriverai malheur."

-"Je vais très bien merci Grâce".

-"Alice m'a dit que tu recommençais à avoir de nouveau des terreurs nocturnes la nuit c'est vrai?"

-"Alice par ci Alice par là c'est toujours pareil" grommelais-je d'une voix rauque

Ses yeux verts se plantèrent dans les miens.

-"Esque tu dors bien la nuit ?"me demanda brusquement la vielle femme en attrapant son bloc note.

Je fronça les sourcils, à quoi jouait cette bonne femme à la fin?

-" Pourquoi toutes ces questions Grâce?"

-"Je te sens terriblement anxieuse et agressive il s'est passé quelque chose que tu aimerais partager avec moi?"

-"Non pas dans mes souvenirs" dis-je en continuant à fixer le sol.

Grâce posa son stylo et se mit à me fixer. Figée sur place j'avais l'impression qu'elle pouvais lire chacune de mes pensées."Il ne faut pas qu'elle le sache" pensai-je.

-"Tu es vraiment têtue quand tu t'y mets"déclara la vielle femme en remontant ses lunettes.

-"Grâce à quoi vous jouez ?!"

-"C'est plutôt à moi de te le demander pourquoi joue tu avec ta vie comme un vulgaire déchet.Tu ne manges plus,tu ne dors plus, tu as quitté le lycée il y à quelque temps certe je peux le comprendre suite aux évènements qui se sont produits ..mais il y a quelque chose qui te travaille et cela impact sur ton comportement ce qui m'inquiète Ariès. "

Mon coeur ratta un battement. Décidément cette bonne femme en savait plus ce qu'elle en laissait paraître.

-"Ne m'obligez pas à vous mentir Grâce cela pourrait finir mal"

Grâce se décomposa. Du coin de l'oeil je la vis s'arrêter d'écrire sur son bloc note mais elle garda le silence.

-"Tu ne veux pas me parler de "lui"?"

A ce nom mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines je me mordit si fort la lèvre que 'en eu les larmes aux yeux. Un goût métallique de sang se remplit dans ma bouche."Elle ne doit pas savoir.Elle ne doit pas être au courant,sinon tout est fini."

-"Vous êtes tombé sur la tête ma parole"fit je en ricanant

Nouveau silence.

-"Tu ressemble tellement à ta mère tu es vraiment indomptable"soupira Grâce en rangant ses notes.

-"Vous pourrez toujours faire vos confessions à l'église" fit je sèchement en essayant sécher rageusement mes larmes.
Le docteur posa sa main doucement sur la mienne.Je tressaillit nerveusement à son contact.

-"Ariès je sais que tu souffre énormément" murmura le docteur.

Son visage si impassible trahissait une énorme inquiétude, signe qu'elle ne savait pas comment gérer la situation. Je garda le silence incapable de répondre.

-"Je pense qu'on va s'arrêter là pour aujourd'hui tu n'est pas encore prête pour la thérapie" annonça le docteur en se levant de son fauteuil.

A ma grande surprise Grâce posa sa main sur mon épaule.

-"Ariès,je suis là pour t'aider laisse moi une chance je refuse que tu mette ta vie en l'air "dit-elle d'une voix inquiète.

-"Gardez votre salive vous ne pourrez jamais me sauver ma vie est déjà foutue ." grognai-je en me dégageant.

Sur ces mots je claqua la porte.

SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant