Chapitre 2

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Du sang, du sang...
Il y avait du sang partout, j'ouvrais difficilement mes paupières, c'était une marre de sang. Qu'était-ce ?
Je bougeais. Je me débattais. Je voulais sortir.
Que m'arrivait-il ?
Du sang, partout, du sang sur les murs, sur le sol.
Sur les murs ?
Mais où étais-je ? Pourquoi il y avait-il du sang alors que je semblais être seule, et que ce n'était manifestement pas le mien ?
Des cris, des cris. Ils résonnaient, tous. Tous résonnaient dans ma tête.
Que faire ? J'étais immobile. Je ne me sentais plus capable de bouger.

Tout devint sombre. Enfin je ne suis pas sûre. Tout était flou. La lumière clignotait. Tout s'éteignait, puis se rallumait, c'était perturbant.

Des gouttes d'eau me tombaient sur la tête, ma vision était trouble, des portes grinçaient, ça sentait le mort en décomposition, même si j'avais à peu près l'habitude de ce genre de choses, cette odeur m'écœurait. Et encore une fois, j'étais terrifiée, j'avais l'impression qu'il y avait quelqu'un avec moi. Puis un bruit se fit de nouveau entendre, un bruit de chaîne. Je regardais tout autour de moi, mais je ne voyais rien, j'appelais, mais personne ne répondait. Du moins pas au début, mais au bout d'un moment,  j'entendis un gémissement. Je ne savais que faire.
Et cette odeur. Cette odeur qui me détruisait les naseaux. Ce sang. Tout ce sang qui réveillait mes pulsions. Je luttais. Je luttais de tout mon être. Mais mes nerfs l'emportèrent. Je ne pouvais lutter éternellement. Je sentais de nouveau mon regard s'assombrir. Et ce sourire. Ce sourire sadique, mauvais, se dessina une nouvelle fois sur mon visage.
Je tirais sur les chaînes, me hissai, et les décrochai. Lorsque mes pieds furent en contact avec le sol froid et humide, mes nerfs se calmèrent légèrement. J'enlevai les chaînes de mes poignets.

Tuer. Tuer. Cette voix me dictant de tuer. Elle hurlait dans ma tête. Je luttais. Ç'en était fatiguant. Je n'en pouvais plus.
Je voulais partir, fuir, tout ce sang, ces odeurs, tout me répugnait.
J'entendis de nouveau un gémissement, ce qui calma mes pulsions. Les lumières cessèrent de clignoter instantanément. Je tentai d'apercevoir quelque chose dans la pénombre, mais rien n'y faisait, je ne voyais absolument rien. J'avançais d'un pas lent et régulier dans cette pièce sombre. Plus j'avançais, plus les gémissements étaient forts. Je sentais que je me rapprochais.
Finalement je parvins à voir une silhouette. C'était un garçon. Mon cœur fit un bon. Plus je m'approchais, plus j'avais peur.
Peur que ce soit Ryan. Pourquoi avais-je peur ainsi, alors que je lui en voulais énormément ?
Je me trouvais finalement à quelques mètres de ce garçon. Je voulus faire un pas en avant, mais je chutai dans une flaque de je ne savais quel liquide. Ma chute fut amortie par quelque chose de mou se trouvant sur le sol. Je tâtais, pour reconnaître la consistance, et je jurai avoir touché des cheveux. J'approchai ma main de mon visage, et sentis. C'était bien ce que je craignais, c'était encore du sang. Un trou dans le mur éclairait de manière tout ce qu'il y a de plus faible, la pièce. Je ne pouvais pas réellement compter sur ma vue. Il me fallait utiliser mes autres sens. Tout ce que je voyais, c'était ce garçon, pendu par les mains, avec des chaînes, comme je l'étais plus tôt.
Il gémissait de manière atroce, comme s'il souffrait le martyre.
Ses pieds ne touchaient presque pas le sol, sa tête était baissée, laissant ses cheveux cacher son visage. C'est tout ce que je pouvais voir.
Je tâtais le sol autour de moi, cherchant un endroit sec pour éviter de tomber à nouveau.
Une fois un endroit sec trouvé, je me relevai, m'approchai du garçon, et tirai sur les chaînes. Au bout d'un moment, elle finirent par se décrocher. Il tomba sur moi. La force dû au choc me fit perdre connaissance.

Je me réveillai. Il était toujours sur mes jambes.
Je me redressai, et le poussai. Je me levai, pris sa main et le tira le plus proche possible du trou, afin de mieux me repérer. Je collais ma tête près de son visage, et sentis son souffle, mais il était irrégulier. Je mis deux doigts dans son cou, son pouls était anormalement élevé. Je collai mes mains sur ses joues, et elles étaient également étrangement froides. À cause du manque de lumière, je ne voyais pas son visage. J'étais inquiète, même si je ne savais pas qui c'était. Je le couvrit avec ma veste. Je voyais légèrement son haut, il était tacheté de sang.
Du sang. Encore et toujours du sang. Je décidai d'explorer le reste de la pièce. Je me relevai, et marchais, tâtant les murs avec mes mains, et le sol avec mes pieds. Ne voyant rien, je fermai les yeux pour ne pas être perturbée par la vue. Je me servais essentiellement de mes oreilles, et de mes mains. Les murs avaient une consistance rêche.
J'arrivai à l'un des coins de la pièce, alors je longeai le mur. Puis la consistance changea, ce n'était plus rêche, mais froid et lisse. Comme une porte d'ascenseur. J'ouvris les yeux, et un petit bouton faisait un peu de lumière. J'appuyai dessus, et la porte s'ouvrit. Les lumières de l'ascenseur éclairaient la pièce. Mon seul reflex fut de mettre ma main devant ma bouche. Grâce à cette lumière je trouvai l'interrupteur de la lumière de la pièce. Lorsque tout fut éclairé, je vis enfin tout. Du sang, il y avait du sang partout. À l'endroit où je m'avais trébuché, il y avait un corps, avec des cheveux blonds. Je courrai vers elle, la retournai, c'était le corps de Lina. J'en eu la nausée. J'allai vers le garçon, le soulevai, et l'emmenai dans l'ascenseur.
J'appuyai pour aller au ré-chaussé. Je le portais sur mon dos. Avant de me rendre compte que je ne savais toujours pas de qui il s'agissait. Je le déposai sur un muret, et regardai son visage. Je ne savais pas qui c'était. Je le laissais sur le muret, et partis. J'allumai mon téléphone. Et je reçus pleins de messages. Dont deux de Milly, qui me demandait si j'allais bien et où j'étais. Je lui répondis que oui et que je ne savais pas, mais que j'allais au lycée. Elle finit par me dire qu'elle était rassurée que j'aille bien et qu'elle me retrouverait là-bas. Je rentrai l'adresse du lycée dans mon téléphone, et me laissais guider vers notre lieu de rendez-vous. Je marchais, tournais. Je me sentais vraiment bizarre.
Une brise légère se leva, elle me caressait le visage, semblait s'amuser avec mes cheveux.
Le paysage était brumeux. La lune semblait se lever.

Tueuse dans l'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant