Fils unique

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Quand j'étais petit, j'étais une vraie poule mouillée. J'avais peur de l'orage, peur des clowns, peur des aiguilles... Et, surtout, peur du noir. J'imaginais toujours que des monstres se tapissaient dans l'ombre une fois les lumières éteintes.

C'est pour ça que lorsque j'éteignais la lumière avant d'aller me coucher, je courais comme un fou vers mon lit afin de me réfugier sous la couette. Je pensais vraiment que ça pouvait me protéger, que c'était une bulle protectrice, un sanctuaire dans lequel aucun monstre ne pouvait pénétrer.

Même si je me faisais mal au pied en marchant sur des Lego, ou si je cassais mes jouets en courant, il fallait absolument que je rejoigne la couette le plus vite possible après avoir appuyé sur l'interrupteur, avant que les monstres ne m'attrapent.

Et, cette nuit-là, je pensais que c'était ça qui m'avait sauvé quand la grande silhouette d'une créature à plusieurs bras a ouvert la fenêtre et a pénétré dans la chambre. Je pensais que c'était le fait d'avoir réussi à me mettre sous ma couette avant qu'elle puisse m'atteindre qui m'avait sauvé.

Mais maintenant, je le sais. Ce qui m'a sauvé, ce n'est pas ma rapidité à atteindre mon lit.

Non.

Ce qui m'a sauvé, c'est le fait que mon petit frère a été plus lent que moi.

Folklore, épouvantes et légendes urbaines Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant