1. Double intrusion.

35 2 6
                                    

J'ai rencontré Meredith Mcmillen par un hasard des plus cupide . Le destin a fait en sorte que nos chemins  se sont croisés dans des circonstances  assez spéciales et de la façon la plus imprévue . Quoique brute et inattendue , il faudrait avouer que ce fut la rencontre de ma vie .

***

Dure et précise , la voix de Raposa me parvenait depuis l'oreillette soigneusement placée au coin de mon pavillon . D'après lui , il ne restait pas plus de quinze minutes avant que l'alarme de sécurité ne se déclenche , et approximativement trente autres avant que les flics n'envahissent les lieux . En gros ,   si je ne réussis pas à forcer cette serrure dans les plus brefs délais , cette opération aussi simple qu'elle ne parait , serait mon premier échec . Ma toute première défaite que je ne suis pas prêt à vivre .

La voie de Raposa me parvint encore , moin utile cette fois ci.

- K ,  tu as juste le temps de revenir jusqu'à la camionnette , on reviendra plus tard .

- La ferme Rap , tu me déconcentre .

Un long soupire s'ensuit , je le connais bien ce soupire , et il n'indiquait rien de bon.

- K , il faut que tu reviennes  immédiatement , sinon je déclenche le co....

Je n'eus pas besoin d'entendre cette phrase en entier pour comprendre où il voulait en venir . Déclencher notre code rouge est une grande décision que je jugerais de stupide dans ces circonstances . Il faut dire que je n'ai moi même pas agi suivant ma raison . Au fait , je venais tout juste  de la faire taire , elle ainsi que la voix de Raposa par un simple clic . Je venais  de débrancher mon oreillette et d'enfreindre l'une de nos  règles fondamentales : Garder la communication .

Sans cette voix exigeante , je réussi à  retrouver ma concentration et peu plus tard  , j'entendis un clic ,la serrure céda et la porte s'ouvrit enfin . Doucement mais surement , je réussis à me faufiler par cette petite ouverture . Sous la lumière tamisée de ma lampe torche , je scane la chambre vaste et luxueuse d'un seul regard à la recherche du coffre fort . Un scan que je n'aurais pas eu à faire si j'avais gardé mon oreillette allumée . 

Ou pas .

La pointe de regret qui menaçait de se former disparue à  la vue du coffre fort que je recherchais . Le même , ouvert et vide lamentablement jeté sur les draps de soie du lit assez grand pour contenir tout  Camarilla à la fois .

Instinctivement , je me dirige vers la porte qui s'était à présent fermé et là , je l'aperçu par terre  . Une toute petite clé  qui fut assez importante pour retarder mon travail . Elle fut aussi assez réelle pour confirmer mes craintes : J'ai de la compagnie , non désirée . Et il ne me reste plus qu'à la retrouver .

Le second scan fut aussi enrichissant que son précédent . Mon compagnon est peut être doué à confectionner les clés minuscules , peut être aussi à  forcer les coffres forts mais une chose est sure , pour se cacher ses capacités sont moin développées  . D'un pas discret je m'approche de l'armoire en bois massif d'où ressort  un tissu  ainsi que le son d'une respiration étouffée . Et puis , d'un seul geste , je l'ouvris pour découvrir une multitude de robes somptueuses et une silhouette masquée  .

Des cambriolages , de tous genre , j'en ai fait . Mais jamais , au plus grand jamais je n'aurais imaginé pouvoir me retrouver dans une situation pareille : Démasquer un semblable . Je n'aurais aussi jamais pu deviner , qu'une fois la cagoule enlevée , mon semblable était une belle brune au regard émeraude , vif et brillant .

Ses lèvres pourpres et charnues s'entrouvrirent de surprise et une lueur de peur illumina le vert de son regard . Le choc fut momentané  . Parfaitement consciente de la situation , elle réagit , à sa propre manière . La fugue est apparemment la meilleure solution qu'elle a pu trouver  .  Malheureusement pour elle , il ne me suffit que de tendre ma main pour mettre fin à cette tentative plus courageuse que réussie . D'une main ferme je la tenais d'un bras esquivant ses coups aléatoires  , de mon autre main valide , je la plaquais au mur et je me servais de mon corps pour empêcher toute autre tentative . De là où je me tiens , les battements furtifs de son cœur me parvenaient  . Je  sentais aussi le souffle chaud de sa respiration rapide et saccadée . Mon regard l'inspecta de la tête aux pieds  et s'arrêta à la découverte de l'objet  tant convoité . Ma main se glissa habilement dans sa poche et retira le collier fin orné de diamants dont la valeur m'était inestimable .

Je lâche un long soupire de satisfaction et lui offre sa liberté pour examiner ma conquête . Oui , et sans aucun doute , ce fut le même collier que je recherchais ,  le vrai bijoux qui va sauver la vie de Gwen .

A ma grande surprise , elle ne bougea pas d'un pouce . Féroce et obstinée , elle me dardait d'un regard  furieux et essaya même de reprendre l'ornement mais échoua . Une fois de plus , je fus plus rapide et glissait l'objet dans la poche arrière de mon jean  .

Je suppose qu'elle allait réessayer encore une fois de reprendre le collier si le son strident de la sirène de police ne ce fut entendre . A l'union , nos regard stupéfaits se sont rencontrés et d'un même  geste se sont dirigés vers la porte pour enfin se retrouver . Le message était clair , pas moyen de s'enfuir par la porte . La panique menaçait  de me prendre , je n'avais pas idée de comment je pouvais quitter ces lieux que je ne connais absolument pas . Peut être que débrancher mon oreillette fut bel et bien une décision des plus stupides . Des plus fatales en tout cas . Grande et spacieuse , la pièce  avait certes plusieurs fenêtres , le seul problème c'est qu'il était impossible d'atterrir sur terre en une pièce  . Et en toute honnêteté , je préférerais la prison que la mort .

Pour la première fois de ma vie , je me suis senti perdu , étourdi , incapable et surtout  pour la première fois de ma vie , je me suis senti vulnérable .

La sensation de sa main douce qui retrouva la mienne me sorti de  ma stupeur et me redonna un boost de confiance. La froideur de sa peau me parvenait depuis mon gant  . Elle me tira par la  main et je la suivi lui emboitant  le pas  . Nous entrâmes dans une salle de bain communicante avec une autre chambre , plus petite , mais tout autant soignée que la première . Toujours à sa guide , nous arrivâmes dans une sorte de balcon qui se trouvait à quelques mètres au dessus d'une piscine . Mon regard rencontra le sien encore une fois , il était plus doux , réconfortant  et presque suppliant . Nous n'avions plus aucune autre alternative .

Et alors , sur un coup de tête et sous l'effet d'une bouffée d'adrénaline , nous nous élancions dans l'air , main dans la main , à l'union .

Meredith Mcmillen.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant