Partie 1- Bonne mauvaise nouvelle

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- Je M'ENNUIE !

Le docteur Watson leva la tête de son ordinateur et s'adressa à son compagnon qui était d'humeur maussade :

- Sherlock, je te signale qu'on vient de prendre presque une heure pour que ma fille arrête de pleurer et s'endorme enfin. Il a déjà fallut attendre un bon bout de temps pour qu'elle accepte d'être gardée par une nourrice ce matin. Et comme, d'après toi, s'occuper d'un enfant qui a perdu sa mère n'est pas assez compliqué, il a fallut qu'on aille sur le terrain pour résoudre une affaire de plus alors que je revenais à peine du travail. La journée a déjà été assez chargée comme ça pour que tu en rajoutes. Trouve-toi simplement une énigme pas trop compliquée dans tes messages. Tu en reçois des tonnes chaque jour. Tu trouveras bien un problème que tu pourras démanteler ici, non ? Alors s'il te plaît, cesse de me déranger.

- D'accord, je te dérange maintenant, dit le détective vexé.

- Ne comprends-tu pas qu'il est tard et que je me dois de finir d'écrire notre nouvelle aventure sur mon blog Sherlock ? Quand on a du succès, il ne faut jamais faire attendre trop longtemps nos internautes.

- Je me contre-fiche des internautes moi. Je veux juste trouver quelque chose de palpitant pour m'occuper l'esprit. Je peux expliquer ça plus simplement si tu ne comprends pas. À vrai dire, c'est sûr qu'un idiot comme toi ne peut pas comprendre. Tiens, prenons ton blog en comparaison. Si tu veux avoir du succès, il faut que tu l'entretiennes régulièrement, que tu écrives de nouveaux récits pour conserver sa popularité. Et bien mon cerveau fonctionne pareil, dit le consultant, le doigt pointé sur sa tempe. Plus il y a d'enquêtes et d'événements tordus à démanteler, plus mon cerveau s'enrichi, se perfectionne. Mais c'est là que ça devient compliqué. Par exemple, sur ton blog, plus tu publies, plus les gens attendent de toi. Ils veulent que tu progresses, que tu produises des histoires de plus en plus palpitantes. C'est exactement la même chose avec mon esprit, plus il en a et plus il lui en faut. En ce moment je suis en manque John. J'ai absolument besoin de quelque chose pour me torturer l'esprit jusqu'à ce que ce sentiment de lassitude disparaisse.

Ayant finit son discours, le détective au boucles brunes releva les yeux pour voir la réaction de son colocataire...qui s'avéra ne plus être à sa place.

- Je te repose la question Sherlock, est-ce que tu prendras un café ?

John passa la tête par l'entrebâillement de la porte de la cuisine.

- Il t'arrive de m'écouter parfois, lança Sherlock, exaspéré.

- Je te connais bien et quand tu es parti dans une de tes explications tordues, c'est sans fin. Et donc pour le café ?

- Noir avec deux sucres...

***

Les deux hommes sirotaient tranquillement leurs boissons chaudes quand leur logeuse, Mrs Hudson, fit irruption dans la pièce.

- Quelqu'un pour vous les garçons ! S'exclama-t-elle, le policier Greg Lestrade sur les talons.

Le pauvre inspecteur de Scotland Yard grelottait de froid et John s'empressa de l'installer auprès du feu de cheminée tandis que Mrs Hudson allait préparer du thé dans la cuisine.

- Merci bien, John. Je n'ai pas été aussi gelé depuis... L'hiver dernier, plaisanta Lestrade.

Le médecin regarda par la fenêtre et s'aperçut que de nombreux flocons voletaient dans le ciel assombrit par la tombée de la nuit. Ils recouvraient déjà l'amoncellement de neige présent sur le sol. Sherlock intervint, impatient d'apprendre ce que le policier avait à leur annoncer.

SHERLOCK : Mind Palace - Mind ControlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant