Partie 1- Nouvelle partenaire sur le terrain

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John se réveilla dans son lit le lendemain. Sherlock avait sûrement dû le réveiller dans la nuit pour qu'il regagne sa chambre et dorme mieux qu'avachit dans son fauteuil, mais il n'en avait pourtant aucun souvenir. Il regarda l'heure - il était onze heure passé - et bondit de son lit avant de se rappeler qu'il était dimanche. Il était plus qu'étonné de ne pas avoir été réveillé avant. Il avait l'habitude de partir tôt au travail en semaine, d'être sorti de son sommeil par les pleurs de sa fille ou par son colocataire trop impatient d'aller résoudre des énigmes les autres jours. Le détective avait, pour une fois, eu la délicatesse de le laisser se reposer plus longtemps qu'à l'accoutumée alors qu'une affaire importante les attendait.

Il en comprit la raison en tirant les rideaux. Une épais tapis blanc recouvrait la route et il était impossible aux voitures de circuler dans les rues de Londres dans de bonnes conditions. Cet hiver enneigé avait comme muré Londres dans la glace. Seul quelques courageux piétons et quelques cyclistes venaient troubler le parfait tableau d'un monde figé, sans pour autant briser le silence qui y régnait. Le plus merveilleux encore était les rayons du soleil qui, lorsqu'ils arrivaient à percer les nuages, donnait à la neige de magnifiques et éblouissants reflets. Le médecin soupira de satisfaction devant ce paysage scintillant qui allait illuminer sa journée.

Il fit rapidement son lit et, l'esprit encore embrumé par le sommeil, regagna le salon. À sa grande surprise, il y découvrit Sherlock, une petite cuillère à la main, en train de donner à Rosie son petit pot pour le déjeuner. Dès qu'elle aperçut son père, la petite blonde s'agita dans son siège et fit malencontreusement tomber son biberon qui déversa son contenu sur le sol.

- Papa ! S'exclama l'enfant.

Au vue du désastre se répandant sur le parquet, Sherlock pinça les lèvres et s'adressa au père de la fillette.

- Bonjour John, je crois te trouver plus approprié pour t'occuper de ta fille que moi. En plus, elle doit me détester pour oser renverser son biberon car j'ai bien mis presque une heure à comprendre comment fonctionnait la machine pour faire chauffer le lait en poudre... se plaignit le consultant, Ils auraient quand même pu préciser plus tôt qu'il fallait mettre de l'eau dans la poudre, maugréa-t-il encore.

La maladresse du grand brun fit rire le médecin. Il embrassa sa fille et alla chercher de quoi essuyer le lait qui commençait déjà à pénétrer dans le parquet du vieil appartement. Au passage, il confectionna un autre biberon et revint s'asseoir à table.

- Tu dois être déçu, Sherlock, dit John. La neige est tellement épaisse que plus aucune voiture ne circule en ville. Nous ne pourrons sûrement pas prendre de taxi pour rejoindre Lestrade...

Quelque part, le médecin aussi était un peu déçu. Mais le détective eu tôt fait de le contredire.

- En quoi pourrais-je être déçu ? Le vent souffle et les nuages auront bientôt disparu. Le soleil fera fondre la neige en un rien de temps... Et puis, rien qu'avec la pollution qu'il y a à Londres, on peut déjà prévoir qu'une neige de cette composition ne tiendra pas longtemps. Les routes seront rapidement dégagées, nous irons trouver Lestrade cette après midi.

***

La matinée passa rapidement et, comme Sherlock l'avait prédit, la neige fondit sur les routes et la circulation repris. Avant le départ, John pris le temps d'emmitoufler sa fille dans un manteau chaud, de lui passer une écharpe autour du coup et de lui enfoncer un bonnet en laine sur la tête. À presque trois ans, l'enfant était déjà curieuse et casse-cou. Dès que la porte fut ouverte, elle se précipita dans la neige en riant. Ému par ce spectacle, John soupira de bonheur en observant sa fille. Toute joyeuse, elle s'amusait à suivre Sherlock en sautant dans chaque trace que ses pas laissaient. Mais quand celui-ci s'arrêta pour interpeller un taxi, la petite se cogna dans ses jambes et tomba les fesses dans la neige. Le consultant se retourna et cacha tant bien que mal le sourire qui se dessinait sur ses lèvres. John le remarqua mais ne dit rien, content que son colocataire se montre émotif envers sa fille, alors qu'il jugeait les sentiments si inutiles. Sherlock saisit doucement le petit corps de Rosie et la remis sur pieds. Il replaça son bonnet et chassa la neige de ses habits quand un taxi s'arrêta. Ils montèrent alors tous les trois dans le véhicule pour se rendre, comme prévu, à la résidence des Garrison

SHERLOCK : Mind Palace - Mind ControlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant