Lily Evans et les maraudeurs

Chapitre 7 : L'odeur de l'amour

Dans le cours de potions ce jour-là, trois chaudrons bouillonnaient sur une table, des ustensiles avaient été installés sur les étagères des cachots et il régnait une odeur vraiment entêtante.

- Entrez, entrez... gazouillait l'énorme professeur Slughorn. Pour notre premier cours ensemble, j'ai quelque chose qui pourrait vous faire plaisir. Non, non ! Ne vous asseyez pas ! Radklin, Potter, Evans, approchez-vous !

Lily s'exécuta et s'avança vers l'une des potions fumantes. Une couleur rose âcre pullulait à la surface de la potion.

- Radklin, à vous l'honneur ! Quelle est l'odeur, selon vous qui émane du chaudron placé devant vous ?
Il se pencha vers le chaudron :

- Du fer. Rouillé par la pluie... et de la menthe. Oui, de la menthe...

- Excellent, s'emporta le professeur Slughorn. Ne seriez-vous pas le petit fils du célèbre Ryan Radklin, à tout hasard ?

- Si, monsieur.

- Ah, ce cher Ryan ! Un champion de Bavboules presque connu mondialement ! À vous, Potter !

Vaguement intéressé, James se courba pour mieux sentir :

- Ça sent le parchemin neuf, comme quand on achète des livres neufs à...
Il s'arrêta, troublé.

- Bien...bien... s'amusait Slughorn. C'est votre tour, Evans !

Lily se baissa jusqu'à la surface du chaudron.

- Je sens...une odeur d'herbe séchée, comme en été... oh non, en fait c'est autre chose, une odeur de..comme les chocolats...les Chocogrenouilles... la carte à l'intérieur...

Elle frissonna.

- Parfait, parfait ! félicita Slughorn. Ne seriez-vous pas la descendance du célèbre écrivain Manuel Evans, qui écrivit " Jeu de loup-garou" , entre autres ?

- Non, monsieur, je ne crois pas. Mes parents sont moldus.

Le sourire de Slughorn se transforma en une grimace presque imperceptible.

- Des moldus...ah, dommage. Dommage...vraiment...

Lily se demanda si Slughorn avait, comme les parents de Severus, cette hostilité cordiale pour les nés-moldus.
Il reprit :

-Et maintenant, - Collins, cessez vos bavardages où vous aurez une retenue - qui peut me dire pourquoi nos trois camarades ont senti chacun et chacune une odeur différente alors que c' est la même potion à l'intérieur des trois chaudrons ?

Le silence plana un instant dans la classe. On entendit plus que le clapotis des potions qui bouillonnaient. Lily s'éloigna d'un pas du chaudron car l'odeur d'herbe et de papier de Chocogrenouilles se faisait de plus en plus entêtante.

- Ce sont des Philtres d'amour, déclara alors quelqu'un.

- Très bien ! Dix points pour Gryffondor ! Ce sont des Philtres d'amour, appelé aussi " Potion du désir ". Chacun y sent une odeur différente, qui lui rappelle son ou sa bien-aimée. Ce philtre est utilisé le plus souvent contre notre volonté, donc il est donc considéré comme l'une des potions les plus dangereuses du monde des sorciers. Le ministère lui-même interdit l'utilisation des potions du désir. Moi-même aies dû demander l'autorisation, devant le Magenmagot au grand complet, de vous les montrer.

Lily se mit à réfléchir très très vite : Alors comme ça, ces odeurs qu'elle avait senties lui rappelait son... bien-aimé. Mais qui ?

Un élève leva la main, quelque part derrière Peter.

- Mais monsieur, pourquoi vent-on des philtres d'amour dans tous les magasins de farces et attrapes, si cela est interdit ?

- Très bonne remarque, Pottkin. Mais il faut savoir, mon cher garçon, que la plupart des philtre d'amour vendus par dizaines dans les boutiques ne sont que des attrapes-nigauds. Les seules vraies potions sont celles faites par les véritables maitres des potions, comme moi-même.

Il régnait un silence complet dans la salle.

-Bien. Vous pouvez aller vous asseoir.

Il croisa les doigts sur son ventre boudiné, perdant son sourire tandis que les élèves regagnaient leur place. Soudain hésitant, on aurait dit qu'il allait annoncer la mort de quelqu'un.

- Heu... je voulais vous dire aussi que à parir de jeudi, les élèves de Gryffondor partageront le cours de potions avec la maison Serpentard, pour des raisons d'emplois du temps.

La nouvelle eut pour conséquence d'afficher des mines furieuses sur les élèves. Des grondements d'indignation retentirent.
Sirius affichait une mine maussade. Il glissa à la dérobée :

- Voud vous rendez compte ? Je vais devoir partager ce cours avec ma saleté de frère et mes cousines Narcissa et Bellatrix. Youpi...
- Et Lucius Malefoy et Severus Rogue en prime, rappela James, furieux.

Lily entendit le nom de Severus et poussa une exclamation. Elle allait pouvoir partager un cours avec Severus !

Justement, ce soir-là, elle le trouva sur le chemin de la salle commune, en détour d'un couloir. Les torches vacillaient sur les murs et reflétaient leurs ombres sur le visage blanchâtre du jeune homme. Aussitôt, l'odeur d'herbe d'été lui revint en mémoire :

- Lily ! appela-t-il. Tu as su ? Pour les cours de potions ?

- Oui. C'est génial ! Slughorn a dit que...

Il la coupa, le visage heureux :

- Ça te dirait qu'on le fasse ensemble, le devoir de potions ? Vendredi, à la bibliothèque ?

- J'en serais enchantée !

- Juste une chose, Lily...

Il hésita, soudain grave.

- Potter. James Potter. Je ne le sens pas du tout. Il te...

- Oui ? encouragea Lily, les sourcils foncés.

- Il te...il te tourne autour.

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