Partie 01 - chapitre 07

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Une semaine déjà que j'habite chez monsieur Yamazaki. Nous ne parlons pas vraiment, même si je vois dans son regard qu'il aimerait que je me confie. Pour ma part, je n'en ai pas envie, je trouve cette situation suffisamment humiliante. Je le remercie de ne pas insister.

Il part tôt le matin. Jusqu'à ce qu'il quitte l'appartement, je reste dans ma chambre. Ce n'est que lorsque j'entends la clé tourner dans la serrure que je consens à la quitter. Une fois seul, je m'occupe du ménage et je prépare le repas pour le soir.

Un peu avant qu'il ne rentre, je lui prépare son assiette avant de regagner ma chambre. Il a la gentillesse de m'accueillir, la moindre des choses, c'est de le remercier à ma manière et de le laisser se reposer lorsqu'il rentre.

Allongé sur mon lit, je lis tranquillement quand subitement la porte de ma chambre s'ouvre. Le cœur battant et apeuré, je vois la silhouette de monsieur Yamazaki se dessiner dans l'encadrement de la porte. Je me redresse d'un bon, tout en prenant soin à ce que le lit me sépare de lui.

- Ou-oui ?

- J'ai frappé, mais visiblement tu n'as pas entendu... Viens, s'il te plait. Je voudrais te parler.

Apeuré, je le suis en silence, appréhendant ce qui allait suivre. Il me fait signe de m'asseoir, chose que je fais, choisissant délibérément le fauteuil le plus éloigné du sien. Le silence qui nous entoure est pesant et je ressens un étrange malaise sous le regard perçant de monsieur Yamazaki.

Il se lève subitement et je ne peux retenir un sursaut, effrayé.

- Si-si j'ai f-fait une bê-bêtise j-je suis d-désolé ! Je v-vais réparer... Mais, s-s'il vous plait : ne-ne me fra-frappez pas !

Il esquisse un pas dans ma direction et malgré moi, je me tasse au fond de mon fauteuil. Il s'arrête, visiblement désappointé par ma réaction, mais je ne peux m'en empêcher. C'est plus fort que moi.

Soudain, il s'agenouille devant moi. Je l'observe faire, surpris.

- Je voudrais que tu comprennes que je ne lèverais jamais la main sur toi, Gwendal.

- Co-comment est-ce qu-que j-je peux en être c-certain ? A-après tout, j-je ne v-vous connais p-pas... Je...je s-sais m-même pas p-pourquoi vous tenez à-à ce p-point à m-m'aider... Qu'est-ce... Qu'est-ce que v-vous at-attendez de m-moi ?

- Rien ! Je n'attends rien de toi, Gwendal. Tu as peut-être côtoyé des monstres mais soit certain qu'avec moi, il ne t'arrivera rien. Je t'en donne ma parole.

Il me tend la main, en une invitation à la serrer. Durant de longues secondes, je reste là à l'observer, incapable d'esquisser le moindre mouvement pour m'en emparer. Puis, timidement, je glisse ma main dans la sienne, le cœur battant d'appréhension. Je ne sais pas ce qui me pousse à faire confiance à cet homme que je ne connais pas. Et pourtant... J'ose lever les yeux une fraction de seconde. Son regard est posé sur moi, intense et brûlant, et son sourire sincère. J'espère de tout mon cœur de pas avoir à le regretter...

- Je... J-je peux re-retourner d-dans la chambre ?

- Pas tout de suite, je voudrais éclaircir un point avec toi. Je ne t'ai pas fait venir ici pour que tu t'occupes de l'appartement. Tu n'as pas à faire les repas, ni le ménage, d'accord ? Si tu veux participer je ne t'en empêcherais pas, mais tu n'as pas à tout faire tout seul. Et ne reste pas dans ta chambre. L'appartement est suffisamment grand pour nous deux.

Comment j'ai rencontré un ange.... [auto-édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant