Chapitre 16

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Alison :

Je décide de prendre le relais pour conduire voyant les yeux ensommeillées de Morgane.

Le soleil commence à lever les bras vers le sommet des montagnes au loin comme pour s'étirer. Mes lèvres tremblent malgré moi et je n'arrive pas à savoir pourquoi.

Mes cheveux bruns dansent dans les airs ce qui me fait frissonner.

Pour la première fois de ma vie, je ne vois rien. Je ne vois pas mon avenir ni ma vie future. Ce que je viens de faire en serait-il la cause ?

Non. Bien sûr que non.

Jamais je n'avais ressentit des sentiments aussi fort comme la peur, la panique, l'angoisse, et j'ai adoré ça. Pour rien au monde, je ne changerais ces dernières heures.

Pour une fois, je me sens forte et puissante. C'est moi qui ai toutes les cartes en main et qui suis maître de mon destin.

Emmy ne pourra plus m'atteindre, et les rôles seront inversés.

Mon ancienne moi n'est plus qu'un lointain souvenir, et, je n'ai plus rien à envier à l'adolescente peureuse et naive que j'étais.

Quelle que soit la décision d'Evan, il est libre et c'est tout ce qui compte. La seule chose que j'étais en mesure de lui apporter et la lui ai offerte en même temps que les miettes de mon cœur fracassé : sa liberté.

Je lui en veux plus que jamais, mais en même temps, je ne l'ai jamais autant aimé. Comment peut-on ressentir ça ?

Maman me disait souvent que par amour, on pouvait perdre toutes notions du réel, être capable de tuer, et souffrir si ça pouvait apporter le bonheur de l'autre. Que cette personne était encrée sous notre peau et qu'il était impossible de la retirer. Qu'un simple regard pouvait changer notre image personnelle à jamais. L'amour n'a pas besoin d'être parfait, car, la perfection n'existe pas. Il suffit qu'il soit vrai.

Avant je n'étais pas apte à comprendre, grâce à Evan, maintenant, je le suis.

Une larme brûlante roule le long de ma joue. Je l'essuie rageusement avant de serrer le volant entre mes mains crispées.

Nous approchons de chez Morgane qui ronfle tranquillement. J'essaye de calmer ma respiration haletante en inspirant une grande bouffée d'air marin.

*

* *

Une fois après avoir trainé Clark jusqu'à son lit, j'ai pris dans son armoire des vêtements propres et une serviette de toilette.

J'avance lentement vers la baignoire ou j'ai fait couler de l'eau chaude pour prendre un bain et me laisse glisser dedans.

Des vapeurs se dispersent dans la pièce tendis que je me laisse enveloppé dans un nuage parfumé à la cerise et à la menthe poivrée.

J'ai démarré "Trying Not to Love You" de Nickelback avant de fermer les yeux. Un seul nom m'obsédait : Evan. Je voulais le voir, le sentir, le toucher. Sentir ses mains partout sur moi.

Mon corps est un lâche, rien de plus. Il hurle de désespoir alors que j'imagine sa main me caresser ou une terrible brûlure me déchire les entrailles.

Sans même m'en rendre compte, ce sont mes propres mains qui se dirigent vers mon intimité. Je gémis quand sans précaution, j' introduis un doigt dans mon sexe ce qui me fait gémir.

Je suis une vraie boule de nerfs en manque. J'accélère le mouvement en imaginant ses doigts à lui me faisant jouir comme jamais.

J'entendrais presque le grognement roque de sa voix venant se répercuter au fond de mon ventre.

J'aimerais tellement y croire. Y croire vraiment. Il reviendra... Il ne peut pas m'abandonner.

Mes tétons durcissent alors que je perds toutes notions.

J'imagine sa langue sur moi tendis qu'il m'ordonnait de le regarder, le feu dans ses yeux de serpent.

Il ne m'en fallait pas plus.

Tout mon corps s'enflammait en tremblant alors que je m'efforçais de garder le silence malgré les spasmes qui me parcourait et venait lécher chaque centimètre de ma peau.

Étais-je devenue désespéré à ce point ?

Bad ? Et alors ! Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant