Gouls, Humains et Infectés

CHAPITRE 3- BOULEVERSEMENT

Il n'est pas dans le dortoir, pas dans la salle de bain des hommes, pas non plus dans la laverie puisque j'en viens. Et les cuisines et la salle à manger sont fermées pour le moment puisque le repas n'est pas encore servi. Où est-il? J'ai pourtant demandé à toutes les personnes que j'ai pu croiser mais ils ne savent pas où il est! Deux solutions s'offre à moi: partir à sa recherche et donc désobéir au règlement qui interdit formellement de se promener dans les couloirs délabrés après le couvre-feu; à 21h, et 20h pour les plus de seize ans. Soit je peux l'attendre dans le dortoir avec la boule au ventre, stressé de ne pas pouvoir encore une fois lui parler et expliquer mes opinions.
Pourtant ce matin on avait fixé le rendez-vous à 17h30 et il est l'heure passée! Deux secondes... Mais oui! Il a du faire des heures de plus comme il a été admis spécialement aujourd'hui au service de radios. À l'origine il avait prévu de partir plus tôt que moi mais il a sûrement reçu une fréquence radio importante et a donc dû rester en contact avec une personne extérieur en danger! Ou c'était hier... il m'aurait dit son planning. Je le retiens tout le temps.
C'est qui là-bas? Un blond au yeux marron, avec un nez fin surmonté de lunette carré, des lèvres foncé, une mâchoire énorme et à la carrure imposante s'avançait vers moi l'air incertain. Totalement à l'opposé de son physique, sa démarche trahissait sa timidité. Il marchait en regardant ces pieds. Arrivé devant moi, il leva la tête et entama en toussotant:

《 -Hum.. désolé de te déranger mais j'étais à la bibliothèque pour travailler et je voulais te prévenir que Gaspard met du temps à aider Sonia. Je suis...

- Éric, le coupai-je. Je me rappelle de ton prénom, dis-je enthousiaste pour le rassurer. Gaspard est à la bibliothèque depuis longtemps?

-Depuis 14h. Habituellement je sais que tu dois le retrouver au dortoir mais il a été changé de poste au cours de la journée. Il nous a dis qu'il était au service de radios mais après avoir reçu un appel aparement "dérangeant" selon les militaires, ils l'auraient changé de poste...

- "Dérangeant" tu dis?

- Oui, admit-il en remontant ses lunettes.

- Merci beaucoup pour tes infos Éric, je commençais à m'inquiéter.

- J'aide souvent ici. Ça n'as pas l'air d'aller. Qu'est ce qu'il y a?

- J'ai l'impression que cette immeuble ce fait vieux, les armatures ne sont plus stables... un peu comme ses gardiens les soldats d'ailleurs, pensais-je.

- Ou alors se sont les cris des mutants du dehors qui résonnent depuis l'extérieur tu ne penses pas, avait-il répliqué sur un ton sombre?

- Non, non, eux sont bien trop loin pour qu'on les entendent, menti-je. Et puis il ne font pas ce genre de bruit. Je suis sûr d'entendre du fer. Eh! Mais attends comment tu sais les sons qu'ils émettent? Plus personne ne les écoutent depuis un an, affirmait-je perturbé.

- Bah... la nuit après le couvre-feu quand je n'arrivais pas à dormir et que les soldats ne remarquait pas mon réveil j'allais à côté des barricades...par curiosité. Je suppose, repondit-il en balbutiant. Si les soldats m'avaient trouvé en dehors de mon lit ils m'auraient fait avaler un somnifère. De force. Parfois je les entends même de mon matela. Tu... tu veux écouter, proposa-t'il en sortant un smartphone Samsung à l'écran fissuré par endroit?

- Tu les as enregistré, sursautais-je interloqué?

- Mmmm... oui, enchaina-t'il maladroitement en cherchant dans son appareil. 》