Chapitre 28

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Je regarde Sarah partir comme un con et je soupire d'impuissance.
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SARAH LAVALLÉE

Con. C'est un connard, je n'ai pas à pleurer pour un connard. Même si c'est un connard que j'aime. Cameron est réellement tout pour moi et à ce stade je pensais qu'il m'accompagnerais dans cette histoire.

Dans le taxi qui m'emmène chez ma mère, je refoule une autre larme qui menace de tomber. Menacer Cameron avec Adrian c'était en dernier recours. Et cet imbécile de Cameron m'a laisser partit comme un vrai imbécile.

Avec des raisons de vrai imbécile, Lise je comprends. Mais Fanny? Bof, je suis une personne en or, mais visiblement il préfère le carton ou devrais-je dire, le plastique. Si vous voyez ce que je veux dire.

Arrivée chez ma mère, je paye le chauffeur et prends mes valises. J'espère qu'elle est là, parce que ma mère est encore jeune... et elle a une vie sociale plus active que la mienne. Oui oui, ça me fait honte de l'avouer.

Je sonne anxieuse et la tête de ma mère apparaît derrière l'énorme porte en bois franc. Elle me regarde surprise, puis regarde mes bagages en écarquillant ses yeux.

- Ne me dit pas qu'il t'as foutu à la porte?

- Techniquement... je me suis foutu à la porte moi-même.

- Ah au moins, tu avais le contrôle.

- Ouin.

- Allez entre ma petite prunelle.

Je fronce les sourcils en entendant le petit nom par lequel ma grand-mère m'appelais sortir de la bouche de ma mère. Mais je n'y fais pas très attention, j'ai d'autre troubles en tête.

- Alors, raconte-moi tout.

- Il n'y a rien à dire. Il a choisi ses priorités.

- Et tu n'en fais pas partie?

- Bref, pas directement. Je peux attendre moi, je suis juste enceinte d'un mec que je déteste.

- Saraaah!

Ma mère me fait un air de reproche et je lève les yeux au ciel. Elle ne peut pas comprendre à quel pont je me sens inutile, pas importante et sous-estimé. Il pense que je serais toujours là pour lui. Et bien il est temps de lui prouver le contraire.

- Quoi? Mais c'est vrai, c'est à peine s'il a eu la bonté de le dire poliment.

- Tu es sûre que ce n'est pas juste toi qui abuses?

- Non. En faut oui, en tout cas...

- Tu lui as dit que tu venais?

- Non, en fait je lui ai dit que je partais annoncer ma grossesse à Adrian.

- Oh le pauvre.

J'ai failli m'étouffer en distinguant un brin de pitié dans sa voix.

- Qui?

- Cameron.

- Pardon?

- Bah il va se faire du sang d'encre.

- Personne ne se fait de sang d'encre de nos jours.

- Il va s'inquiéter.

- Bah tant mieux, qu'il s'inquiète un peu. Au moins il pensera à moi.

- Ne dis pas ça.

- Bon, écoute maman, on va en discuter demain... je vais dormir.

- Il est 19h? Tu es si fatiguée que ça?

- Et alors? Je suis enceinte moi.

Je lui fais un clin d'œil avant de filer dans la salle de bain pour laisser échapper quelques larmes. "Quelques larmes", j'ai l'impression que les chutes du Niagara me sortent des yeux goûtes par goûtes.

Je suis enceinte putain. Je ne le réalise tellement pas. J'ai l'impression que c'est seulement lorsque j'aurais un gros ventre de femme enceinte que je le serais officiellement. Après tout, ça doit faire uniquement 3 semaines. Sur 9 mois... 42 semaines... 294 jours... 7056 heures.

Ça si tout se passe bien. Et si je meurs à l'accouchement? Merde, je commence à me faire flipper moi-même.

Je ferme les yeux et décide d'aller me coucher. Sauf que... je ne suis pas dans une chambre. Mon corps flanche légèrement et c'est avec le moins de grâce possible que je m'écrase par terre. Ahhh les vertiges... j'adore.

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