Voici l'histoire d'une jeune fille, devenue tueuse en série afin de connaître la suite d'un livre.
Cet OS a originellement écrit en tant que cadeau d'anniversaire pour mon amie Ney, je le poste ici avec un peu de retard, mais je le poste quand même...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
─ Tu sais, les gens utilisent leurs étagères pour ranger leurs livres, mais surtout pour conserver leurs secrets. Ce n'est pas toi qui me contrediras, n'est-ce pas ?
Il passa lentement son doigt sur l'une des bibliothèques pleines à craquer de la chambre. Lorsqu'il l'inspecta, il remarqua qu'aucune trace de poussière ne l'avait sali. Il tourna la tête vers la personne allongée sur le lit, attendant une réponse. Quand il se souvint qu'elle n'était pas en état de lui en donner une, il rit. Il s'approcha du sommier et lui murmura à l'oreille :
─ Ça risque d'être horriblement douloureux, mais ça ira, ne t'en fais pas. Je serai méticuleux...
Les gouttes de pluie éclataient sur le trottoir dans un son fracassant. Yomi les contemplait avec intérêt, appréciant la sensation de fraîcheur apportée par ce liquide fouettant sa peau. Cela soulageait sa nuque, qui lui faisait étrangement mal. De l'eau dégoulinait de ses cheveux bruns coupés au carré, sa vue était rendue difficile par les gouttelettes ruisselant sur les verres de ses lunettes rouges. Elle n'avait pas pensé à prendre un parapluie alors qu'elle savait qu'il allait pleuvoir aujourd'hui. Une amie lui avait proposé de la ramener chez elle en voiture, mais Yomi avait poliment décliné la proposition. A vrai dire, elle ne comptait pas rentrer chez elle immédiatement.
Elle marchait avec détermination et fermeté en direction d'un immeuble abandonné. Elle ignorait toujours si s'y rendre seule était une bonne idée, mais qu'importe. Il était désormais trop tard pour faire demi-tour. Lorsqu'elle arriva à destination, elle resta quelques minutes à fixer la ruine se dressant devant elle. Elle inspecta l'adresse inscrite sur la vieille boîte aux lettres, puis vérifia s'il s'agissait bel et bien de celle qui était écrite sur le papier qui se trouvait dans sa poche. C'était en effet le cas. Le matin même, elle avait trouvé cette feuille pliée dans son casier, un anonyme lui avait donné rendez-vous à cet endroit à dix-huit heures. Yomi consulta sa montre, il était dix-sept heures cinquante deux, elle était même en avance.
« La curiosité est un vilain défaut. » Combien de fois Yomi avait-elle entendu cette phrase ? Lorsqu'elle s'intéressait à quelque chose, elle en devenait si obsédée qu'elle retournait l'objet de son intérêt dans tous les sens jusqu'à en connaître rigoureusement les moindre recoins. Une fois ceci fait, elle se lassait et cherchait désespérément une nouveauté à décortiquer intégralement. Quand les gens apprenaient cette caractéristique, ils comprenaient mieux sa passion pour la lecture. Elle était incapable de s'arrêter avant de connaître le dénouement de l'histoire qu'on lui présentait. Tout le monde aurait refusé un rendez-vous dans un endroit si miteux, surtout en ne connaissant pas l'identité de l'expéditeur de cette lettre, mais pas Yomi. Elle s'était interrogée toute la journée à propos de cette convocation: qui était à l'origine de ce mot, dans quel but faisait-il cela ? Elle était incapable de répondre à ses interrogations, c'était ce qui l'embêtait.
Dès qu'elle entra dans le bâtiment, dont la porte d'entrée n'était pas verrouillée, elle se boucha instinctivement le nez pour se protéger du parfum infect qui affluait dans ses narines. L'intérieur était à l'image de la façade, délavé, infâme et lugubre. L'odeur de renfermé s'était mélangée à celle de la pourriture.
