Le commencement

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     Je me retrouve perdu au milieu de cette apocalypse, mon couteau à la main. Des gens hurlent, se piétinent, fuient tant bien que mal cette horreur. Les immeubles semblent s'effondrer à tous moment.

     Dans la rue en face, les voitures sont à l'arrêt, bloqués par cette circulation.

     On m'agrippe le bras. Surpris, je le dégage et me retourne découvrant une personne en détresse.

     Il s'agit d'une fille d'une vingtaine d'année, les cheveux long blond, resplendissant dans ce paysage d'horreur. Ces yeux verts me fixant, trahis toute la détresse au travers.

-Aidez-moi ! Je vous en supplie ! s'exclama-t-elle entre deux sanglots.

     Je détourne mon regard vers sa main. Un filet de sang en dégouline. Sa peau laisse apparaître sa chair déchiquetée à l'air libre. Une seule question me vint à l'esprit.

-Cela fait longtemps que vous vous êtes fait mordre ?

-Il y a quelques minutes, me répond-elle avec une voix plus rauque que la précédente.

     Je la fixe de nouveau. Ses signes humains qui lui restaient sont malheureusement en train de disparaître. Ses veines se font plus distinctes, ses membres se contractent.

     Elle est en train de changer, de muter, de se transformer elle aussi, à son tour.

-Je ne peux qu'abréger mes souffrances.

     D'un coup de couteau, ma lame alla se planter dans sa veine jugulaire au moment où celle-ci alla se jeter sur moi.

     Ses yeux ne lisent plus la détresse mais une sorte de rage, d'une envie de vous bouffer. Rien que cette idée vous motive pour devoir mettre fin à ses souffrances. Elle n'est plus elle mais une de ces... choses, rêvant de pouvoir déguster votre chair fraîche.

     Elle s'écroule au sol, dans un début de flaque de sang. Son sang. J'ai envie de vomir. Je viens pour la première fois de tuer quelqu'un. Mais que suis-je en train de devenir ? Pas le temps de réfléchir, il faut que je résiste et que je l'attende.

     Un coup de feu vient de retentir, puis un deuxième et un troisième. Sans doute les policiers essayant de retenir les créatures. Il est temps de fuir.

     Elle ne viendra plus. J'espère juste qu'elle n'a pas été mordue. Je ne pourrai vivre avec cette idée. Je n'ai jamais eu le courage de lui avouer mes sentiments...

     Les coups de feu n'ont pas arrangé la fuite. Tout le monde se bousculent, veulent passer devant.

     Au loin, j'aperçois une petite fille de huit ans environ, lâchée la main de sa mère dans la fuite. La petite fille s'arrête au milieu de la voie. Tout le monde se bouscule. La petite fille chute. Sa mère essaye de lui venir en aide, en vain. Elle est emportée par la foule, lui volant son enfant. Ses cris désespérés me parviennent, tous comme les cris de la petite fille.

     Je ne peux pas la laisser mourir piétiner par ces brutes ne lui prêtant même pas attention, continuant de la piétiner.

     Je prends mon courage à deux mains et m'élance pour la secourir. Mon faible gabarit ne m'aide pas. Je me fais bousculer à mon tour mais je reste debout.

-Tirez, ne vous arrêtez pas ! cria un policier.

     Je suis à quelques mètres de la petite fille en pleure quand un bruit sourd se fait ressentir.

     Je me retrouve projeter au sol. Plutôt, nous nous retrouvons projeter au sol. Mon visage s'écrase contre le goudron, brûlant en été. Mes oreilles me sifflent. Au moins, je n'entends plus les cris provenant de la rue. Peut-être sommes-nous encore sous le choc ?

     Il faut tout de même que je me lève, il faut que je le fasse ! Malgré quelques douleurs sans doute passagère je me hisse debout, comme toutes les personnes font à présent. Mes jambes tiennent, je manque tout de même à deux reprises de trébucher.

      Tout autour de moi tangue. Il me faut encore quelques secondes pour me remettre de cette projection.

     Le soleil est toujours aussi bouillant, il fait tellement chaud !

     J'arrive au fond à discerner ce qui a créer cette explosion : un camion-citerne, enfin sa carcasse. Beaucoup de personnes ne se sont malheureusement pas relevées. Celle qui ont réussi cours désespéramment, n'aidant personne, tandis que d'autres se relèvent totalement déboussolées.

     La petite fille finie par se relever, toujours bousculée par les personnes essayant de quitter cet endroit. Je m'approche d'elle, dans cette foule moins dense.

     Elle est en pleure Ses yeux sont rouges, les larmes s'écoulent le long de ses joues. Elle semble s'être écorchée l'avant-bras lors de la chute, ou piétinements.

     Elle me regarde, me fixe malgré le passage incessant de ces inconnus fuyant le chaos.

-Maman, je veux ma maman, parviens elle à me dire en pleure.

-Viens avec moi, on va la retrouver.

     Je regarde désespérément les alentours. Rien, pas de trace de sa mère. Mon regarde se fixe alors sur une silhouette familière, une silhouette féminine. La fille que j'attendais.

     Elle est vivante ! Je le savais ! En entraînant la petite fille, je me mis à courir vers cette silhouette. Ça y est ! Son regard perdu croise le mien et un sourire se fait découvrir sur son visage.

-Raphael ! Je savais que tu étais encore vivant !

-Léa ! Quel plaisir de te savoir aussi vivante !

     La petite fille et moi sommes en face d'elle.

-Mais... Qui est cette petite fille ? demanda Léa.

-Je m'appelle Sarah, répond-elle.

-Pour faire court, disons que dans la foule elle a lâchée la main de sa mère et s'est retrouvée seule dans la rue. Elle est tombée dans la rue et était en train de se faire piétiner. Je ne pouvais pas la laisser comme ça.

-Toi et ton sens de sauveur ! ricana Léa.

-Ah, et au passage, il faut retrouver sa mère !

-Je m'en doutais.

-Oui, car je veux retrouver ma maman !

     Notre conversation est interrompue. Un homme, aux vêtements déchirés, laissant apparent des multiples morsures, se jette se plusieurs victimes asseyant de fuir.

     Un nouveau mouvement de panique se fais. De nouveaux cris, de nouvelles personnes infectées sont décelées dans les rangs.

     La lutte est dure. Les gens tombent les uns après les autres, attrapés par ces choses. D'autres, sont assis, mordu, hurlant à plein poumon des injures et des "pourquoi moi ?". Il est vraiment temps de fuir.

-Léa, viens !

-Je te suis !

     Nous voilà parti, courant dans la rue, fuyant l'apocalypse que nous laissons derrière nous, pour le moment : des centaines de personnes mortes ou infectées, un paysage dévasté.

     Mais au moins nous ne sommes pas tous seul. Nous sommes encore plusieurs centaines à avoir survécu. En espérant y avoir la mère de la petite fille... 

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 05, 2019 ⏰

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Survivants: T.1 La fille mystérieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant