The Scientist

The Scientist - Partie 1

  Depuis que je me suis levé, je tourne en rond tel un lion en cage. J'ai essayé de m'asseoir, de déguster calmement mon petit-déjeuner pour ensuite aller me préparer et me rendre aux studios... Mais je n'y suis tout simplement pas arrivé. J'écoute ton album, en boucle, et il m'est tout aussi bénéfique que destructeur. Entendre ta voix, après une année de silence, m'a fait un bien fou. Mais tes chansons et leurs paroles... J'ai l'impression que la plupart me sont adressées, et je ne peux m'empêcher de ressentir une douleur sourde, que je ne connais que trop bien. Celle d'un amour déchu.

  « Nous n'avons pas eu la bonne vie pour s'aimer ». C'est ce que tu m'as dit un soir avant de claquer la porte et de partir avec tout l'amour que j'étais capable de ressentir et de donner. J'aurais tellement voulu que tout soit plus simple... J'aurais aimé avoir fait ta connaissance en étant plus vieux, plus mature, plus à même d'accepter totalement ma bisexualité. Mais ça n'a malheureusement pas été le cas. À croire que le destin s'est amusé à nous voir nous déchirer mutuellement...

  Le plus triste dans tout ça, c'est que contrairement à toi, je suis immédiatement tombé sous ton charme. Comment aurait-il pu en être autrement lorsque l'on voit ta beauté naturelle ?

Pour dire vrai, nous nous sommes vite rapprochés. Nous sommes devenus de bons amis en à peine un mois durant XFactor. Nous étions très proches, peut-être un peu trop. Et puis notre amitié s'est renforcée, en arrivant au point au je pouvais te comprendre rien qu'en regardant les expressions de ton visage. J'avais une copine à l'époque, mais elle m'avait bien vite jeté quand elle s'était rendue compte que toute sa vie se retrouvait étalée dans les journaux people... Ce qui pouvait paraître le plus étrange, c'est que ça n'avait pas été un choc ou une déchirure pour moi. Je tenais à elle, certes, mais je n'en étais pas amoureux. Je me savais bisexuel, et bien que je ne le revendiquais pas, et j'avais déjà une légère préférence pour les hommes, elle n'était donc certainement pas la personne avec qui j'allais finir ma vie.

En revanche, toi tu l'étais : gentil, attentionné, dévoué, intelligent, doté d'un humour presque semblable au mien, tu étais tout ce dont j'avais toujours rêvé...

Et évidemment, arriva ce qui devait arriver : je suis tombé amoureux de cette beauté intérieure et extérieure que constituaient ta personne.

  Au début, les sentiments que je ressentais envers toi, m'ont fait peur. J'avais peur de ta possible réaction si tu l'apprenais, et puis, je n'étais pas seul dans cette aventure : nous étions cinq dans ce groupe, et je ne voulais pas tout gâcher.

Mais un jour, j'en ai eu marre, tout cela devenait trop pesant. Alors j'ai décidé de tout t'avouer. Je m'attendais à de la colère, peut-être du dégoût, un rejet, mai certainement pas à ce que tu t'approches de moi et pose délicatement tes douces lèvres sur les miennes. Du haut de mes dix-huit ans, je me souviens avoir ressentis ce baisser comme étant la plus belle chose qui pouvait m'arriver. À tes côtés je me sentais invincible, j'étais le plus heureux des hommes. Moi qui ne m'acceptais pourtant pas, je voulais le crier sur les toits, j'avais envie d'appeler ma mère, de lui demander à ce qu'elle rassemble la famille simplement pour avoir la fierté de te présenter comme étant mon petit-ami... Mais tu m'as bien vite fait redescendre de mon petit nuage : tu ne voulais rien dire. Pas même à nos familles. Pas même aux trois autres garçons avec qui nous partagions ce rêve. Absolument personne.

Et ça m'a fait mal. Pour toi, j'étais prêt à tout. J'étais fier de nous, du tout récent couple que nous formions, mais j'avais l'impression que ce n'était pas ton cas...