Je dormais profondément quand la sonnerie stridente de mon réveil me tire de mon sommeil. Je peste contre l'appareil infernal et me tire hors du lit.
—Allez, Lise Humbert, on se réveille.
Parler toute seule est une fâcheuse habitude dont je n'arrive pas à me débarrasser.
Je me dirige vers ma salle à manger et me prépare un thé. Pendant qu'il infuse je pars m'habiller. Je choisis un tee-shirt et un jean simple, je ne veux pas impressionner et tout simplement être à l'aise aujourd'hui.
Je déjeune rapidement, file à la salle de bain pour me préparer et caresse mon chat au passage.—Coucou Gérard, tu as bien dormi ?
Il me répond par un miaulement fatigué.
Je crois qu'il ne m'aime pas beaucoup.
Je lui verse des croquettes dans sa gamelle et il me remercie d'une violente griffure à la main.
Saleté de Gérard.
Je me passe la main sous l'eau puis cours attraper mon sac. Je passe la porte de l'appartement en lançant un au revoir au chat. Je dévale l'escalier en pestant contre cet ascenseur systématiquement en panne alors que j'habite au cinquième étage.
Arrivée en bas de l'immeuble, mon téléphone sonne, j'ai reçu un nouveau message.Emma:
Salut Lise, c'était pour te dire que j'ai mal vécu la façon dont tu m'as mise à la porte et tu vas pas t'en tirer comme ça. Tu n'aurais peut-être pas dû me quitter, tu ne trouveras jamais quelqu'un comme moi prêt à t'écouter pleurer sur toi-même.
Je crois que mon ancienne copine a mal digéré la rupture. Je me sens un peu mal soudainement, j'ai peur qu'elle veuille réellement me le faire payer, vu son fier caractère. Je me rassure en me disant que tout est de sa faute et qu'elle n'aurait pas dû partir six mois à Lyon en repoussant sans cesse son retour à Paris.
Qui sait ce qu'il s'est passé ?
Elle a pu me mentir une bonne quinzaine de fois, et surtout elle a laissé filer notre amour durant cette longue absence.
Je rejette la tête en arrière pour ne plus y penser et me dirige d'un pas décidé vers le métro. J'écoute de la musique pendant le court trajet puis sors quelques stations après.
Il me reste dix minutes de marche avant d'arriver devant l'établissement dans lequel je vais enseigner.
Je regarde mon portable pour voir l'heure: 8h02 ! Je voulais arriver à mon lieu de travail à 8h00 et si je ne me dépêche pas, j'y serais à 8h10 environ.
Je me mets aussitôt au pas de course et tant pis pour le ridicule.Pourquoi ai-je pris tout mon temps ?
C'est encore de la faute de ce fichu ascenseur !
Non, c'est cet ignoble message d'Emma qui m'a mise en retard.Cinq minutes de remontrances intérieures plus tard, je me retrouve devant mon nouveau lieu de travail.
Je prends la porte qui mène à l'accueil et demande poliment au secrétaire où se trouve la salle des profs.— Bonjour, je suis Lise Humbert, la nouvelle professeure de français. J'aimerais savoir où se trouve la salle des profs.
Il consulte son ordinateur quelques instants et me répond:
— Prenez l'escalier D jusqu'au premier étage. Vous le reconnaîtrez, les murs sont vert pomme. Parmi les différentes salles des professeurs, on vous a attribué la salle n•105 et ce jusqu'à la fin de l'année scolaire, elle sera sur votre droite.
Je le remercie puis file à l'escalier en question. Je monte plusieurs volées de marches – je commence à en avoir assez – puis je suis les indications du secrétaire.
C'est essoufflée, et surtout échevelée, que je toque à la porte de la salle n•105.
Une voix masculine me répond:

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il n'y a pas d'amour heureux
RomanceLise Humbert débute dans une nouvelle école et y fait la rencontre de Marion, une jeune femme qui semble la troubler. L'amour est douloureux quand on en connait uniquement les blessures. Alors il faut apprendre. Apprendre à aimer, et pleurer dans le...