La fiancée de Raphael Alvarez : Tome 3 ( Russian Mafia )

Chapitre 7

Raphaël quitta ses pensées sombres qui pourtant le réjouissaient et la dirigea vers la porte de son appartement. Il espérait ne pas trop l'avoir bouleversé, d'ailleurs, il saluait son courage de ne pas avoir fléchi devant son récit glaçant.

- J'espère que l'air frais t'a fait du bien ?

- Un peu oui, mais je préfère être ici. Confia-t-elle en évitant son regard.

C'était bien la première fois que quelqu'un désirait plus que tout rester dans cet appartement sordide, impersonnel, et vide de meubles. Même en le regardant, Raphaël étira une grimace de dégoût. S'il aimait cet endroit c'était seulement pour profiter du calme, pouvoir nettoyer ses armes, seul, assis dans son canapé, plongé dans le noir.

- Raphaël ? Appela-t-elle en l'extirpant de ses pensées.

- Hum ?

Quand il croisa son regard il fut surpris d'y voir de l'inquiétude.

- Quand je serais complètement guérie, où vais-je aller ? Est-ce...que tu vas me...enfin je veux dire que tu vas vouloir retrouver ton...

- Assez....murmura-t-il d'une voix doucereuse, en la regardant de travers.

Elle se recula en baissant les yeux.

- Tu ne vas nulle part princesse, je te l'ai dit.

Il sentit son ventre se contracter à ces mots qui paraissaient si évident mais insensés. Lui, l'homme solitaire qui détestait être entouré, ne désirait qu'une seule chose...garder ce petit de bout de femme avec lui. C'était égoïste de sa part mais pourtant il ne ressentait aucune culpabilité. Il aurait pourtant dû en avoir, car quand on regardait autour de lui, Zola ne s'associait pas du tout au paysage lugubre de son appartement. Non, Raphaël l'imaginait dans un beau salon ornée de dorures, éclairé par des lustres en cristaux. Il l'imaginait dans un lit baldaquin, vêtue de beau vêtements hors de prix.

À force de l'appeler princesse, Raphaël avait l'envie dévorante qu'elle en devienne une.

- Tu es sûr ? Et ton travail ?

Un mince sourire se dessina sur ses lèvres.

- Ne t'en fait pas pour mon travail Zola, il faut se concentrer sur toi et ta guérison.

Elle sourit...pour la première fois. Faible mais pourtant sincère, Raphaël serra son poing contre sa hanche lorsqu'elle rougit de nouveau, jusqu'à faire rosir ses petites pommettes.

- Tu veux que je fasse la cuisine ? Le ménage ? Proposa-t-elle en se balançant d'un pied sur l'autre.

- Je veux que tu manges ce sandwich pour l'instant. Dit-il en le pointant du doigt.

Elle s'installa sur le canapé et commença " enfin " à manger.

Son petit corps était encore trop mince, trop fragile. Sa mission à ce jour était de lui faire retrouver ses couleurs, son teint rayonnant qu'il avait pu voir sur la photo que Vladimir lui avait donnée. Le soucis, ce qu'il commençait à développer quelque chose pour elle qui le dépassé lui-même. Il se passa une main sur le visage en s'éloignant d'elle, amer de réalisé qu'il l'a désiré.

- C'est délicieux !

- Vraiment ? Lança-t-il tendu à l'extrême.

- Oui, c'est délicieux !

Il n'osa pas se retourner.

Raphaël posa ses mains à plat sur la commode vide et s'observa dans le miroir. Un monstre, voilà ce qu'il voyait.