Rencontre Accidentelle

Chapitre 41 : Boule de poils et clarification

[Samedi matin]

- "Une libellule s'est posée sur la lune, dans les bois aux profonds des nids, les oiseaux se sont très endormis n'ai pas peur du vent qui gronde, ni des chiens errants dans l'ombre, mille étoiles vont briller, mille étoiles pour te bercer..."

Une jolie voix me réveille doucement, chantant une douce comptine. Une main douce vient alors s'enfoncer dans mes cheveux emmêlés.

- Michael... chuchote la voix.

Pour seule réponse, je fronce légèrement les sourcils.

*Laissez-moi tranquille...*

- Attention, je vais ouvrir les volets si tu ne te décides pas à descendre !

*M'en fiche.*
Mes paupières sont lourdes à cause de toutes les larmes qui ont coulé hier soir. Je n'ai pas la force de me lever.

- Très bien. 

Le bruit sec de la fenêtre se fait entendre et me fait sursauter.

*FFFFFFSHHHHH*

*AH ! Il mais ça caille ! *

Je tire ma couette jusqu'en haut de ma tête. 
Emily éclate de rire.

- Allez mon grand, sors de ton lit. Il est déjà 14h, c'est ta mère qui m'envoie te chercher. Elle pensait que je parviendrai à te faire sortir de ta grotte, mais décidément c'est pas gagné !

Elle me fait un bisou sur le front, comme quand j'étais petit. Timidement, je sors le bout de mon nez et ouvre de petits yeux.

- Oh tu n'as pas très bonne mine dis donc ! 

Gagné. J'adore Emily. Elle me comprend mieux que n'importe qui et a toujours été là pour moi, une vraie complice. D'ailleurs c'est l'une des seules personnes à qui je n'en veux pas d'être rentré dans ma chambre sans permission.

- Ça te dirait de sortir un peu avec moi, pour te changer les idées ?

* Pas envie...*

- À ta bouille de boudeur, je vois que tu n'es pas très motivé... Tu n'aimes plus ta chère et vieille Emily c'est ça ? Dit-elle avec un air faussement offensé.

- Allez, viens avec moi ! Sinon j'appelle ta mère et elle te forcera à travailler... C'est toi qui vois.

Sur ce, elle se relève et se dirige vers la porte.
Je me redresse d'un coup.

*Oh non pas les corvées de Maman, pas ça !*

J'entends encore une fois le rire d'Emily et après avoir refermé la porte me dire :

- Je te donne 5 minutes !

10 minutes plus tard me voilà aux côtés d'Emily dans une rue commerçante de Londres. J'ai les mains dans les poches de ma veste en jean, les manches retroussées et le nez dans mon foulard.
Il fait frais cet après-midi et ma couturière préférée porte un long manteau et un chapeau en feutrine noir avec quelques plumes bleues jaunes et rouges dessus.
C'est une de mes créations et je dois vous avouer que ça me fait plaisir qu'elle le porte encore. Je le lui avait offert il y a 5-6 ans après être allé dans un zoo. J'avais vu des perroquets et leur plumage coloré m'avait marqué. Enfin c'est surtout l'attaque que j'ai subi par l'un d'eux qui m'a marqué. Cet imbécile d'oiseau essayait de se poser sur ma tête tout en poussant des cris affreux ! A croire que mes cheveux ressemblaient à un nid douillet. Je vous laisse imaginer un mini Michael courir dans tous les sens tentant désespérément de fuir ce maudit piaf sous les rires de ses soeurs.
Cette expérience m'a un peu traumatisé en fait. Du coup le soir même, ce chapeau était né en souvenir de cette attaque inattendue. Emily m'avait félicité le lendemain et n'arrêtait pas de me complimenter. Alors j'ai décidé de lui en faire cadeau.