Chapitre 3: Cauchemars

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J'étais rentrée de la boite avec Vincent. Tout au long du trajet, je sentais les effets de l'alcool redescendre lentement et mes pensées étaient troubles. Je me repassais sans cesse le moment avec le beau Mélios: son souffle sur ma nuque, sa voix grave et ses yeux étincelants. En quoi ce que j'avais fait était si particulier; si différent ? J'avais seulement danser, et cela avait suffit pour que tout le monde me soule avec ça. Je repensais à l'inscription à l'institut national de danse. L'idée de vivre de la danse, ne m'avait jamais effleuré l'esprit. Pour moi, elle avait pour seul but de me détendre, m'amuser et rien d'autre.

Allongée dans mon lit je soupirais. Il fallait que j'enlève mes vêtements pour aller me coucher... la flemme.

Je pris le semblant de courage que j'avais pour me lever et décidai de passer dans le couloir, pour arriver dans la petite salle de bain de mon minable appartement.

En entrant, je sursautai en apercevant mon reflet dans le miroir, j'étais crevée ! Mes yeux hazel étaient injectés de sang. Mon teint habituellement halée était devenue ternes et des cernes violacée marquaient mes yeux. Mes cheveux, n'en parlons même pas, ils étaient affreux ! Comme si un énorme coup de vent avait figé le tout: ah les cheveux frisé !
Je troquais mon jean noir troué au niveau des genoux pour un petit short à rayures horizontales rouge et blanche. Puis, j'échangeai mon sweat bleu marine pour un débardeur rouge, avec de la dentelle blanche sur le décolleté. Je pris bien soins d'enlever mes créoles pour les poser dans leurs boîtes attitrées. Je fis deux tresses collées avec mes cheveux pour qu'il ne me gêne pas durant la nuit et me brossai les dents. Je soufflai: j'étais enfin prête à dormir.

Avant d'aller me coucher, je pris quelques secondes afin de régler mon réveille pour 6h00 du matin. Malheureusement, j'allais dormir seulement 4h00.

*

L'obscurité. C'est tout ce que je voyais. Je n'avais pas peur, au contraire, j'étais dans un état second. Assise? Je baissai les yeux, un fauteuil en faux cuir rouge. Le fauteuil de mon salon? Lorsque je relevai la tête, l'obscurité avait disparu pour laisser place à mon salon. Surprise, je me levai. Lorsque je me retournais pour observer les alentours, je fus surprise par un murmure venant du couloir menant à la salle de bain. Sans un mot, je suivai la voie. " Vanessa... Vanessa ... " murmurait-elle. Une fois devant la porte de la salle de bain, je fus surprise de ne pas réussir à ouvrir. Mais que ce passait-il ? La voie se faisait de plus en plus forte, lorsque d'un coup je me figeai. Cette voix ... il s'agissait de celle de ma mère. Prise de panique je t'entai d'ouvrir la porte par tout les moyens, la poignée se brisa.
- Maman, hurlai-je d'un cri étouffé.

C'EST L'HEURE DES TELETUBIES... C'EST L'HEURE DES TELETUBIES...

Je me réveillai en sursaut.
J'émis un grognement, satané réveille. La sonnerie venait d'un vieux parie perdu avec Vincent. C'était notre truc, les paris. Une fois alors qu'on allait manger une glace ensemble, Vincent me mit au défis de la manger plus vite que lui. Malheureusement, j'acceptais le pari et je perdu. Mon gage ? Mettre la musique des télétubies comme réveille et sonnerie sur mon téléphone.
À chaque fois j'acceptais ses paries et je ne gagnais jamais. En même temps, j'avais beaucoup trop envie de lui retirer son sourire taquin du visage.

Je sorti du lit non pas en pleurnichant mais néanmoins, en traînant des pieds. Entre deux bâillement, je décidais d'aller me faire mon petit déjeuner. Il se composait d'un thé au citron avec un sucre et une tartine au beurre et à la confiture de fraise, un délice.

J'étais assise sur la petite table en bois de la salle à manger, qui se situait dans ma cuisine délabrée. Je mangeai tout en essayant d'oublier mon rêve, où plutôt, mon cauchemar. Durant la première année suivant le décès de ma mère, je faisais constamment des cauchemars. Je la voyais me parler et je l'imaginais m'apprendre des mouvements de danse. Malheureusement, à chaque fois elle disparaissait et me laissait seule en train de danser. Je pensais que depuis le temps ces cauchemars auraient cessé, mais ce ne fut pas le cas...

Je relevai mon regard vers mon téléphone, j'avais trois nouveaux messages. Trois de Vincent, comme d'habitude. En même temps ma vie sociale ce résumait à: allée travailler, sortir avec Vincent et faire de la danse.
Dans le premier message il me demandait si j'avais réfléchis au sujet de mon inscription à l'institut de danse. Suivis de quelques petits compliments au sujet de ma prestation d'hier. Je soupirai, je n'avais aucunement envie de penser à cela pour le moment.

Je sorti de chez moi en trombe. Comme tout les matins, j'étais en retard. Je courrais dans ma petite rue de banlieue, pour m'engouffrer dans le métro. C'était l'heure de pointe, malheureusement. Bien écrasé comme une sardine contre la vitre du métro parisien, j'arrivais à la station Montparnasse-Bienvenue. Je soufflais, bien heureuse d'avoir réussis à survivre dans ce carnage.

Je mis quelques minutes en sortant du métro pour rejoindre le cabinet de dentiste de, Nadine, la mère de Vincent. Lorsque j'entrais dans le cabinet les odeurs de médicaments et de désinfectant traversèrent mes narines, se n'était pas déplaisant. Je m'installai derrière le contoire de l'accueil et m'empressai de lire ma liste des tâches à faire avant l'ouverture. Sur un post-it, il y avait marqué que je devais réceptionner un gros colis aujourd'hui.

Après environs 20 minutes de lectures de magasines quelqu'un entra, le facteur.

- C'est bien ici le Cabinet de Dentiste Figet ?

J'acquiesçai, puis me levai pour récupérer le colis. Il était immense, plus grand que moi, et pourtant je mesurais un bon mètre soixante-quinze. J'emportai le colis jusque dans le bureau de Nadine et le cala dans un coins.

Après avoir répondu à quelques appel, fixé des rendez-vous et vérifier l'inventaire, Nadine entra dans son cabinet toute joviale.

- Coucou Vanessa, alors ton weekend? Me demanda-t-elle par dessus le comptoir.

- Vincent m'a encore ramenée dans la boite, et c'était, sympas. Je souriais timidement.

- Il m'a montré ta danse, c'était sublime! Elle souriait tout en creusant ses fossettes qui me rappelaient celles de Vincent. 

- Merci, Nadine.

- Au faite, quand on j'y pense, ta danse m'a rappelé celle que ta mère avait fait durant le concours européen. C'est elle qui te l'as apprise ?

Ça question me troubla. Comment ce faisait-il que ma danse, était la même que celle de ma mère? Sachant que j'avais appris par moi même où en la regardant faire, et je ne me souvenais pas avoir appris cette danse, avec elle.

- J'ai du l'apprendre en regardant les vidéos de ma mère, lorsqu'elle dansait.

- Je me souviens que le jour où elle avait dansé comme ça, j'étais au premier rang et elle m'avait bluffée. Elle se pencha vers moi et je vis ces yeux noisettes pétiller. Elle n'avait jamais dansé aussi bien.

Je pris quelques secondes pour répondre. Parler de ma mère n'était plus très douloureux, mais parler de la danse et ma mère en même temps l'était.

- Elle était la meilleur, je n'ai aucun doute à se sujet, répondais-je morose.

Après la discussion avec Nadine elle partit dans son bureau, tandis que je lisais mon magasine en attente d'un client. Quelques minutes plus tard, un homme entra dans le cabinet pour une consultation. Je bipai Nadine qui pris en charge le patient. Puis, je passai une bonne heure à répondre au téléphone, personne n'imagine à quelle point le téléphone d'un cabinet de dentiste sonne.

Il était presque l'heure du déjeuner lorsqu'un client entra. Lorsque je levai les yeux pour voir de qui il s'agissait, mon cœur manqua un battement, lui.

VANESSA - Tome 1 : L'ange d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant