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« Léonie, je comprends ce que vous devez ressentir, perdre quelqu'un est atrocement douloureux, ce que vous traversez actuellement doit être très dur. Mais vous devez vous relever et combattre ce mal qui vous consume petit à petit. Vous êtes forte Léonie. Cela fait déjà plusieurs semaines que nous nous voyons et je sens que vous hésitez à me parler de quelque chose... Vous savez ici, vous pouvez tout me dire, absolument tout. Rien ne me choque et rien ne sortira de ce bureau. »

C'est donc là que j'ai dit à ce psychologue que j'avais ce don et je peux vous dire que son regard vis-à-vis de moi à changé.

« Vous savez, ce qu'on voit n'est pas forcément réel. Bien que pour vous cela puisse paraître vrai, ces choses et ce monstre n'existent que dans votre tête. J'ai souvent eu des patients qui, après un choc émotionnel ou physique, ont eu des « visions ». Ils voyaient des choses que personne d'autre qu'eux ne pouvaient voir. Mais cela a fini par disparaître, je leur ai conseillé de faire le vide en eux, de partir quelques jours loin de leurs habitudes. Lorsqu'ils sont revenus, ils avaient fait un grand tri en eux, et plus jamais ils n'ont eu de visions. Vous devriez faire de même Léonie, faites le vide en vous. Essayez de vous trouver une occupation qui vous prendra beaucoup de temps et où vos pensées seront focalisées. Vous verrez, ces choses que vous voyez vont disparaître peu à peu.»

Je lui ai dit que tout ce que je voyais était réel, que, j'en ai eu beaucoup de preuve surtout pour les visions des Spectres. Je lui ai dit que la vieille, j'avais vu cette ombre au côté d'un bébé. Ce petit était dans une poussette, et il était avec ses parents.

Quand j'ai dit cela, ce psychologue m'a regardée d'un air étrange. Comme si j'avais fait quelque chose de mal. Ou alors c'est moi qui ai interprété ce regard comme étant une accusation.


Aujourd'hui encore je repense au moment où j'ai vu cette ombre. j'ai alors pensé aux pauvres parents qui ne se doutaient de rien. Je me suis alors dit qu'il fallait que je les prévienne ! Mais je m'insultais intérieurement d'idiote. C'est vrai quoi ? Comment dire à des parents que leur enfant va mourir ? Je n'allais pas aller les voir et leur dire « bonjour, je vois la mort, et la mort se trouve au-dessus de votre bébé ».

J'ai donc eu une idée, je les ai suivis en m'approchant discrètement d'eux. Je faisais comme si je me promenais. Et quand je suis arrivée à leurs hauteurs, L'ombre s'est retournée vers moi. Son regard m'a traversé. Il a ouvert sa bouche et a encore hurlé un son inaudible, puis a disparu.

À chaque fois, voir cette chose me fait peur. Il me faut quelques minutes pour m'en remettre. Ce qui est dingue, c'est que vraiment personne ne le voit. Il n'y a eu aucune réaction des parents du bébé, rien.

J'ai regardé dans la poussette et je l'ai vu. Un magnifique petit garçon d'à peine un an. Mon cœur s'est serré. Je devais faire quelque chose! J'ai donc continué à les suivre.

LéonieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant