Chapitre 2: initiation à la vie

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Le matin, le coq lança son cocorico matinal qui me réveilla  presqu'instananément. Son cri à la fois aigu et prononcé semblait me signaler qu'aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres.  Lorsque j'ouvris la porte, je sentis la légère brise du matin me caresser le visage encore lourd de sommeil. C'était un vent à la fois doux, frais et frêle qui transportait l'odeur des feux de bois, des chants d'oiseaux et quelque rares bruits de moteurs de véhicules. Maman s'étant levée comme d'habitude mettait de l'eau sur un fourneau afin qu'on se lave, réchauffait le petit déjeuner qui était constitué de riz à la sauce de légumes du dîner de l'aveil. Puis, pendant que cela mijotait sur le vieux fourneau, elle balayait en fredonnant un air qui était magnifiquement balloté par ce vent matinal dans les airs.
Aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres, c'est la rentrée scolaire. Je m'habillais donc de mon uniforme tout neuf et je pris mon sac en bandoulière en direction du lycée. Celui-ci était situé dans le marché d'adjamé qui devait accueillir près de deux millions de clients et commerçants car il était en plein centre de la capitale économique. Quiconque voulait se rendre dans une autre commune devait prequ' inévitablement passer par ce lieu. On y rencontrait tout types de personnes, des mendiants et souvent handicapés qui quemandaient, des femmes nanties accompagnées de leur servante, sans oublier  ces centaines de jeunes travailleurs aux habits crasseux et déchirés qui transportaient de lourdes charges sur leur dos ou dans des charettes. Je marchais parmi les vendeuses et les marchands en essayant tant bien que mal de me frayer un chemin. Tantôt ce sont les taxis qui vous klaxonnaient dessus, tantôt ce sont les vendeurs de vêtements ou d'autres objets de pacotilles qui vous accostaient afin de vous présenter leurs marchandises. Il fallait faire très attention si l'on ne voulait pas être tout sale avant même d'arriver au lycée.
Mon collège quant à lui n'avait pas changé depuis l'an dernier, la même cour et nuée d'élèves en uniforme, sans oublier le vieil arbre qui trônait à côté du drapeau. En un seul regard, on pouvait deviner la classe d'un élève. Ceux de la sixième étaient facilement reconnaissable; bien coiffés, chaussures neufs, nouvel uniformes bien repassés. Ils arboraient une démarche fière et un caractère très sérieux les premiers jours  d'école. Après tout c'était leur premier jour au lycée. Ceux de la terminal par contre, n'accordaient pas trop d'importance à ce genre de chose à l'exception des filles. Quand je suis rentré dans ce lieu, je jetai un coup d'oeil vers la droite et je me rappelai alors de cette inconnue pour qui j'étais tombé l'an passé. Je souris alors et je laissai sortir quelques mots
<< je te retrouverai belle étrangère de ma vie, mais propriétaire de mon coeur>>

J'avais été orienté en série littéraire ce qui ne m'étonnait pas vraiment, car dans mes moments de solitude, j'écrivais des poèmes pour essayer de trouver une sortie dans cet impasse pour échapper à une profonde tristesse.
Arrivé devant ce qui allait être ma futur classe, je vis deux élèves entrain de discuter. A cet instant, une voix intérieur me disait d'entrer en douce comme chaque années, de me trouver une place un peu à l'écart afin de ne pas attirer l'attention. Mais, je m'était promis de changer, de vaincre ma timidité.<< et d'ailleurs comment va tu faire pour trouver cette inconnue, celle tu prétend aimer si tu ne fait pas  d'amis>> me dis-je. Je pris alors min courage à deux mains et je décidais d'aller faire leur connaissance. Chaque pas que j'effectuais vers eux me faisait transpirer à grosses gouttes.
Allait ils se moquer de moi? Allaient ils me ridiculiser ? Ou peut-être qu'ils  vont simplement m'ignorer! Toutes ces pensées tournaient dans mon cerveau et me nouaient la gorge dans tambourinement accéléré de mon coeur. J'avais l'impression d'être un accusé qui avançait vers le juge pour recevoir sa sentence. Des voix en moi, telle une mère désespérée me suppliait de me retourner en me lançant des citations de grands penseurs. << l'enfer c'est les autres>> J. P. Sartre, << l'homme est un loup pour l'homme>> T. Hobbes. Arrivée à environs deux mètres d'eux, je me disais que ces affirmations n'étaient pas vaines. Alors que je m'apprêtais à revenir sur mes pas, l'un d'eux regarda dans ma direction et me dit :

Le Bonheur VoléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant