Chapitre 1 : Un nouveau départ

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Le chariot roulait lentement sur la route enneigée, sous un soleil d'été, à travers les montagnes blanches. Le silence régnait à bord. On s'échangeait des regards, on pensait une dernière fois à ceux qui nous étaient cher. La carriole s'arrêta dans une vallée, le garde nous demanda de descendre. Malgré la lumière aveuglante du jour, il faisait froid. Quand on a des lanières de cuir en guise de bottes c'est pas étonnant. Je regardai autour de moi, et je le vis. Au milieux du pré et des fleurs, le billot. Pas un seul oiseau chantait pour moi aujourd'hui. Seul le souffle glacé de la mort régnait autour de nous. D'habitude, les exécutions se faisaient sur la grande place de la ville, devant tout le monde. Mais pas cette fois. Nous, on méritait qu'un champ miteux au milieux de Bellen, faudrait pas que les petits poumons des bourgeois soient abimés par notre odeur.

Le garde nous fit signe de nous mettre en file devant le billot, et commença à désigner les personnes qui devaient s'avancer. Les exécutions défilaient quand tout d'un coup... « Brand ! ». Je m'avançai vers le bourreau, et me mis à genou devant le pavé de bois ensanglanté. Mon crâne vint se poser sur le bois, sous le poids de la vieille botte boueuse de l'autre mariole avec sa hache. Il commença à faire quelques essaies. Le problème quand on choisissait un terrain comme ça à l'arrache, c'est qu'on ne savait pas à qui il appartenait... Et des fois, c'était pas aux bonnes personnes. 

Un sifflement traversa mes oreilles et soudain, c'était le bordel. Sa criait de partout, les chevaux hennissaient, les épées s'entrechoquaient et les flèches volaient dans tous les sens. Je me relevai et j'aperçu les soldats impériaux se battre contre des sauvages habillés en peau de bêtes. Je couru me cacher derrière le chariot, c'était pas avec trois bandelettes au pieds que j'allais tenir tête à quelqu'un moi... Un peu plus loin, je distinguai le cadavre du bourreau, une flèche entre les deux yeux. Je pense qu'il aura du mal à marcher droit à l'avenir, celui-là. Les combats s'éloignaient dans le champ, les sauvages essayaient sûrement de se faire la malle. Faut dire que c'était pas très malin d'attaquer des soldats en armure quand on a une peau de belette sur le dos. Mais bon, grâce à eux, j'avais toujours la tête sur les épaules.

Les aventures de BrandWhere stories live. Discover now