Les aventures de Brand

Chapitre 3 : L'étoile mystérieuse

On pouvait distinguer les grandes tours de l'avant-poste de Kaldor, chargé de garder le pont. Nous arrivâmes sur place et un soldat expliqua au nain ce qui c'était passé, pendant que je restais en arrière pour ne pas que l'on me voit, j'étais toujours recherché moi. Barbas fit mine de s'éloigner afin de venir m'expliquer la situation. Il m'apprit que les gardes avaient vu, il y a une semaine environs, une étoile dans le ciel et qu'elle était venue s'écraser en plein sur le pont ! Mais que quand ils étaient allés voir, après avoir mobilisé des gars, ils n'avaient rien vu à part des pierres brisées. Barbas me donna rendez-vous ici dans cinq jours, le temps qu'il finisse, et m'indiqua qu'il existait une auberge plus loin en faisant demi-tour. Je suivis son conseil et partis seul, le laissant à son travail.

Cela faisait quelques minutes que je marchais et cette histoire d'étoile me préoccupait. Je décidai de mener mon enquête, attendant la réouverture du pont, en commençant par questionner le personnel de l'auberge. Arrivé à destination, j'aperçu la vieille taverne ainsi que trois vieilles chèvres à moitié mortes, sur le bord de la route. Lorsque j'entrai, je vis un petit groupe de personnes en train de se disputer au milieu du bouclard. Je m'assis dans un coin en attendant que leur petite réunion soit terminée. L'endroit était assez ancien, des toiles d'araignées couvraient les coins de murs. Un feu scintillait dans la cheminée et derrière le comptoir se trouvaient des tonneaux d'hydromel et de cidre. Une femme m'ayant aperçu s'avança vers moi et me demanda pourquoi j'étais habillé avec de vieilles lanières de cuir. Je lui sortis une fausse histoire et elle me proposa de nouveaux vêtements ainsi qu'une chambre, gratuitement, en voyant que j'étais sans le sou. La chambre était assez petite avec juste un lit et une armoire pour mobilier. Le lendemain je m'assis à une table et en buvant, je parlai de la fameuse étoile à l'aubergiste. Elle m'avoua qu'elle ne savait rien de cette chose qui était tombée du ciel et qu'elle l'avait juste aperçue, mais rien de plus. En revanche, elle me raconta que depuis le jour de la chute, les bêtes étaient tombées malades et les récoltes étaient complètement foutues. Je demandai s'il y avait une ville par ici et elle m'en indiqua une, à une lieue d'ici, soit une heure de marche. Je sorti de cette vieille auberge, les cheveux balayés par le vent et les yeux éblouis par le soleil, et je me mis en route. 

Me voilà donc repartis à la recherche de plus de réponses. Sur le chemin, je pouvais voir des champs remplis de cultures complètement pourries et des animaux à peine capables de tenir sur leurs pattes. Quelle merde cette étoile quand même, heureusement qu'il en tombe pas une toutes les semaines. A quelques mètres de la ville, je vis au moins une dizaine de mendiants crasseux qui restaient à côté de la grande porte, ne pouvant pas entrer. Les pauvres avaient sûrement dû abandonner leur ferme. Je m'enfonçais entre les maisons jusqu'à arriver sur ce qui devait être la grande place. Sur celle-ci étaient installés un petit marché et un mec sur une caisse, vêtu d'une robe, qui gueulait des trucs sur la Fin du monde. En allant lui parler il me raconta que Dieu était en colère et qu'il nous avait envoyé des saloperies par le biais de cette fameuse étoile. Pas très sympa le patron là-haut. Enfin bref, dieu ou pas, cette étoile avait quand même bien mis le bordel. Je continuai dans les rues de la ville, abandonnant le marché, afin de trouver quelqu'un de plus sensé. Dans cette cité, les rues n'étaient pas très larges, beaucoup de petites ruelles avec plus au moins de magasins bizarres y avaient ouverts. Bon nombre d'entre eux cherchaient à te vendre des remèdes miraculeux pouvant guérir les maladies qui tombaient sur les plantes et animaux, les faisant devenir complètement moisis. La plupart d'entre eux n'étaient que des escrocs cherchant à arnaquer le premier nigaud qui passerai par là. Je continuais ma route en cherchant l'habitat du maire de la ville, peut être en saurait-il plus que l'autre sur sa caisse. Après plusieurs détours, j'arrivais devant une grande baraque qui semblait être à la personne que je cherchais. Je toquai à la porte et un gros monsieur assez petit vint m'ouvrir. Je lui expliquai ce pourquoi j'étais là et il m'invita à entrer. Je montai à l'étage en sa compagnie, m'installant ensuite dans un fauteuil. La pièce était plutôt bien décorée, quelques tableaux, des tapis et de grands rideaux. Devant moi se trouvait debout un grand homme, il regardait par la fenêtre avant de se retourner vers moi et me demander pourquoi j'étais ici. Lui expliquant que je venais en savoir plus sur cette étoile, causant tant de ravage, il s'avança vers moi et tapa un grand coup sur le bureau. Il me cria que ça ne servait à rien de vouloir lutter contre ces phénomènes, que c'était l'œuvre des dieux et que rien ne pourrait les arrêter.

Je sortis de son bureau quand la discussion pris fin et descendis les grands escaliers de marbre. Je m'assis sur un banc à l'extérieur afin de réfléchir un peu à tout ça. Toute la ville semblait corrompue par leur histoire de dieu et tout le merdier, comme la plupart des gens de Bellen à mon avis. Il fallait trouver quelqu'un qui ait l'esprit clair avant que toutes les vaches du pays ne soient crevées. Au même moment un vieux barbu, qui avait sûrement entendu notre discussion avec le maire, vint s'assoir à côté de moi et m'expliqua qu'il était le propriétaire de la bibliothèque de la ville. Il paraitrait que le bordel dans lequel on est serait dû à un puissant sorcier. Malheureusement, il n'était pas encore venu toquer chez nous, afin de nous dire son nom. Il se cacherait dans de vieilles ruines quelque part dans le pays et s'amuserait à nous balancer des sortilèges. Un vrai sadique vu qu'il ne touche pas aux hommes, seulement à nos déjeuners. Mais cela ne reste qu'une légende, personne ne l'a jamais vu. Quoi qu'il en soit, si ce tordu existe, il faut que je le trouve et lui apprenne les bonnes manières, avant qu'on ait plus que des pierres à bouffer.