Chapitre 4 : Voyage à Skelos

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Après quelques jours passés en ville, il était temps pour moi de rejoindre mon compagnon, Barbas, qui devait sûrement avoir fini de réparer le pont avec ses copains de Gente-Tuyère. En arrivant à l'avant-poste je le vis, fumant sa pipe, seul sur le pont. Je lui fis signe de loin afin qu'il me rejoigne et lui expliquai ce que j'avais appris au sujet de cette fameuse étoile et du malade qui était peut-être à l'origine de ces maléfices. Il trouva l'histoire du vieil homme plausible et nous décidâmes de partir pour la grande capitale, Korvald. Quelqu'un dans cette ville devait sûrement avoir entendu parler de ce bonhomme lanceur d'étoiles. Pour passer le pont sans me faire repérer, c'était simple, il suffisait d'attendre quelques jours que les caravanes de commerce recommencent à emprunter le pont. Ainsi, je pourrai me glisser dans l'une d'elle afin de rejoindre la capitale. Mais c'était en réalité plus difficile que ça, les caravanes étaient fouillées minutieusement par les gardes du pont. Pour passer je devais être une marchandise parmi les autres, je devais me faire passer pour un esclave. Beaucoup d'esclaves sont envoyés en ville afin de servir de larbin aux nobles ou juste pour faire le ménage et réparer des trucs. Mon plan établi, Barbas alla demander aux gardes si un transport d'esclaves allait passer par le pont cette semaine. En effet, une caravane devait arriver le lendemain matin en partant de Skelos, une ville au nord d'ici. Nous partîmes donc vers le nord, le soleil se couchais, mais pas le temps de dormir. Si nous manquions le convoi nous devions attendre le prochain, dans une semaine. Nous allions donc faire le voyage de nuit.

Les étoiles brillaient dans le ciel, il faisait sombre, nous n'avions que les pavés de la route pour nous guider. Soudain, on entendit un cri féroce provenant de l'ouest, dans la forêt. Si un truc nous débaroulait dessus, on était cuit avec cette pénombre. On hâta notre marche mais les hurlements se faisaient de plus en plus forts en se rapprochant de nous.

On sortit de la route et on se réfugia derrière une petite bute à droite du sentier. On scruta l'horizon, la peur au ventre. Soudain, les arbres commencèrent à bouger de l'autre côté et on aperçut une forme massive, se dressant devant nous. On y voyait que dalle mais on aurait dit un gros sanglier, bien plus gros que ceux que j'avais vu auparavant. Il commença à renifler le sol en se rapprochant de notre planque. C'était pas bon signe, je fis un mouvement de tête à Barbas pour lui dire que le moment était venu de filer avant qu'il nous prenne pour son repas. On se redressa d'un coup et on commença à courir en direction du nord, notre destination. La bête, pas très contente de voir son casse-croute prendre ses jambes à son cou, commença à nous charger. En me retournant pour voir sa position je pus voir son vrai visage à la lumière de la lune. C'était bien un énorme sanglier, les yeux rouges injectés de sang et de la bave qui sortait de sa gueule. Il devait bien mesurer un mètres soixante-dix le bestiau ! Brusquement, au détour d'un virage, nous fûmes aveuglés par une lumière et on entendit une voix nous crier de nous mettre à terre. On se jeta au sol et on sentit quelque chose de lourd passer au-dessus de nos têtes, suivis d'un hurlement d'agonie. En me relevant, je vis une sorte de petite baliste posée sur les remparts de la ville, on était arrivé à Skelos.

Derrière moi se trouvait l'énorme cadavre de la bête, gisant sur le sol, un carreau dans le crâne. Les gardes nous firent signe d'entrer, avant que les potes du mangeur de glands ne se ramènent. Ils nous examinèrent et nous conseillèrent de ne pas voyager de nuit à l'avenir... sans blague ! Mais vu comment ils avaient réagi au quart de tour, ça ne devait pas être le premier monstre qu'ils croisaient. En les questionnant j'appris que suite à la fameuse étoile, les animaux étaient tombés malade certes, mais d'autres avaient également mutés en de monstrueuses créatures ! Laissant les gardes dégager le corps, nous allâmes trouver un endroit où finir notre nuit, qui avait plutôt mal commencée.

Le lendemain nous pûmes examiner la ville de plus près. Skelos était une citée de mercenaires et de voleurs où les bagarres dans les rues et les assassinats étaient devenus choses courantes. On pouvait voir des putains sur le bord des rues, faisant la cour aux passant afin de leur extorquer leur argent contre quelques heures torrides. Beaucoup de contrebandiers et de marchands douteux passaient par ici également. Il fallait maintenant trouver le gars qui s'occupait des esclaves et tout le merdier. Au même moment les portes de la ville s'ouvrirent et une carriole en bois, composée de petites fenêtres à barreaux commença à avancer dans la ville. Nous la suivîmes en marchant derrière et, quelques minutes plus tard, elle se gara dans la cours d'une grande maison. La porte s'ouvrit et un homme à l'air grave sortit, une clef à la main, partant ouvrir une trappe qui donnait sûrement dans la cave de sa propriété. Il ressortit quelques secondes plus tard, précédé d'une dizaine de gars crasseux qui devaient surement être les fameux esclaves. J'enlevai mon haut et me mis de la terre sur le visage et le torse afin de ressembler aux autres. Je m'avançai vers l'esclavagiste en adoptant un air misérable. Il me prit par la nuque et me jeta avec les autres dans le chariot, croyant que je m'étais enfuis.

A l'intérieur il faisait sombre et on était tous serrés les uns contre les autres. J'entendis les roues de la diligence qui commençaient à partir. Je regardais par la fenêtre, disant au revoir à Barbas que j'allais retrouver à Korvald, quand je vis une autre caravane entrer dans la ville. Sur celle-ci était clouée une petite pancarte : Korvald. Oh non ! Je compris à ce moment que je m'étais trompé de convoi et que ma quête était loin d'être terminée. 

Les aventures de BrandWhere stories live. Discover now