Chapitre 1 : Les "aléas" de la vie

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« There was a time,

I used to look into my father's eyes.

In a happy home,

I was the king I had a golden throne... »


Don't You Worry Child, Swedish House Mafia

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JUILLET 1996


Trois. C'était le nombre de bruits distinctifs que l'on pouvait percevoir dans un manoir au fin fond du comté de Wiltshire en Angleterre où actuellement, la météo était aussi instable que l'atmosphère de la pièce. Les rafales de pluie s'abattaient méchamment contre les vitres, poussées par la brise et privant ainsi de lumière la plupart du bâtiment habituellement ensoleillé.

Une longue table se dressait dans la salle principale du premier étage, et l'attablée était aussi stoïque qu'une statue de marbre blanc. On n'entendait rien, si ce n'est ces trois bruits.


Boum. Boum clac. Boum. Boum clac.


Lucius Malefoy était difficilement rentré dans la salle en s'appuyant du mieux qu'il le pouvait sur sa fidèle canne qui abritait sa baguette au préalable et qui lui était indispensable aujourd'hui. Si le temps n'était pas à son fort en ce moment, c'était également le cas pour les objectifs que s'étaient fixés le grand blond. L'Ordre du Phénix existait à nouveau -il n'avait jamais vraiment cessé, mais il pouvait témoigner de la nouvelle ampleur qu'il avait pris ces derniers mois- et il lui avait particulièrement semblé réactif et entraîné tout-à-l'heure, plus que d'ordinaire même, si bien qu'il lui fut forcé de quitter les lieux quelques temps après, accompagné de trois hommes en moins. Des fidèles, comme lui, plus ou moins contraints d'exercer leurs tâches, et qui ont donné leurs vies dans le but de faire régner l'Idéal du Seigneur des Ténèbres, que certains pensaient au début de l'apogée.


Mais si Lucius avait été désigné comme chef de rang, il n'en était pas moins fier et confiant. Il semblait même être le seul à voir certains aspects défaillants du plan de son Maître, et à se méfier de tous ses ennemies, même les plus anodins et qui paraissent le moins dangereux.

Cependant, il n'en disait mot. Après tout, rendre Lord Voldemort furieux est la dernière chose qu'une personne voudrait faire, Potter y compris, supposa-t-il.


Il redoutait ce moment. Il le redoutait car en tant que chef de rang des mangemorts de Voldemort, c'était le responsable de la mort de trois hommes, de leur clan, qui auraient pu éventuellement être toujours de la partie, s'il avait été un peu plus consciencieux et avait informé le Lord de ses craintes. Et cela, on lui reprocherait, surtout sa tendre belle-sœur, qui avait du mal à digérer et accepter l'obtention du grade de chef de rang par une personne autre qu'elle. Ce rang plaçait en effet Lucius dans les jupons de son Maître, qu'il assistait désormais beaucoup plus.

La jalousie, pensait-il, à en voir les yeux noirs comme l'enfer et injectés de sang de Bellatrix qui ont menacé de sortir de leurs orbites à l'annonce de la nouvelle.


Lorsqu'il arriva au niveau de la table où la plupart des hommes du Seigneur des Ténèbres était déjà installés, il ne put que reconnaître certaines têtes, à son plus grand désarroi, car les invités aujourd'hui n'étaient pas des plus tendres. Doux euphémisme quand on évoque les sentiments d'un mangemort, un vrai, cruel et sadique à souhait. Des initiés étaient également présents, soigneusement encadrés par des plus anciens pour éviter toutes questions dérangeantes et permettre un briefing rapide et efficace, d'après une personne responsable de communication au Ministère à Londres.

Moonlight ou la Prophétie de la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant