Chapitre 1

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PDV Omniscient
24/09/2017.Commissariat de Police de Caucriauville

"- Mademoiselle, si vous voulez retrouver votre compagnon, il va falloir faire des efforts. avertit le commissaire"

La jeune femme ne répondit rien, la tête baissée, perdue dans ses pensées.
Elle triturait ses doigts fins, et tapait légèrement son pied contre le sol.
Elle angoissait.
Ses cheveux étaient emmêlés, de grandes cernes entouraient ses yeux rougis, et son teint était blafard, signe qu'elle n'avait que très peu dormi.
Mais comment trouver l'envie de dormir, quand l'homme que vous aimez a disparu de la circulation?

"-Bon, je vois que vous ne voulez point nous aider. Et bien, reprenons du début dans ce cas. Ajouta l'officier de police, de nouveau.
Vous vous nommez Julie Barthélémy, vous êtes née le 14 mai 2000 à Harfleur, et avez donc 17 ans.
Vous avez rencontré Caleb Weber, âgé de 19 ans, pendant les vacances de Mai, au lac d'Annecy. Vous vous êtes mis officiellement en couple, un mois après votre rencontre.
Vous êtes revenus ensemble au Havre et vous, Julie, avez repris les cours au Lycée Claude Monet.
Je ne me suis pas trompé pour l'instant ? Demanda t'il à Julie.
- Non.. Murmura t'elle dans un soupir.
- Bien, dans ce cas reprenons.
La rentrée passée, vous aviez continué à vous voir, et avez enchaîné les soirées dans les bars du coin."

Non, ça ne s'est pas passé comme cela.. Ce n'était pas des vulgaires soirées comme vous le dites si bien monsieur le commissaire, c'était tout simplement unique. Il m'emmenait partout, me faisait voyager, me faisait rêver.. En faîtes, juste sa présence rendait tout un peu plus magique.. Pensa très fort la jeune femme, éperdument amoureuse.
Mais ce n'est point ce qu'elle affirma au commissaire. Elle se contenta d'hocher la tête face à ce mensonge farfelu.
De toute façon, qu'aurait elle pût faire d'autre ? Lui raconter toutes ces péripéties, ces rêves sans fin, ou son amour inconditionnel pour cet être appelé Caleb? Non, il n'aurait pas compris.
Personne ne pouvait comprendre ce qu'elle ressentait en cet instant. Non, personne.

"- Mais un matin, Caleb semble s'être volatilisé. Plus aucunes traces de lui dans l'immeuble qu'il semblait occupé, ni dans le bar où il y travaillait comme serveur, ni dans le Havre entier, ni nul part. Disparu, envolé !"

La jeune femme soupira une énième fois, lassée d'entendre cette histoire sans cesse répétée.

"- Et c'est là où boum, vous intervenez. Dit le policier en donnant un gros coup de poing sur le bureau, faisant sursauter la frêle femme.
Pourquoi, Caleb, qui semblerait il, soit fou de vous, n'est même pas venu vous dire un dernier au revoir. Vous voyez? Ce dernier je t'aime qu'il y a dans tous les films à l'eau de rose? Pourquoi ne vous a t'il même pas laissé un mot?"

Le policier baissa sa tête, et confronta les yeux de la pauvre Julie.

" Car comme vous le dites, nous ne somme pas dans un film, monsieur. Cracha t'elle amèrement".

Le policier lui lança un regard assassin, et resserra ses poings, essayant de se calmer.
C'était pour lui, l'affaire du siècle à ne pas manquer. Celle qui propulserait sa carrière encore plus loin. Il en avait besoin. Alors ce n'était pas cette jeune sotte qui allait l'empêcher de boucler cette affaire.
Oh que non. Et si malgré tout ses efforts, elle ne daignait pas parler, il s'occuperait de son cas.
L'homme se rassit confortablement sur son fauteuil et sortit un paquet de chewing-gum du tiroir de son bureau en haut à gauche.
Il entreprit d'attraper un de ses succulents bonbons et le goba tout entier.
Pendant quelques secondes, il regarda Julie dans les blancs des yeux, les mains croisée sur son ventre rondouillard, tout en mâchant cette pâte à gomme, et bien sur, sans prononcer la moindre syllabe.
Puis quand il jugea que sa sucrerie n'avait plus de goût, il la jeta machinalement dans la corbeille posée à ses pieds.

"- Mais peut-être que finalement si, il vous a dit au revoir. Et peut-être quand fin de compte, c'est vous qui ne voulez pas nous le dire." dit il d'un regard espiègle.

Julie avala d'un seul coup de travers, et toussa fortement.
Le commissaire se leva alors de son siège, prit un gobelet posé à côté d'un évier, le remplit d'eau et l'apporta à l'adolescente.
Celle-ci se précipita dessus, et le but goulûment.
Quand elle eu finit son verre, elle toussota légèrement et déclara d'un voix ferme :
"Si Caleb ne m'avait donné qu'un quelque petit renseignement, croyez moi, je ne serai pas ici mais déjà partie depuis longtemps pour le rejoindre."

L'officier la jugea de nouveau de son regard carnassier mais ne guettant aucune réaction prouvant que la femme mentait, se résigna à lâcher un petit "bien.".
Soudainement un petit bip se déclencha, et l'homme se leva en même temps que Julie.

"- Comme vous l'avez entendu le rendez-vous est fini Julie, mais ne croyez pas que cette histoire l'est aussi. Non, tout vient juste de commencer. Nous nous reverrons bientôt, de plus, j'ai la certitude que vous mentez. Vous en savez plus que ce que nous croyons. Alors à bientôt jeune femme !

Julie le regarda d'un air louche et se précipita sur la porte. Elle s'enfuyait comme une biche le faisait quand elle voyait un chasseur. Car oui, elle avait peur. Pourquoi ? Car l'officier avait raison, elle avait menti. Et elle savait que son secret serait bientôt découvert.

Reviens MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant